Veille : 5 mots clés pour résumer l’année 2023

L’année 2023 a été marquée par des événements que nous pouvons résumer en quelques mots clés : contraction, professionnalisation, conseil, faire savoir et… IA générative.

Positive et stimulante : s’il fallait résumer cette année 2023 qui se termine, ce serait sans doute à travers ces deux adjectifs qu’il faudrait le faire. Positifs, les 12 mois qui viennent de s’écouler l’ont été dans la mesure où ils ont permis à l’écosystème de la veille et de l’intelligence économique de se développer encore un peu plus auprès des organisations. Stimulants, ils l’ont également été sur le plan technologique, avec le déploiement de plus en plus avéré de l’Intelligence Artificielle générative.

Voici, en 5 mots clés, quelques-unes des tendances marquantes cette année.

  1. Croissance et contraction du marché. Le secteur de la veille a poursuivi en 2023 sa progression. Confrontées à des contextes de plus en plus changeants et incertains (crises, guerres, évolutions technologiques et juridiques…), les organisations ressentent plus que jamais la nécessité d’investir dans une activité de veille. Dans le même temps, nous observons que les éditeurs de solutions de veille sont engagés dans des dynamiques d’acquisitions. Résultat : nous avons appris en 2023 que de nombreuses structures de veille – anciennes pour certaines d’entre elles – avaient été rachetées, et soumises à des orientations stratégiques plurielles. Jusqu’où ce mouvement de contraction ira-t-il ? Nous pouvons raisonnablement penser qu’il se poursuivra encore un peu dans les mois à venir, avant que le marché ne se stabilise.
  2. Des professionnels de plus en plus… professionnels ! Nous avons eu l’occasion cette année d’évoquer la forte professionnalisation de la profession de veilleurs. Il existe désormais au sein des universités françaises de nombreuses formations dédiées (Lille, Strasbourg…), qui « produisent » chaque année des jeunes diplômés parfaitement au fait des méthodes de veille ainsi que des outils qui permettent de l’assurer. Nous avons donc semé des graines et l’on retrouve de plus en plus de ces jeunes pousses dans les grands groupes, au sein de leurs filiales  mais également dans des PME et PMI ou au sein de startups où les professionnels en charge du marketing ont une connaissance affinée de ce qu’est la veille. Celle-ci apparaît de plus en plus comme une brique élémentaire.
  3. Du conseil et du temps. Expliquer aux organisations les bénéfices de la veille en amont et l’assurer en aval implique un fort investissement en temps de la part des éditeurs de solutions. De ce fait, ces acteurs ne sont plus seulement positionnés en tant que prestataires techniques, mais aussi sur le champ du conseil. Ils le sont dans la phase de prospection, où il s’agit plus que jamais d’expliquer, d’articuler l’action de veille avec les enjeux de l’entreprise, d’accompagner l’équipe de direction dans sa réflexion. Ils le sont également dans la phase d’évolution de la veille, dans un contexte d’infobésité qui peut parfois noyer les veilleurs sous un déluge d’informations. Quelles sources privilégier ? Quelles informations faire remonter ? Telles sont quelques-unes des principales interrogations sur lesquelles les éditeurs de veille sont de plus en plus sollicités.
  4. Savoir et faire savoir. Pour les éditeurs de solutions de veille, il est devenu impératif de rayonner en faisant appel à la communication et au marketing. Cette approche apparaît de plus en plus comme un préalable au dialogue constructif et évolutif que nous venons d’évoquer entre les entreprises et les éditeurs, et joue à la fois sur le présentiel et le distanciel. Elle peut par exemple se déployer via la participation à certains salons professionnels qui, en l’espèce, permettent d’amorcer une réflexion appelée à s’approfondir avec les organisations. Elle se développe aussi à travers l’organisation de webinaires au sein desquels l’acculturation et les interactions seront de mise.
  5. IA générative. Voici sans conteste l’information majeure de cette année 2023. Annoncée lors du salon Viva Technologie et sorti officiellement à la fin du mois de novembre 2022 après quelques mois de mise au point et d’adaptation suite à des tests clients, ChatGPT a constitué une rupture majeure au sein de nos sociétés et de nos entreprises mondialisées, à tel point que l’on peut certainement parler d’un phénomène comparable à ce qu’a été la Révolution industrielle au XIXe siècle. A ceci près que ce virage – ainsi que celui du fordisme dans les années 1940 – a été pris à la vitesse de l’éclair ! Mondialisation oblige, de nombreux secteurs ont été prompts à s’adapter à cette bascule, cependant que les méthodes de travail comme les dirigeants étaient fortement challengés. Comment expérimenter et mettre en œuvre l’IA générative ? De quelle manière celle-ci peut-elle aider les professionnels dans leurs métiers ? Au même titre que d’autres professions, les veilleurs se sont bien entendu posé ces questions, qui pour la plupart d’entre elles restent ouvertes. Pour l’heure, force est de constater que l’IA ne remplace pas le veilleur dans ses tâches, mais qu’elle l’aide à maintenir son emploi et à le rendre plus fort. Résumés, synthèses, bilans… Voici quelques-unes des actions que l’IA prend avantageusement en charge, le professionnel de la veille étant là pour prendre de la hauteur et déployer une analyse plus aboutie. Il gagne ainsi un temps précieux…

