Veille marketing : vendre, mais surtout défendre la marque !

Pluriels, les contours de la veille marketing sont bien plus larges que la simple surveillance des textes règlementaires ou des faits et gestes de la concurrence. À l’heure des réseaux sociaux et des influenceurs, cette veille peut se résumer à la défense de la marque.

Ne nous fions pas seulement aux définitions théoriques. Pour nombre d’observateurs, la veille marketing a pour finalité de disposer de la bonne information au bon moment, ceci afin de mieux se distinguer de la concurrence. Cette veille commerciale relève d’un processus de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des informations sur l’ensemble des domaines et parties prenantes impactant les ventes. Dans certains cas, elle est même réduite à de la veille règlementaire… Mais quelles réalités recouvre-t-elle exactement ?


Veille concurrentielle et veille des partenaires / fournisseurs

En pratique, la veille marketing est un champ qui se révèle très large, pour ne pas dire riche. Pour une organisation, l’idée de base consiste à se faire une idée la plus complète possible de son environnement de marché. Cela passe par différents types de veille.

L’une des premières est concurrentielle. Qui sont mes concurrents, et de quelle manière évoluent-ils ? Sur ce point, il est central de se procurer des données financières, mais également d’arriver à capter les mouvements de type rachat, fusion et autres rapprochements. Attention aux sources primaires ! Il est important de veiller d’abord et avant tout les sites Internet de la concurrence, d’analyser les mises à jour, les présentations qui sont faites des produits ou des services. Ces sites sont d’excellentes sources d’information. Ils permettent de voir de quelle manière la concurrence se présente et se vend. Il convient par ailleurs de jeter un regard appuyé et analytique à la presse généraliste (pour les grands comptes), à la presse spécialisée ou encore aux forums de discussion.

Cette veille concurrentielle est à articuler avec une surveillance tout aussi rigoureuse des partenaires et des fournisseurs. C’est le second type de veille à déployer. Il permet de voir si les structures avec lesquelles l’organisation à laquelle on appartient a les reins solides. De quelle manière ces partenaires et fournisseurs se situent-ils vis-à-vis de leur propre concurrence ? Comment interagissent-ils entre eux ? Quels sont les éventuels nouveaux entrants ?


Tendances, usages et règlementaire : savoir anticiper

Une fois ces éléments intégrés, il est important que la veille marketing se concentre sur les tendances du marché, ses dynamiques, ses freins. L’objectif est ici opérationnel : il s’agit d’aider les équipes commerciales à bien se situer en tant que promoteurs des produits et services de l’organisation, et ainsi d’augmenter les résultats. Sur ce point, deux éléments sont à surveiller de plus près : les innovations tout d’abord, avec ce qu’elles génèrent de disruption ; les demandes des clients ensuite, qui sont bien sûr centrales et permettent de mieux anticiper certains mouvements. L’intérêt de cette veille s’est particulièrement vu lorsque les plateformes de location (LOA, LLD) sont apparues sur le marché de l’automobile. Une telle évolution des usages est venue d’une tendance sociétale : après avoir longtemps opté pour la propriété privée de leur véhicule, les automobilistes ont commencé à se tourner vers la location – notamment parce que celle-ci permet de bénéficier de voitures plus récentes. Ceux qui ont su voir cela avant les autres ont été les grands gagnants…

Le quatrième élément sur lequel il convient bien sûr d’insister est la partie règlementaire. Il est important de maîtriser cet environnement, qui peut avoir un fort impact sur les secteurs. Là encore, la notion d’anticipation est décisive. Une fois que les documents sont publiés au Journal Officiel, il est déjà trop tard pour de nombreuses organisations devant opérer des changements majeurs dans leur stratégie…


Réseaux sociaux, influenceurs… Savoir écouter ses clients

Le cinquième et dernier paramètre qu’il est important de prendre en considération a récemment pris une ampleur renouvelée, notamment en raison de la massification des médias numériques : il vise essentiellement à veiller les clients. Quels feedbacks partagent-ils ? Quelle est la teneur des avis publiés sur les plateformes ? La température sur les réseaux sociaux ? Cette voix du client est primordiale, et oblige également à veiller les influenceurs, qui à travers leurs blogs ainsi que leurs vlogs sont en capacité de générer des inflexions d’opinions.

En 2023, il est très important qu’une organisation sache maîtriser cette communication particulière et émergente, ne serait-ce que pour ajuster la stratégie de l’entreprise. Un tel savoir-faire permet de gérer des signaux faibles, voire des crises en voie d’émergence. Il permet aussi de rassurer, d’apporter des réponses au client, de montrer à chacun que l’on est en capacité d’entendre, d’écouter, voire de prendre en considération ses avis comme ses suggestions. Il permet encore de s’appuyer sur certains influenceurs qui, une fois identifiés, pourront devenir d’importants vecteurs pour la marque de l’organisation.

Au regard de ces nombreux points, on comprend mieux pourquoi la veille marketing est stratégiquement primordiale. Ce travail relève, in fine, d’une action de défense de la marque de l’entreprise. Les équipes marketing du XXIe siècle ne sont pas seulement là pour vendre : leur raison d’être ultime est la protection de leur dirigeant ainsi que de leur marque. Soulignons que cette dimension n’a pas toujours été intégrée dans les grandes sociétés, et certaines ont pu en pâtir. Elle fait de la veille une action pleinement stratégique.

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Veille pharmaceutique : une approche très structurée et … chirurgicale

À l’échelle mondiale comme au niveau national, l’industrie pharmaceutique nécessite un très fort investissement en termes de structuration de la veille. Ce secteur s’est beaucoup structuré depuis 20 ans. Il devrait, dans les années à venir, connaître de nouvelles évolutions.

Il s’agit d’un des marchés les plus importants au niveau mondial, et l’on aura bien évidemment compris pourquoi si l’on considère la conjoncture actuelle : l’industrie pharmaceutique génère actuellement au niveau mondial plus de 1 200 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit environ 987 milliards d’euros. En 2020 – derniers chiffres connus – le secteur a connu une croissance de plus de 8% par rapport à l’année précédente. Cette tendance se retrouve en France, où l’industrie pharmaceutique constitue l’un des secteurs clé avec 62 milliards d’euros de CA (dont 50 % à l’exportation) et près de 100 000 salariés.