En 2023, plusieurs tendances ont traversé l’écosystème de la veille. L’essor de l’IA générative en constitue le point le plus net, avec la contraction du marché, la professionnalisation de ses acteurs et la nécessité de savoir acculturer grâce à la communication et au marketing. Nous avons également pu repérer cette année certains signaux faibles, à l’image de l’externalisation de la veille. De plus en plus d’organisations semblent séduites par ce type de prestations. Dans quelle mesure cette dynamique se précisera-t-elle l’an prochain ? L’avenir nous le dira assurément, tout comme il nous précisera un peu plus encore les impacts de l’IA générative sur nos métiers.

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Veille règlementaire : n’oubliez pas de passer la seconde !

La veille règlementaire semble a priori bien bornée : il s’agirait de se concentrer sur un bouquet de sources connues et peu nombreuses. C’est sans compter sur la nécessité, pour les organisations, d’anticiper des mouvements en visualisant les tendances à venir.

Soyons attentifs à la sémantique : l’usage veut que l’on parle de veille règlementaire et juridique d’un seul tenant, en englobant tout à la fois des informations de nature législative, jurisprudentielles ou doctrinales et des informations strictement liées aux règlements. Avec la veille juridique, il s’agit surtout de visualiser la manière dont est rendue la justice, étant entendu que nul n’est censé ignorer la loi – surtout pas les entreprises. Avec la veille règlementaire, le prisme est différent et concerne les règlementations nationales et internationales susceptibles d’avoir une incidence sur l’organisation.

Ces dernières années, cette dimension est devenue d’autant plus importante que les directives européennes (notamment) se sont démultipliées, avec un impact avéré sur toutes les catégories d’entreprises, depuis le grand groupe jusqu’à la PME.


Un travail préliminaire d’identification

Comment structurer une veille règlementaire digne de ce nom ? A priori, l’affaire semble simple et relativement bien entendue. Les sources de référence paraissent aisées à repérer, relativement connues et peu nombreuses. Mais il s’agit bel et bien là d’une idée reçue… Car si certains sites sont évidents à identifier (à commencer par celui de Legifrance), d’autres sont plus difficiles à débusquer. En effet, la veille règlementaire ne s’appuie pas uniquement sur des textes publics. Elle repose également sur des normes, c’est-à-dire sur des textes de droit privé. Particularité de ces derniers : leur accès est payant, ce qui nécessite de la part de toute entreprise un certain investissement – car la plupart des éditeurs de normes vendent chèrement leurs données.

L’autre élément à avoir en tête lorsque l’on se lance dans une démarche de veille règlementaire consiste à bien définir le champ d’application de celle-ci. Sur quels sujets, quels thèmes, quels champs veiller ? Pour cela, il faut se poser certaines questions préliminaires, notamment liées au secteur dans lequel votre organisation se déploie, le type d’industrie qui est le vôtre, les produits et services que vous commercialisez, etc. Cette étape est importante dans la mesure où elle vous permettra d’éliminer tout ce qui ne vous concerne pas. Dans une règlementation qui paraît, tout ne vous concerne pas ! L’art de la veille consiste à savoir repérer le bon chapitre, le bon paragraphe, et même parfois la bonne phrase… À ce stade, c’est bel et bien une étude qu’il faut réaliser, en se posant les bonnes questions.


Allez jusqu’à anticiper les tendances

Une fois ces éléments stabilisés, vous pensez en avoir terminé… Au contraire, c’est maintenant que la veille règlementaire prend tout son sens. Vers quoi le législateur se dirige-t-il ? Quelles sont les tendances ? Voici les questions ultimes, les questions de fond que pose nécessairement toute veille règlementaire. Car la finalité de celle-ci est l’anticipation, par votre organisation, de toute règlementation appelée à impacter en profondeur l’activité ainsi que la stratégie. Admettons par exemple que votre entreprise fabrique des meubles, et qu’un règlement national ou international est en passe d’interdire un type de colle en particulier. Dans ce cas, vous allez devoir probablement changer de marque de produit, de sous-traitant, de distribution, voire de fabrication. On comprend ici que c’est potentiellement toute votre organisation qui se trouve impactée, et avec elle votre modèle économique…

Comment aller débusquer les tendances à venir ? En surveillant des blogs, des forums spécialisés, des sites règlementaires mais également des sites privés. Il vous faudra identifier ici certains experts, certains spécialistes, certains influenceurs de textes législatifs et règlementaires, mais aussi certains acteurs politiques particulièrement engagés dans des combats visant à faire avancer ou modifier la règlementation. Comme souvent, il faut ici être en capacité de repérer certains signaux forts, mais aussi d’aller débusquer des signaux faibles. Et il faut, bien entendu, le faire dans la durée…

Le propre de la veille règlementaire est qu’elle touche tout type de sujets, et qu’elle intervient à tous les niveaux de l’organisation de votre entreprise. Éminemment stratégique, elle est directement reliée à la survie de votre business : une évolution règlementaire peu ou mal anticipée et c’est le résultat annuel de votre organisation qui sera potentiellement impacté. Une raison suffisante pour que l’ensemble des entreprises s’y intéressent, depuis les grands groupes aux PME, TPE ou encore aux start-ups.

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En 2023, des organisations encore mieux formées à la veille

L’année qui démarre devrait voir se consolider les tendances actuelles, qui reposent en grande partie sur des investissements majeurs consentis par les grands groupes en termes d’intelligence économique.

Si l’horizon est loin d’être bouché, il n’en reste pas moins relativement incertain. Les milieux économiques le sentent, et certains atermoiements attestent depuis deux ans d’une forme d’hésitation, pour ne pas dire d’attentisme. Dans un tel contexte, la problématique de la veille demeure plus que jamais importante dans la mesure où elle permet de surveiller l’évolution générale de la situation, de repérer les signaux faibles et de rester en alerte face aux possibilités qui ne manquent jamais de surgir. Le paradoxe est à souligner : c’est en situation de transition que les opportunités sont à saisir !


Investir dans l’intelligence économique

De nombreuses entreprises ont conscience de cela, et continuent actuellement d’investir dans l’intelligence économique. L’année 2023 devrait encore une fois confirmer cette tendance qui voit la veille se déployer au cœur des organisations, avec une information qui circule de plus en plus de manière transversale en interne. C’est tout particulièrement vrai pour les grands groupes : les banques, les assurances, les compagnies d’énergie ont un besoin impérieux de suivre au plus près les tendances des marchés. Il s’agit là non seulement de se maintenir à l’écoute du moindre événement, mais aussi de trouver des relais de croissance et de surveiller la concurrence. Nous pouvons observer que certains de ces grands groupes déploient désormais l’intelligence économique tous azimuts, sur tous les marchés envisageables, au sein de toutes les zones de chalandise. Ces entreprises cherchent à aller toujours plus loin dans la veille, sollicitant des éditeurs et des solutions de plus en plus pointus dans leur technicité.


Des professionnels de plus en plus formés à la veille

Cette dynamique peut en partie s’expliquer par la formation plus spécialisée qui est celle des professionnels, et qui elle aussi ne cesse d’évoluer. Au sein des universités de Lille et de Strasbourg par exemple, les étudiants sont formés à la veille à travers des troisièmes cycles qui les amènent à découvrir le maniement de plateformes professionnelles. Une fois placés en situation de travail, ces jeunes collaborateurs acculturent leur organisation à la fois à la nécessité de réaliser de la veille stratégique, mais également à celle de disposer d’un outil technique véritable, conçu spécifiquement pour l’intelligence économique. Par ce biais, des liens plus ténus sont tissés entre les organisations et les éditeurs de solutions de veille, contribuant à faire infuser la veille. Déjà présente en 2022, cette tendance devrait se poursuivre cette année.