Une information à 360°

La concurrence qui a lieu dans ce secteur est majeure, ce qui explique en partie pourquoi les veilleurs y sont nombreux. La veille a commencé à se structurer fortement au sein des entreprises pharmaceutiques, il y a une vingtaine d’années. Elle s’est d’emblée caractérisée par une forte tendance à la veille concurrentielle. Dépôts de brevets, mises de médicaments sur le marché, état de la demande publique… Les champs à surveiller au jour le jour sont nombreux et tous aussi stratégiques les uns que les autres. Il s’agit également de se tenir informé quotidiennement des avancés législatives en prévision, en débat ou en voie de finalisation au Parlement. Où en est-on sur tel ou tel texte de loi ? Mon entreprise est-elle en retard par rapport à ses concurrents ? Assiste-t-on à des avancées sur telle ou telle molécule ? Quelles sont les mises sur le marché imminentes ? Certaines molécules passent-elles actuellement dans le domaine public ? Cette veille, on le voit, s’effectue à 360°. Mise en place dès le début des années 2000, elle l’a historiquement été par des documentalistes, particulièrement au sein des grands groupes français. Ces derniers ont mis en place des équipes de veille complètes, disposant d’outils techniquement poussés.


Grands laboratoires : très structurés sur la veille

Parmi les entreprises actives du secteur, les grands laboratoires sont actuellement très structurés. Nous pouvons l’observer en fréquentant semaine après semaine leurs services. Là, les équipes sont véritablement dédiées à l’action de veille stratégique, concurrentielle et économique. La plupart des personnes qui y travaillent disposent de formations issues de la documentation, bien qu’il soit de moins en moins rare d’y trouver des professionnels aux profils « business ». Au sein de ces grands groupes, le fonctionnement est classique mais imparable. Les veilleurs sont souvent de très grands consommateurs de ressources. Il est parfois arrivé que ces équipes de veille remontent jusqu’à 80 000 documents par jour – notamment en 2020, lorsque la crise sanitaire s’est déclenchée, pendant le premier confinement. Ce type de mobilisation sous-tend un nombre incalculable de sources, d’informations, de plateformes à sonder. Dans ces cas, un peu « extra-ordinaires » au sens littéral du terme, certains laboratoires génèrent jusqu’à 30 newsletters quotidiennes ! Cela montre tout à la fois la dimension éminemment stratégique de cette action, mais aussi l’ampleur des champs à curer. Dans ces situations, le jeu politique est très important à surveiller. Nous l’avons constaté, là encore lors du premier confinement : quelles étaient les décisions politiques en gestation ? Quels laboratoires étaient mobilisés ? Quels types de vaccins ? Il s’agissait de se tenir informés de manière la plus large possible.


Des services de veille spécialisés et externalisés

Si les grands groupes sont extrêmement bien structurés, nous constatons toutefois que les petites structures des biotechs sont également attentives à l’action de veille. Pour elles aussi la dimension des brevets, l’approche législative, le benchmark centré sur les innovations constituent des actions majeures. Plus légères, ces organisations ont toutefois une approche « mainstream », pour ne pas dire généraliste. Elles peuvent également avoir recours à des services externes de veille – à l’image d’ailleurs de certains grands acteurs du marché, qui le font déjà. Dans un cas comme dans l’autre, les missions sur mesure pourraient être appelées à se déployer de plus en plus dans un proche avenir, d’autant que les équipes historiques de veilleurs-documentalistes sont en train de partir à la retraite et que, de leur côté, les startups n’ont pas toujours les moyens de dégager du temps de veille. 

Nous pouvons ainsi pressentir que dans un futur proche, les services externalisés de veille pourront se développer au sein de l’industrie pharmaceutique, tant au sein des grands groupes que des entreprises de niche. Nous le verrons d’autant plus que les domaines à surveiller sont de plus en plus larges, et vont désormais bien au-delà de la chimie pure et des aspects moléculaires. Les matériels de santé sont de plus en plus connectés et miniaturisés, à l’image des pompes à insuline ou des cœurs artificiels par exemple. Ces nouvelles technologies, à l’heure de la digitalisation de la santé, sont évidemment à surveiller de près. Un champ de plus à veiller…

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Newsletter juin 2022

EDITO

Veille stratégique et prise de décisions.
Si la connaissance de l’existence de la veille au sein de l’entreprise est un bon début, le lien entre veille et prise de décision est parfois méconnu, même parmi les lecteurs de la veille ou parmi les veilleurs eux-mêmes. Certains ne réalisent pas que la veille est un outil d’aide à la décision, même s’ils ont personnellement expérimenté le fait de réagir à une information de veille. Et s’ils réalisent que la veille peut aider, il leur est difficile de savoir en quoi et comment. Il est donc nécessaire d’intégrer la veille stratégique au processus de prise de décision dans les organisations. La preuve en est, à la question « comment prendre une bonne décision ? », de nombreuses personnes citent spontanément la veille et la collecte d’informations de manière générale. Formaliser le lien entre veille stratégique et prise de décision est essentiel afin de passer d’une simple veille documentaire à une véritable veille décisionnelle, pour prendre les meilleures décisions stratégiques.

Arnaud MARQUANT


ZOOM SUR…

  • Le mois de juillet :

🚴‍♂️ 1 juillet : Tour de France (jusqu’au 24/07)

⛱ 6 juillet : Vacances d’été 

🎓 5 juillet : Résultats du Bac

🎆 14 juillet : Fête Nationale 

👯‍♀️ 30 juillet : Journée internationale de l’amitié

 

  • Regarder dès maintenant notre replay sur “La veille dans un contexte de transition mondiale : une nécessité pour les PME grâce KB Access” :

L’ASTUCE DU VEILLEUR

Initier une veille

Avant de débuter une veille, il est primordial de définir ses objectifs et ses axes de veilles pour capter au mieux les informations pertinentes à vos yeux. Il est alors important de bien choisir les thèmes que l’on souhaite surveiller. Sur KB Access, vous pouvez, grâce aux thématiques, délimiter vos sujets de surveillance qui réfèrent à vos projets de veille. Ces thématiques vont vous permettre de classer vos informations et ainsi d’avoir une veille efficace.