Un marché qui se consolide toujours

Quant au secteur de la veille lui-même, il devrait poursuivre sa sûre et lente évolution. Certes, l’an dernier, nous avons pu noter qu’un acteur majeur de la veille avait été racheté par une entreprise américaine. D’autres mouvements se poursuivent, qui voient certains nouveaux venus apparaître. Afin de consolider leur place sur le marché, ces entrants déploient des stratégies parfois agressives, notamment en termes de communication. En dépit de cela, le marché de la veille n’en demeure pas moins relativement stable, ce que devrait confirmer l’année 2023. Ce marché se consolide en grande partie autour d’acteurs bien installés, dont les solutions ont fait leurs preuves et qu’il s’agit désormais de rendre plus agiles – notamment en favorisant le partage d’informations ou en développant des technologies de type « speech-to-text » qui permettent de veiller du contenu vidéo ou encore des podcasts.

En 2023, un point pourrait cependant prendre une importance plus prégnante : la sécurité des données. Il n’a échappé à personne que les organisations étaient depuis plusieurs années de plus en plus sujettes à des cyber-attaques, ni que la situation internationale avait remis au goût du jour la question de la protection et de la souveraineté des données. Au sein des entreprises, les DSI regagnent du pouvoir à travers le rôle actif que jouent en leur sein les DPO ou encore les Data Officers. Sécuriser l’organisation et protéger son personnel : ces directions informatiques ont du pain sur la planche, et se révèlent de plus en plus sensibles à la sécurisation des données qui sont générées.

Le champ de la veille est bien entendu pleinement concerné par cette évolution. Où sont stockées les données ? Sur ce point, les éditeurs de veille se doivent de proposer des solutions pleinement safe, par exemple en possédant leurs propres serveurs. Ce n’est pas donné à tout un chacun, ce qui pourrait en 2023 amener certaines sociétés à se poser des questions nouvelles.

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Transversalité de la veille stratégique : un pilier majeur pour les entreprises

La veille stratégique se déploie de plus en plus horizontalement au sein des organisations. Les outils mis à leur disposition accompagnent ce mouvement de transversalité, qui est aussi un mouvement de fond.

Qu’elles soient publiques ou privées, les organisations réalisent chaque jour des veilles plurielles. Marketing, juridique, innovation, communication… De nombreuses entités internes sont concernées. Pour les entreprises, la veille se conjugue ainsi au pluriel, témoignant d’une forme d’atomisation de cette fonction. Dans l’immense majorité des cas, les projets se mettent en place de manière fragmentée, par service, parfois par direction.


L’information transverse : une nécessité

Pour autant, c’est bel et bien l’acculturation générale qui donne une valeur supplémentaire à la veille. Une information destinée au marketing est en effet susceptible d’intéresser également la R&D, le service juridique ou encore la communication. Car lorsque l’on pense au déploiement d’un produit ou d’un service sur le marché, il est nécessaire d’analyser aussi les questions juridiques qui y sont attachées, d’étudier les débouchés, d’identifier les concurrents et leurs éléments différenciants. Dans de telles conditions, le décloisonnement et la transversalité de la veille constituent des enjeux qui permettent de mieux faire circuler l’information, et qui obligent parfois les veilleurs à créer des communautés dédiées, à la fois verticales et horizontales. Cette information est devenue une matière éminemment vive : rapide, changeante, mouvante, elle doit être captée en temps réel et rediffusée aux bonnes personnes.


Des solutions de veille désormais collaboratives

Les solutions de veille qui sont désormais à notre disposition rendent possible cette transversalité. Les plus abouties d’entre elles comportent de nouvelles fonctionnalités. Les modules collaboratifs permettent, par exemple, aux utilisateurs de travailler au sein de différents groupes, autour d’un projet commun. La présence d’un module de chat, dans la mesure où celui-ci favorise l’analyse partagée, permet également l’échange d’idées, en un mot l’intelligence collective. Ajoutons à ces éléments la présence de l’annuaire, qui permet notamment de voir qui est connecté, qui ne l’est pas, et surtout d’identifier des personnes que l’on croise parfois dans les couloirs sans avoir l’opportunité de leur parler. Il faut encore ajouter à cela une notion importante, inhérente à tout projet de veille : celle de la contribution. Cette dernière offre aux utilisateurs la possibilité de remonter une information, ce qui va là encore dans le sens de l’intelligence collective.