L.C


TEMOIGNAGE

La veille : un enseignement de plus en plus présent à l’université

Alors que, les procédures d’orientation battent leur plein, nous observons que la veille stratégique et concurrentielle est de plus en plus intégrée au sein des enseignements universitaires. Qu’il s’agisse de masters spécialisés ou de formations plus générales, cette compétence est en voie d’être reconnue comme étant un prérequis dans le monde professionnel. L’objectif demeurant que les étudiants trouvent  leur place sur le marché du travail.

Il n’est pas toujours aisé de définir de manière synthétique et complète ce que recouvrent exactement les termes de veille stratégique ou concurrentielle. Dans l’ensemble, les définitions auxquelles nous avons affaire sont assez – voire trop – générales. Le plus souvent, la veille renvoie à une action de collecte permanente d’informations sur les avancées ainsi que sur les orientations stratégiques de la concurrence en matière de produits, de techniques de production, de modalités de commercialisation, voire de marketing et de communication. En réalité, la veille relève d’un processus multiforme, voire protéiforme, qui a connu des évolutions notables ces dernières années. Pour s’en convaincre, il suffit de se tourner vers la manière dont cette veille est enseignée dans certaines formations universitaires de troisième cycle.

L’irruption de la e-réputation comme rupture

À l’université de Lille, le Master 2 SID (Sciences de l’Information et du Document) fait la part belle à l’information stratégique, placée au cœur de l’enseignement. Dirigé par Stéphane Chaudiron, professeur des universités en sciences de l’Information et de la Communication, ce M2 lie de manière très nette les métiers de l’information (pour ne pas dire de la documentation) et les métiers de la communication. Lorsque l’on interroge Stéphane Chaudiron sur les évolutions récentes que la veille a connues, celui-ci évoque spontanément l’irruption de la e-réputation. « C’est bien sûr aux réseaux sociaux que l’on doit la nécessité de surveiller au jour le jour l’information qui circule dans les médias », explique-t-il. « C’est à partir de 2009, avec l’apparition de Twitter sur la scène professionnelle, que les journalistes ont commencé à utiliser ce nouveau vecteur comme une source d’information. Avec le Web 2.0, tout le monde est, en effet, devenu producteur d’information, avec des effets désormais bien connus sur le fait que ces contenus ne sont pas maîtrisés. »

Découvrez la suite sur notre blog : À chaque type de veille son outil.

Découvrez le point de vu des étudiants : Que pensez-vous des formations que vous suivez en veille stratégique et économique ? Cette question a été posée à cinq étudiants en Master au sein des universités de Lille et de Strasbourg. Une intéressante manière de voir comment la veille est perçue, intégrée et appliquée lors des stages et formations en alternance.

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La veille : un enseignement de plus en plus présent à l’université

Alors que, les procédures d’orientation battent leur plein, nous observons que la veille stratégique et concurrentielle est de plus en plus intégrée au sein des enseignements universitaires. Qu’il s’agisse de masters spécialisés ou de formations plus générales, cette compétence est en voie d’être reconnue comme étant un prérequis dans le monde professionnel. L’objectif demeurant que les étudiants trouvent  leur place sur le marché du travail.

Il n’est pas toujours aisé de définir de manière synthétique et complète ce que recouvrent exactement les termes de veille stratégique ou concurrentielle. Dans l’ensemble, les définitions auxquelles nous avons affaire sont assez – voire trop – générales. Le plus souvent, la veille renvoie à une action de collecte permanente d’informations sur les avancées ainsi que sur les orientations stratégiques de la concurrence en matière de produits, de techniques de production, de modalités de commercialisation, voire de marketing et de communication. En réalité, la veille relève d’un processus multiforme, voire protéiforme, qui a connu des évolutions notables ces dernières années. Pour s’en convaincre, il suffit de se tourner vers la manière dont cette veille est enseignée dans certaines formations universitaires de troisième cycle.


L’irruption de la e-réputation comme rupture

À l’université de Lille, le Master 2 SID (Sciences de l’Information et du Document) fait la part belle à l’information stratégique, placée au cœur de l’enseignement. Dirigé par Stéphane Chaudiron, professeur des universités en sciences de l’Information et de la Communication, ce M2 lie de manière très nette les métiers de l’information (pour ne pas dire de la documentation) et les métiers de la communication. Lorsque l’on interroge Stéphane Chaudiron sur les évolutions récentes que la veille a connues, celui-ci évoque spontanément l’irruption de la e-réputation. « C’est bien sûr aux réseaux sociaux que l’on doit la nécessité de surveiller au jour le jour l’information qui circule dans les médias », explique-t-il. « C’est à partir de 2009, avec l’apparition de Twitter sur la scène professionnelle, que les journalistes ont commencé à utiliser ce nouveau vecteur comme une source d’information. Avec le Web 2.0, tout le monde est, en effet, devenu producteur d’information, avec des effets désormais bien connus sur le fait que ces contenus ne sont pas maîtrisés. »


À chaque type de veille son outil

Face à une telle profusion d’informations dont les sources sont plurielles, les outils de veille se révèlent majeurs. Sur ce point, Stéphane Chaudiron utilise dans ses cours une plateforme de veille professionnelle, qui nécessite de la technicité ainsi qu’un investissement financier dédié. « Il est important pour moi que les étudiants sachent se lancer dans un processus de veille complet, profond, détaillé. Je n’oublie pas pour autant les outils disponibles en open source, voire des outils qui vont permettre de veiller via des sources prédéfinies, sur lesquelles le veilleur n’aura certes pas la main. Celles-ci auront le mérite de répondre aux demandes de certaines organisations dans lesquelles nos étudiants sont appelés à évoluer dans leur parcours professionnel. Nous souhaitons que les apprenants sachent que la veille se décline de manière très différente selon que l’on se situe à la SNCF, chez Total ou dans une salle de rédaction », poursuit Stéphane Chaudiron.

En l’espèce, les sources veillées comme les filtres constituent des enjeux majeurs, de même que la capacité des étudiants à rédiger des synthèses. Pour Stéphane Chaudiron, cette question rédactionnelle, liée à l’analyse et au livrable, est importante : présenter les signaux forts et faibles, mobiliser des graphiques ad hoc… Les compétences du veilleur demeurent plus que jamais liées à sa capacité intrinsèque à réaliser des analyses, en se détachant le plus possible de la technique et de l’outil.