L’information : un pouvoir collectif

De telles évolutions techniques, voire technologiques, sont là pour témoigner des changements culturels de fond qui touchent la veille. Longtemps, l’information a pu être considérée comme le moyen de conserver par devers soi une forme de pouvoir au sein de l’organisation. Or, avec le temps ces mêmes organisations ont pris conscience du fait que les notions d’audience et de partage étaient primordiales. C’est notamment le cas dans certains grands groupes des secteurs bancaire, automobile ou de l’énergie, particulièrement dans une perspective internationale. Pour ces multinationales, partager l’information avec leurs divisions étrangères est devenu une nécessité de développement. Lorsqu’un fabricant automobile sort un nouveau modèle par exemple, il doit au préalable avoir veillé et partagé un ensemble de sujets liés au juridique, aux pratiques multimodales, aux évolutions culturelles, etc.

Désormais, les solutions de veille permettent le partage et la transversalité, et les organisations sont aujourd’hui mûres pour cela. L’information s’est ouverte, étendue, et peut être adressée à des publics très divers. L’expérience montre toutefois que des enjeux nouveaux apparaissent. L’un des signaux faibles observé vient de ce que l’information largement partagée ne concerne pas toujours des cibles précises. Gare à « l’effet vide-poches ». Par exemple, chez un constructeur automobile, la division qui s’occupe des moteurs électriques n’a que faire d’une veille relative aux moteurs thermiques, et inversement. En revanche, toutes deux seront intéressées par une information sur les moteurs hybrides… Ce qui pose la question du resserrement de l’information, de son ciblage, voire de son cloisonnement.

Mais ceci est une autre histoire…

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Le blog professionnel : un outil à intégrer à sa veille ?

Éclairants, non anonymes et rédigés par des « sachants », les blogs professionnels constituent des outils qu’il convient absolument de prendre en compte dans le cadre d’une action de veille.

Longtemps, les blogs ont eu pour mission de donner la parole à ceux qui désiraient la prendre. Créés il y a 33 ans, c’est-à-dire bien avant l’apparition des réseaux sociaux, ils ont incarné – et incarnent encore en partie – la liberté d’expression sur la toile. Il en va de même des blogs professionnels. En 2022, ces derniers demeurent largement utilisés par des experts et des spécialistes de tous horizons : c’est en cela que les blogs se révèlent particulièrement intéressants à veiller.


Suivre les analyses des « sachants »

De manière empirique, nous avons pu observer que le secteur de la veille avait commencé à systématiser son observation des blogs professionnels il y a six ou sept ans. Le développement du monde des influenceurs n’est pas étranger à ces nouvelles pratiques… Après avoir pensé que l’essentiel de l’information se trouvait dans la presse et sur des sites Internet, les équipes de veille en entreprise se sont aperçu que des journalistes, des scientifiques, et plus largement des « sachants » exprimaient des points de vue complémentaires. Car ce sont bien des analyses un peu différentes de la voie institutionnelle que l’on trouve chez un bloggeur professionnel. Pour le dire rapidement, le blog est à la communication institutionnelle ce que l’éditorial est à l’article de presse : un point de vue d’autant plus intéressant qu’il est tranché et souvent étayé. Le signataire avance des idées, les appuie sur des faits, voire sur des documents, et se prête au jeu du débat contradictoire. Nous sommes ici très loin des réseaux sociaux, où peuvent s’exprimer certaines opinions de manière rapide, parfois à l’emporte-pièce. Avec le blog professionnel, nous avons régulièrement affaire à un regard nouveau, problématisé, argumenté et parfois décalé. Dans la plupart des cas, ce blog génère ainsi du contenu, c’est-à-dire de l’information de qualité. Les veilleurs viennent chercher à son contact certaines intuitions, les prémisses d’une situation appelée à se concrétiser, autant de signaux faibles qui viennent nourrir leur propre réflexion métier.