Une exploitation fine de l’information dans les organisations

Cette affirmation vaut également pour le Master 2 en Intelligence Économique et Gestion du Développement International de l’Université de Strasbourg, où la veille relève un peu plus d’un moyen que d’une fin. Selon Ophélie Olivier-Garnier, responsable pédagogique de ce M2 et qui a longtemps œuvré auprès des PME avant de prendre en charge un projet européen, la veille constitue une technique nécessaire à l’ensemble des étudiants. « Ces derniers viennent de filières disparates et ne sont pas toujours convaincus de l’utilité d’effectuer des actions de veille à l’aide d’une méthodologie et d’outils définis : c’est pour cette raison que je leur propose d’effectuer leur recherche de stage en mettant en place une action de veille. Les résultats qu’ils obtiennent grâce à cette méthode et à une plateforme spécifique achèvent de les convaincre de l’importance d’une telle démarche ! », explique-t-elle.

D’autant que la filière internationale de cette formation implique une exploitation fine de l’information à l’échelle mondialisée, avec un objectif de conquête de nouveaux marchés. « L’information est un outil, et nous estimons que la démarche de veille est importante même si elle n’est pas la finalité même de notre master », poursuit Ophélie Olivier-Garnier. « Nous expliquons ici que la veille est au service des enjeux de stratégie de l’entreprise, qu’elle permet de mesurer une influence et qu’elle repose sur des outils professionnels. Pendant quelques années, nous avions une plateforme de veille dont le rendu n’était pas satisfaisant. Celui que nous utilisons désormais est plus efficace. Il comporte une partie de diffusion de l’information intéressante, avec des tableaux de bord et la possibilité de souligner et d’annoter les textes. Une vraie solution qualitative. »

Au sein du monde universitaire, de nombreuses formations intègrent ainsi la veille dans les enseignements prodigués, tout particulièrement au sein des Master. Nombre d’enseignants-chercheurs affinent année après année leurs contenus pédagogiques avec pour objectif de préparer au mieux les étudiants à entrer dans la vie active. Que ces derniers se destinent à un travail de veille strict ou qu’ils soient amenés à jouer un rôle plus général au cœur des organisations, il est de plus en plus acquis que le maniement de l’information fait partie des compétences demandées sur le marché du travail. Un maniement qui nécessite une bonne connaissance des outils techniques de veille, les plus à mêmes de réaliser une action à la fois profonde, fine et ajustée.

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Les exigences nouvelles de la veille stratégique : trois évolutions à surveiller

La pratique de la veille concurrentielle, informationnelle ou stratégique connaît actuellement des évolutions importantes. Trois d’entre elles sont à signaler : l’exigence d’interopérabilité, le fait que la veille concerne désormais divers acteurs de l’entreprise et les perspectives d’externalisation.

La phase d’accélération de la digitalisation que nous connaissons a d’importants effets sur la collecte et le traitement de l’information et donc sur la pratique de la veille. Plus massive, plus diversifiée, l’information réellement stratégique devient également plus difficile à débusquer. Si l’apport de l’intelligence artificielle permet, dans une certaine mesure, de segmenter et d’ordonner ces données, la diversité des sources a des conséquences sur la pratique de la veille et sur les exigences que les solutions de veille doivent être en mesure de satisfaire. Trois axes méritent d’être mis en perspective.


Vers une meilleure interopérabilité

La recherche d’interopérabilité dans les outils est la première évolution que nous observons actuellement. L’expérience montre que les fournisseurs de solutions de veille sont de plus en plus amenés à dialoguer avec des clients dont les outils déjà en place sont très diversifiés, avec des abonnements spécifiques à des bases de données qui le sont tout autant. Certaines organisations peuvent également être dotées d’outils de traitement de l’information. En bout de chaîne, nous retrouvons même différents canaux de partage de l’information, avec différentes plates-formes… Face à ce défi de la diversité, il s’agit de mettre en place, au sein même des organisations, des lieux où peuvent être partagées et échangées les informations dans toute leur diversité. Demain, il faudra donc que soient proposés des outils satisfaisant de façon native à cette exigence d’interopérabilité. Une solution de veille « pure », c’est-à-dire unique, n’est en effet plus suffisante : elle doit pouvoir communiquer avec d’autres outils d’analyse. Du côté des organisations, l’efficacité et le temps gagnés peuvent être conséquents.


Les solutions de veille doivent répondre aux exigences de différents acteurs dans l’entreprise

Autre évolution des pratiques de la veille au sein même des structures privées comme des organisations publiques : la veille n’est plus exclusivement réservée aux professionnels de l’information. Les documentalistes, s’ils demeurent les veilleurs historiques des organisations et assurent le rôle d’experts dont elles sont besoin, ne sont plus les seuls à faire de la veille. Chargés d’études, marketeurs, managers, directeurs financiers, DRH, juristes… de nombreux métiers intègrent la veille comme tâche inhérente à leur fonction, ce qui là encore implique un partage de l’information et un travail collectif. Pour toutes les personnes engagées dans un processus de veille, l’enjeu est de mettre à leur disposition des outils simples, intuitifs, faciles d’accès. Tendre vers une prise en main plus aisée des outils de veille est un enjeu majeur qui répond à une évolution du marché. Il s’agit d’un impératif stratégique. En effet, favoriser l’accès à l’information et développer la dimension collaborative accélère la création de valeur au sein des entreprises. Il est impératif que la fonction veille puisse s’enrichir, devenir plus pertinente et faciliter la prise de décision finale. Dans de nombreuses solutions techniques, cette dimension collaborative est prévue : sachons l’améliorer encore un peu plus.


L’externalisation doit être rendue possible

Là également, le marché est en train d’évoluer et certaines organisations ont réalisé que leur dispositif de veille pouvait gagner en efficacité à la fois pour des raisons techniques, humaines et financières. Certains signaux montrent que l’on s’oriente vers une externalisation plus poussée et que cette pratique mérite a minima d’être considérée. Nous l’observons davantage qu’auparavant : certains acteurs de l’entreprise font actuellement le choix stratégique de ne pas allouer de façon permanente de moyens humains propres à la veille informationnelle et stratégique, ceci afin de recentrer leurs équipes sur leur cœur de métier. Pour les sociétés éditrices de solutions de veille, il y a là une évolution à prendre en compte afin d’être en mesure de proposer un service de veille personnalisé, flexible et efficace. Ce service pourra intégrer une pré-analyse des données collectées, dont le client pourra être destinataire afin d’alimenter l’analyse détaillée par les professionnels de l’entreprise.

Nous sommes très attachés à cette dimension de service externalisé à forte valeur ajoutée dans la mesure où elle place chaque acteur, chaque être humain, au-dessus des tâches purement techniques. En cela, parce qu’elle fait de la technique un moyen et non une fin.

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Banques & assurances : une veille de plus en plus externalisée

Le secteur de la banque et de l’assurance a récemment opéré de profonds changements de nature organisationnelle. La structuration de la fonction veille s’en trouve impactée : plus diversifiée, elle est également de plus en plus externalisée. Une tendance de fond qui pourrait peut-être toucher d’autres secteurs à l’avenir.

Les évolutions du contexte socio-économique ont récemment amené certains secteurs à repenser leurs organisations internes. C’est notamment le cas de la banque et de l’assurance, dont les services ont progressivement été reconfigurés en se démultipliant. De tels changements ont des impacts notoires en termes de veille, qu’il s’agisse de la structuration de celle-ci, du niveau d’information obtenu et, bien sûr, des coûts à consentir. 


Une multiplicité de services en évolution permanente

Évolution des besoins oblige, les groupes internationaux de services bancaires et financiers ont ces dernières années multiplié leurs offres de services à destination d’une clientèle variée. Qu’il s’agisse des particuliers ou des professionnels, tout le monde est concerné. Le secteur de la banque et de l’assurance est ainsi devenu pluridisciplinaire : s’y côtoient les banques de détail, d’investissement, de financement, de gestion d’actifs, d’immobilier, de leasing ou d’assurance. Cette organisation renouvelée aboutit actuellement à une segmentation interne des entreprises bancaires et d’assurance en plusieurs populations. Elle multiplie également les besoins en termes de veille, lesquels peuvent tout autant être partagés entre plusieurs services de l’organisation, que spécifiques.


Une veille de plus en plus diversifiée

Ces éléments ont d’importantes répercussions sur la manière d’appréhender la veille. Les axes de cette dernière sont désormais nombreux, en lien avec les évolutions de l’éco-système. Quatre d’entre eux sont ici à mentionner tout particulièrement. 

La veille règlementaire est le premier axe. Nouveaux textes, évolutions de la loi, jurisprudence à surveiller, et ce dans de multiples secteurs, dans des pays différents… Cette veille constitue un socle incontournable. 

La veille de marché est également centrale. Grâce à elle, les équipes dédiées peuvent suivre l’évolution des besoins et des attentes de leurs clients. C’est le cas par exemple des banques mobiles, et plus largement de toutes les transformations digitales inhérentes à la fluidification sécurisée des transactions et des opérations. 

La veille concurrentielle joue par ailleurs un rôle important. Dans le champ bancaire, elle est devenue d’autant plus impérieuse que le secteur assiste à l’essor sans précédent des banques en ligne comme des néo-banques – lesquelles proposent des offres renouvelées sur les moyens de paiement comme de crédit. 

Enfin, il convient de mentionner ici la veille innovation. Son but est d’identifier les FinTechs qui proposent des nouveautés telles que des plateformes de financement participatif, des systèmes de virement de petites sommes entre particuliers ou encore l’essor de la technologie mobile comme moyen de paiement (du téléphone à la montre connectée !).


Des services de veille de plus en plus externalisés

Morcelées, ces approches s’accompagnent de besoins nouveaux et spécifiques. C’est ainsi qu’afin de mieux répondre aux finalités de l’organisation, de plus en plus de groupes choisissent d’externaliser leur système de veille. Les équipes de direction souhaitent ici décloisonner cette fonction tout en alimentant plus qualitativement et plus fortement leurs équipes internes. Pourquoi ce choix ? L’externalisation de la veille répond en réalité à deux catégories de problématiques.

D’une part, elle s’affranchit du cloisonnement en silos qui prévaut classiquement au sein des organisations bancaires et d’assurance. Une plateforme de veille suffisamment simple et puissante garantit le meilleur niveau d’exhaustivité et de réactivité, et ce pour chacun des secteurs d’activité concernés. Elle permet de placer les différents axes de veille entre les mains d’équipes de consultants professionnels, lesquels vont travailler de manière transverse pour l’entreprise cliente. L’information récupérée provient d’une multitude de sources et traite de très nombreux sujets et métiers. Elle est pré-classée de manière automatique, avant que les équipes de curateurs n’interviennent et ne l’améliorent. Des newsletters sont également générées, poussant des informations ciblées et thématisées à des populations internes triées sur le volet. Les outils peuvent même aller jusqu’à être segmentés en sous-plateformes, chacune étant propre à chaque équipe métier.


Donner le même niveau d’information à tous les collaborateurs

Seconde problématique à laquelle l’externalisation de la veille répond : donner le même niveau d’informations à l’ensemble des collaborateurs. Dans le secteur de la banque et de l’assurance, décideurs et analystes doivent en permanence s’alimenter en informations spécifiques et transverses. Il est ainsi essentiel qu’une plateforme de veille réponde à plusieurs objectifs : permettre à chaque lecteur de consulter des informations qui concernent son corps de métier, faciliter l’accès à des informations horizontalisées (et ainsi permettre aux collaborateurs de communiquer entre eux) et enfin proposer des outils d’analyse à chaque lecteur afin d’identifier les dernières tendances. Réalisés grâce une application mobile et des alertes mails, ces objectifs convergent vers la transformation de données en décisions stratégiques.

Gestion du portefeuille client, digitalisation de la relation avec celui-ci, repérage des tendances du marché – notamment des signaux faibles –, progression des cryptomonnaies… Les organisations bancaires et assurantielles ont récemment vu évoluer leur rapport à la veille. Automatisée grâce à l’Intelligence Artificielle et au Machine Learning, cette veille est également de plus en plus externalisée, le tout dans un cadre sécurisé et respectueux des règles de la confidentialité. Dans quelle mesure assiste-t-on ici à une tendance de fond appelée à essaimer au-delà des secteurs de la banque et de l’assurance ? 