Observer les signaux faibles

Si tous les secteurs sont concernés, le blog professionnel a surtout pignon sur rue dans le secteur tertiaire, et particulièrement dans le domaine high-tech. Cet outil permet par exemple de réaliser des comparaisons entre produits. Cosmétique, mode, automobile… Les bloggeurs réalisent des analyses qui apportent souvent des pistes de réflexion. Ils peuvent également être porteurs de tendances appelées à devenir lourdes. Par exemple, le débat sur la surconsommation a d’abord été visible sur les blogs. Les veilleurs ont pu se rendre compte de son impact en observant que ce thème attirait de nombreux lecteurs, et suscitait de plus en plus de commentaires. Nous avons également pu noter, à une certaine époque, l’explosion du blog de voyage. Les particuliers s’y sont d’abord mis, avant que les spécialistes ne les rejoignent. Inutile de préciser que les professionnels du secteur ont rapidement saisi tout l’intérêt qu’il y avait à veiller ce type de propos, à la fois pour surveiller leur réputation et pour anticiper des demandes des voyageurs à venir. Il est d’ailleurs tout à fait intéressant de constater combien les professionnels se sont progressivement tournés vers le blog pour partager leurs contenus, tous secteurs confondus. Celui-ci leur offre un type de communication différente, à l’image des blogs tenus par des journalistes. Loin du format classique de l’article, ces derniers exposent des points de vue non officiels, qui annoncent certaines tendances tout en s’engageant à titre personnel et non au nom de la rédaction de leur journal. Dans la plupart des cas, ces professionnels sont très bien renseignés… d’où l’intérêt de les suivre de près.

Les blogs professionnels se révèlent dignes d’intérêt pour les équipes de veille. S’ils ne représentent pas l’essentiel de la veille (moins de 10%), ils n’en apportent pas moins des éléments différents et complémentaires de la veille institutionnelle ou règlementaire, souvent en lien avec la notion de réputation. Leur lecture permet ainsi d’affiner des analyses, et de contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes complexes.

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Transformation digitale : les impacts sur le métier de veilleur

La transformation digitale impacte les veilleurs. Désormais, ceux-ci doivent développer de nouvelles compétences pour pallier la numérisation de leurs outils de travail.


Pourquoi traiter la surinformation ?

Lorsque l’on parle de transformation digitale on pense à l’avènement du Big Data et aux conséquences de la surinformation pour les veilleurs. Elle les rend de moins en moins aptes à distinguer l’essentiel de l’accessoire, ce qui suppose de nouveaux outils techniques de veille pour les comprendre et en tirer du sens. Et si à ses débuts l’immense profusion d’informations faisait penser que seuls des professionnels expérimentés pouvaient procéder à des recherches efficaces et rentables, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. En cause, la banalisation et la simplification des technologies de l’information, ainsi que la multiplication des outils destinés au grand public, qui font que tout collaborateur acquiert peu à peu ses propres compétences en matière de veille. Grâce à la transformation digitale chacun devient de plus en plus autonome, mettant en péril la fonction première du métier de veilleur. Cependant, l’information reste surabondante et les utilisateurs sont souvent dépassés. Les cadres consacrent ainsi aujourd’hui plus de 25 % de leur temps à chercher de l’information. Les algorithmes, qui fondent l’intelligence artificielle, permettent également aux veilleurs dans la crise moderne de l’infobésité de traiter des masses d’informations, leur permettant aussi de pouvoir faire des agrégats et retrouver des tendances et les signaux faibles.


Révolution numérique : de nouveaux outils techniques de veille professionnelle à maitriser

L’impact de la transformation digitale porte également sur les outils techniques de veille pour les professionnels et notamment sur les équipements avec lesquels travaillent les veilleurs et les autres professionnels de l’information. On pourrait penser que leurs compétences traditionnelles s’en voient de plus en plus menacées : ces derniers doivent régulièrement justifier de leur « utilité » face aux plateformes, et apporter une véritable valeur ajoutée par leur travail, qui s’apparente aujourd’hui le plus souvent à la simple maîtrise de ces outils. Car à minima, écran oblige, il faut savoir user d’interfaces, de systèmes de commandes, d’outils de visualisation. Dans l’accompagnement des entreprises dans leurs démarches de transition digitale, on précise que sans chercher à devenir un expert, il est bon de comprendre les mécanismes de base qui tournent autour du Web et des données. Ces nouveaux outils techniques de veille plus performants leur permettent de faciliter fortement leur collecte d’information et de gagner du temps sur la diffusion grâce à l’industrialisation du processus de veille au sein de leur département ou entreprise.