Les paris sont ouverts. 

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Mise en place d’une cellule de veille au sein de l’entreprise : trois actions à consolider

La mise en place d’une cellule de veille au sein d’une organisation se construit et se pense dans la durée. Ci-après, trois champs sur lesquels il convient d’avoir une action dynamique : la réflexion en amont, la bonne transmission de l’information et la gestion en interne de la communauté des veilleurs.

De plus en plus d’organisations de toutes tailles, publiques comme privées ,déploient actuellement une cellule de veille en leur sein. Dans un contexte complexe et connaissant de multiples évolutions (télétravail, digitalisation…), nous observons que des recrutements sont en cours, qu’il s’agisse d’un salarié à plein temps, d’un alternant, voire dans certains cas d’un stagiaire. Quelle que soit la nature de la mission qui a été confiée à ces derniers (veille concurrentielleveille stratégiqueveille juridiqueintelligence économique…), les nouveaux venus vont se retrouver confrontés à un défi : structurer une réflexion collective. Pour ce faire, trois défis se doivent d’être relevés, pour ne pas dire trois murs porteurs à bâtir.


Mettre en place une réflexion en amont

Le déploiement d’une réflexion amont est le premier impératif à consolider. Il s’agit en effet de définir avec le maximum de rigueur possible les enjeux qui sont sous-tendus par le déploiement du projet de veille. Identification des objectifs et des besoins, délimitation du territoire à investiguer… Il faut ici prendre du recul avec ce qui doit être fait. Il s’agit également de mettre en place certains indicateurs de performance (KPIs : Key Performance Indicators).

Dès cette phase amont, il convient de prendre en compte une autre dimension, organisationnelle celle-ci : le profil par essence inadapté du veilleur. Un stagiaire, un alternant – voire un veilleur junior – ne disposent en effet pas d’un poids suffisant au sein de l’organisation pour y promouvoir la veille. Sachant cela, il est important d’identifier au plus tôt un collègue sponsor qui portera la démarche. Celui-ci sera l’ambassadeur de la veille dont il assurera la promotion. Il fera du lobbying interne, pourra participer à des réunions stratégiques, voire dans certains cas à des CoDir au sein desquels il pourra valoriser tout à la fois le projet et ses résultats.


Faire savoir : bien communiquer l’information

Second défi ou pilier de la démarche : faire savoir. Cela signifie tout d’abord qu’il convient de se faire connaître, de bien communiquer sur ce qu’est la veille. Quelle est votre mission ? En quoi consiste-t-elle ? Pour quelle(s) raison(s) se révèle-t-elle stratégique, à la fois pour l’organisation mais aussi pour chacun de vos interlocuteurs ? Ces questions doivent être en permanence abordées par le veilleur nouveau venu.

Celui-ci doit également effectuer un travail spécifique dès lors que l’information a été collectée et que la veille commence à être opérationnelle. Il est ici important de transmettre l’information de manière synthétique, en la résumant en un minimum de mots aux destinataires. Si un mail d’envoi est trop long, il risque de lasser son lecteur, lequel se détournera à plus ou moins brève échéance de la veille. Soyez donc concis dans vos messages, et apportez en parallèle des commentaires internes sur l’information transmise. Ces commentaires apporteront une valeur ajoutée aux données délivrées, lesquelles devront être données de manière brute, c’est-à-dire telles qu’elles se présentent sur leur source d’origine.

Envoyez également l’information sur tous les supports de diffusion dont vous disposez – mails, réseaux sociaux internes, newsletter interne, plateforme… – afin de répondre au mieux aux habitudes des lecteurs. Certains liront la newsletter, d’autres leurs mails… 


Gérer : animer la communauté

Troisième défi à relever : la gestion de votre communauté, voire de vos communautés – car il faut souvent en mobiliser plusieurs. En l’absence de promotion interne, il est important que vous réfléchissiez à l’animation de celles et ceux qui auront intérêt à lire votre veille d’intelligence économique. Qui sont-ils ? Constituez une mailing list que vous interrogerez et remettrez à jour régulièrement.

Afin de fidéliser au mieux ces communautés, il est majeur que vous suiviez de la manière la plus rigoureuse possible les informations collectées. La création de plans d’exécution opérationnels vous permettra de suivre l’information dans la durée. L’envoi de ces plans aux différentes communautés que vous animez permettra progressivement de transformer l’information en véritable valeur ajoutée pour l’entreprise.

Enfin, il s’agit pour toute organisation de préparer « l’après », à savoir le départ programmé du stagiaire ou de l’alternant en charge de la veille. Il faut ici prévoir une approche d’inclusion, en créant par exemple des guidelines (outils, process…) qui permettront d’assurer le transfert de compétences et ainsi d’assurer la survie du projet.

C’est à ce prix que la veille sera identifiée comme une ressource pleine et entière pour les différents acteurs de l’entreprise. À ce prix également qu’une intelligence collective pourra être déployée au cœur de l’organisation afin qu’une autre étape, plus collaborative celle-ci, puisse prendre corps.

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Les différents types de veille stratégique

Veille stratégique, les besoins à identifier avant tout.

Dans toute entreprise, quelle que soit sa taille et son besoin en veille stratégique, la ou les personnes en charge de la veille doivent au préalable établir leur plan de veille. Il permet de formaliser, à partir des besoins recueillis au préalable : le type d’informations voulues, les sources pour les récupérer, les outils pour effectuer ce processus, la fréquence de surveillance, les objectifs à atteindre, etc.
Grâce à ce plan, on distingue le type de veille stratégique le plus pertinent pour son entreprise. Il est possible de les regrouper en cinq grandes catégories, avec pour chacune différentes spécificités à prendre en compte :

Veille stratégique e-réputation

Cette veille stratégique concerne la surveillance de l’image de la marque sur internet et dans les médias, au quotidien ou à la suite d’actions de communication.

C’est bien souvent le community manager qui se charge de cette veille stratégique. La plupart des informations se trouvent sur les réseaux sociaux et requièrent un traitement rapide. Les informations recueillies grâce à cette approche permettent d’adapter les produits ou services d’une organisation et surtout d’éviter le « badbuzz ».
KB Crawl rend possible cette surveillance au travers du paramétrage de sources de type réseaux sociaux.

 

Veille stratégique technologique

Aussi appelée veille scientifique et technique. Ce type de veille stratégique consiste à s’informer sur les produits et techniques (fabrication, production…) les plus récents, au moyen de la surveillance de sites spécialisés ou d’actualités, et de bases de dépôts de brevets.
A l’aide des informations obtenues, les personnes autorisées sont informées des évolutions des couts et de la qualité des produits. Elles appréhendent plus rapidement les avancées technologiques et innovatives.

 

Veille stratégique juridique

Elle consiste à anticiper l’évolution réglementaire susceptible d’influencer les activités de l’entreprise, en surveillant la législation et ses mutations. Cette prévention juridique permet d’anticiper l’adoption de nouvelles lois.
Cette veille stratégique, en alimentant les connaissances des normes en vigueur. C’est un premier pas vers la démarche de conformité pour les organisations. Mais surtout, c’est également un atout dans la prise de décision nécessitant la résolution de problèmes juridiques.

 

Veille stratégique concurrentielle

Cette veille, outil de benchmarking, consiste pour l’entreprise qui l’effectue à surveiller ses concurrents actuels ou potentiels, dans le cas d’un lancement de produit ou en veille de fond, afin de surveiller votre marché.
La plupart des informations sont obtenues via des études de marché (qualitatives et quantitatives), ainsi qu’à l’observation des clients, des acteurs clés de l’environnement de l’entreprise et de leurs produits et services (sur le web ou sur le terrain). Elles permettent d’avoir une meilleure vision de son marché et d’ajuster ses offres.

Veille stratégique concurrentielle, structurée pour adapter les offres commerciales

 

Veille stratégique sectorielle

Cette surveillance assez variée consiste à connaître les évolutions de la société (culturelles, politiques, sociales…). Plus particulièrement celles du marché de l’entreprise, risquant d’impacter son activité économique.

C’est en surveillant diverses sources web, mais aussi en participant à des salons de son secteur, et en couplant ces informations à celles obtenues ; grâce aux veilles préalablement citées, qu’il est possible d’identifier de nombreux risques et opportunités liés à l’entreprise.

En identifiant les différentes catégories de veille qui alimentent sa base de connaissance, les veilleurs améliorent la phase de sourcing, étape indispensable permettant de bien choisir les différentes sources d’informations.

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Direction - Businessman

L’importance de la veille pour définir sa stratégie d’entreprise

Souvent rétrogradée au rang de simple collecte de données, la veille peine encore à se déployer au sein des sociétés. Pourtant, c’est sous-estimer le rôle capital qu’elle joue pour la stratégie de toute organisation. Vous aventureriez-vous aujourd’hui à conduire une voiture dans une métropole étrangère sans carte routière, ni GPS ? Peut-être pourriez-vous trouver votre chemin à terme, mais non sans stress et sans difficultés. Alors, est-ce la même chose pour son entreprise ? Peut-on encore avancer à l’aveugle ? Au delà de servir de guide dans le flux quotidien et continu d’informations, en quoi mettre en place un processus de veille est-il indispensable à sa stratégie ?

 

La veille sert à anticiper les risques

  • Veille image / e-réputation :
    Ce type de veille consiste à surveiller l’image de marque de son entreprise sur le web. A ce titre, elle permet de suivre les avis exprimés par les clients sur son offre. En décryptant ces retours, l’entreprise est ainsi à même d’opérer des ajustements sur ses produits ou services, voire de déceler des tendances de fond permettant d’innover. Par ailleurs, la veille image ou e-réputation facilite le désamorçage de mauvais “bouche-à-oreille” ou “bad buzz”.  En répondant rapidement et de manière efficace à ce phénomène viral, l’entreprise limite les risques de mauvaise presse.
  • Veille réglementaire / législative :
    Cette veille vise à anticiper la modification d’une norme, d’un décret ou d’une loi (interdiction d’un composant par exemple). L’entreprise agit ainsi pour faire les modifications nécessaires sur ses produits ou ses procédures internes avant de s’y trouver contrainte légalement.

 

La veille permet d’identifier les opportunités business

  • Veille innovation / technologique :
    Ici, il s’agit pour l’entreprise de réagir au plus vite à l’émergence d’une nouvelle technologie ou d’une nouvelle innovation. Repérer ces changements offre de multiples opportunités stratégiques. Cela permet notamment l’acquisition de brevets, ou l’amélioration des solutions existantes et/ou la recherche de nouvelles.
  • Veille concurrentielle :
    La veille concurrentielle repose sur le fait de garder un œil sur les acteurs de son marché. Ainsi informée de l’actualité des parties prenantes, l’entreprise a la visibilité sur les occasions de rachat d’autres sociétés, ou d’établir des partenariats avec certaines d’entre elles.

 

La veille aide à comprendre les évolutions de son marché

  • Veille marché :
    Cette veille concerne l’observation approfondie de son environnement de marché. A travers elle, l’entreprise s’assure de suivre les évolutions de comportements de consommation, et/ou l’émergence de nouvelles modes ou tendances pouvant influencer son activité.

 

La veille est un outil à la prise de décisions stratégiques

  • Valider une décision déjà prise :
    Généralement, la veille est un moyen de collecter et traiter de l’information pour asseoir les initiatives prises par l’entreprise. Cette démarche sert à vérifier que toutes les conditions sont requises pour approuver la mise en œuvre de la décision. Un peu comme si vous cherchiez de l’information sur le produit que vous venez d’acheter pour conforter votre choix.
  • Amorcer le besoin de prendre une décision :
    La veille peut également servir à obtenir de toutes les données pour déclencher le besoin d’acter une décision. L’enjeu est alors de saisir l’opportunité identifiée, ou d’éviter le risque auquel l’entreprise est confronté.

En résumé, mettre en place un processus de veille pour son entreprise incite à ce que tous les services soient impliqués dans le projet. Du département Marketing pour l’analyse des acteurs de marché, l’image, et l’évolution de l’offre; à la R&D pour l’innovation et le développement des solutions; en passant par l’Administration et la Direction pour les changements réglementaires et légaux, et les lignes directrices de l’entreprise.

La veille ne se résume pas à la compilation de l’information. Elle fait partie intégrante de l’intelligence économique et collective d’une organisation. La veille doit donc déboucher naturellement sur de la prise de décisions stratégiques et engageantes pour l’entreprise.

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Security Concept

Protection de l’Information : est-on toujours assez prudent ?

La protection des informations est aujourd’hui devenue un sujet sensible pour toute entreprise. Avec le développement des moyens de communication modernes et la prolifération des échanges de toute nature, les données détenues par l’organisation doivent faire l’objet d’une attention renforcée. Alors, quelles types d’informations cela concerne t-il ? Comment les détracteurs de l’entreprise exploitent-ils les failles de sûreté ? Et comment sécuriser ce que la société produit ou émet ? On vous partage quelques trucs et astuces.

 

Se protéger : pourquoi ? pour quoi ? pour qui ?

Un pan méconnu de l’intelligence économique concerne tous les aspects liés à la protection de l’information. En effet, processus de veille engagé ou non, toute entreprise est à même de collecter, rédiger, traiter et communiquer des données. Et ce, en interne, comme à l’extérieur. Or, ces contenus sont parfois mal maîtrisés, et représentent ainsi une menace à court comme à long terme.

Par ailleurs, il serait illusoire de croire que la protection de l’information en entreprise ne regarde que les données sensibles. En d’autres termes, sécuriser ses données, ce n’est pas seulement mettre à l’abri ses renseignements financiers (investissements, marges, etc.), économiques (parts de marché, chiffre d’affaires, etc.) ou stratégiques (lancements, acquisitions, etc.).
La protection de l’information porte également sur toute indication utile et pertinente relative à l’activité de l’entreprise (fiches techniques, cotations, arguments de vente, etc.). Les informations surveillées dans le cadre de sa veille doivent aussi être protégées. Même s’il s’agit d’informations blanches, c’est-à-dire d’informations disponibles en libre accès sur Internet, savoir ce que l’entreprise suit peut déjà en dire long et révéler une partie de sa stratégie.

Enfin, se protéger ne se limite pas à contrôler les informations gérées par l’entreprise elle-même, et pour elle-même. D’autres informations peuvent être gérées par l’entreprise pour le compte de tiers (partenaires commerciaux, fournisseurs, distributeurs, etc.), et par des tiers pour le compte de l’entreprise. La protection des données intervient donc dans un périmètre plus large que celui réservé à l’organisation propre.

 

L’information : une mine d’or pour vos détracteurs

L’information, c’est le pouvoir ? En tout cas, obtenir une information, capitale ou non, apporte des possibilités d’actions à son détenteur.

Toute entreprise peut un jour rechercher des informations stratégiques au sujet de ses concurrents, mais l’inverse est également vrai, et chaque organisation peut alors devenir une cible. Il apparaît donc nécessaire d’identifier les différentes menaces probables. Celles-ci peuvent être liées :

  • A des actions illicites destinées à exploiter des failles de la politique de sûreté de la société. Exemples les plus fréquents : les vols, les piratages informatiques, ou, plus récemment, les ransomware (prise en otage de données stratégiques d’une entreprise en échange d’une rançon)
  • A des campagnes de désinformation. Elles sont généralement vouées à nuire à l’image ou à la réputation de l’entreprise. Elles peuvent naître de rumeurs ou de propos intentionnellement malveillants.
  • A un manque de prudence de l’entreprise et de ses collaborateurs. L’absence de surveillance de documents, les déplacements professionnels, la prise de parole publique, le bavardage dans un lieu fréquenté, etc., sont autant d’opportunités de surprendre ou d’obtenir des informations qui ne nous sont pas réservées à l’origine.

 

Que mettre en place pour sécuriser les informations de l’entreprise ?

De fait, identifier la source des menaces permet de combler les brèches existantes et d’instaurer les correctifs appropriés en conséquence.

  • Au sein de l’entreprise d’abord :
    • Les informations “communes”
      • Sensibiliser et responsabiliser les collaborateurs à la sécurité des données (enjeux, conséquences, menaces, etc.).
      • Repenser le cycle de vie et la traçabilité de l’information en rédigeant des procédures pour chaque étape (acquisition, diffusion, conservation, destruction).
      • Encadrer les stagiaires, notamment par rapport à leurs rapports de stage pouvant contenir des informations confidentielles.
    • Les informations dites « sensibles »
      • Inventorier et trier les informations sensibles. Ensuite, lister les personnes pouvant accéder aux différents classements de l’information.
      • Être vigilant et attentif par rapport aux origines et aux conditions de stockage de l’information sensible : chiffrement des données, clauses de confidentialité, etc.
    • Les innovations
      • Protéger ses innovations auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (dépôt de brevets, dessins et modèles industriels, éléments de recherche et développement, enveloppe Soleau, etc.).
    • Les locaux
      • Sécuriser les accès à l’entreprise (code, badges, biométrie, registre des visites, consignes pour les téléphones portables des visiteurs, etc.)
      • Restreindre l’accès à certaines zones (salle des serveurs, bureaux du PDG, Directeur juridique, R&D, etc.)
      • Encadrer la navigation sur internet en interne en utilisant un compte administrateur
      • Si l’installation d’un quelconque matériel doit être effectuée au domicile personnel, le faire protéger par des moyens techniques efficaces, sélectionner et faire valider l’installateur par l’entreprise.

 

  • Au niveau individuel enfin :
    • L’attitude :
      • Être discret, faire attention à ses propos, surtout dans les lieux publics.
      • Maîtriser sa communication quotidienne (même par réseaux sociaux et dans les e-mails personnels).
      • Rester prudent lorsqu’une personne vient vous aborder. C’est une technique toujours très utilisée pour manipuler et obtenir quelque chose de manière volontaire ou involontaire.
    • Le matériel :
      • Désactiver le Wi-Fi et le Bluetooth sur son téléphone portable professionnel lors de la visite d’un salon professionnel.
      • Mettre en place des codes de sécurité complexes et modifiés régulièrement (ne jamais laisser la session de son ordinateur professionnel/personnel ouverte).
      • Stocker le minimum de données nécessaires sur un ordinateur portable neuf.
      • Ne pas ouvrir d’e-mail d’origine inconnue.
      • Utiliser un support informatique d’origine externe connu et contrôlé.
      • Faire transiter les données très sensibles par la valise diplomatique de l’ambassade française au besoin.
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