Veilleurs et transformation digitale : quelles nouvelles compétences appréhender ? 

La transformation digitale des entreprises n’implique pas uniquement le développement de compétences techniques relatives à la maîtrise des nouveaux outils chez les veilleurs : elle engage également des compétences fonctionnelles dues à l’évolution de leur métier. La digitalisation a juste facilité les étapes, le travail, la mise en œuvre du métier. On se concentre maintenant sur la vraie valeur ajoutée du veilleur : l’analyse. Celui-ci doit donc disposer d’une bonne culture informationnelle pour apporter un input aux résultats obtenus par le biais des outils digitaux. Le veilleur doit également développer des compétences en gestion de projet. On assiste en effet de plus en plus à une veille collaborative, plus efficace, qui s’intègre directement dans les réflexions et les projets. Aujourd’hui, le veilleur n’est plus uniquement dans la communication, comme il pouvait l’être avant où il se contentait d’écrire des articles. Aujourd’hui, il possède un rôle d’accompagnement dans les projets, qui revêt un aspect beaucoup plus opérationnel que le rôle traditionnel qu’il possédait jusqu’à maintenant. Les veilleurs doivent également développer des aptitudes au changement, notamment la capacité à s’approprier les innovations et à prendre leur place dans des organisations en mouvement.


Transformation digitale : vers un travail collaboratif ?

La digitalisation des entreprises aura donc permis d’un côté de faciliter le travail des veilleurs grâce notamment aux nouveaux outils techniques de veille et l’accès à un nombre de sources devenu exponentiel. Elle permet aux professionnels de la veille de dégager du temps pour analyser les données collectées et de travailler de manière plus transverse. L’évolution naturelle de cette situation se trouve alors dans un travail collaboratif autour de la recherche et du partage d’information.

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En 2023, des organisations encore mieux formées à la veille

L’année qui démarre devrait voir se consolider les tendances actuelles, qui reposent en grande partie sur des investissements majeurs consentis par les grands groupes en termes d’intelligence économique.

Si l’horizon est loin d’être bouché, il n’en reste pas moins relativement incertain. Les milieux économiques le sentent, et certains atermoiements attestent depuis deux ans d’une forme d’hésitation, pour ne pas dire d’attentisme. Dans un tel contexte, la problématique de la veille demeure plus que jamais importante dans la mesure où elle permet de surveiller l’évolution générale de la situation, de repérer les signaux faibles et de rester en alerte face aux possibilités qui ne manquent jamais de surgir. Le paradoxe est à souligner : c’est en situation de transition que les opportunités sont à saisir !


Investir dans l’intelligence économique

De nombreuses entreprises ont conscience de cela, et continuent actuellement d’investir dans l’intelligence économique. L’année 2023 devrait encore une fois confirmer cette tendance qui voit la veille se déployer au cœur des organisations, avec une information qui circule de plus en plus de manière transversale en interne. C’est tout particulièrement vrai pour les grands groupes : les banques, les assurances, les compagnies d’énergie ont un besoin impérieux de suivre au plus près les tendances des marchés. Il s’agit là non seulement de se maintenir à l’écoute du moindre événement, mais aussi de trouver des relais de croissance et de surveiller la concurrence. Nous pouvons observer que certains de ces grands groupes déploient désormais l’intelligence économique tous azimuts, sur tous les marchés envisageables, au sein de toutes les zones de chalandise. Ces entreprises cherchent à aller toujours plus loin dans la veille, sollicitant des éditeurs et des solutions de plus en plus pointus dans leur technicité.


Des professionnels de plus en plus formés à la veille

Cette dynamique peut en partie s’expliquer par la formation plus spécialisée qui est celle des professionnels, et qui elle aussi ne cesse d’évoluer. Au sein des universités de Lille et de Strasbourg par exemple, les étudiants sont formés à la veille à travers des troisièmes cycles qui les amènent à découvrir le maniement de plateformes professionnelles. Une fois placés en situation de travail, ces jeunes collaborateurs acculturent leur organisation à la fois à la nécessité de réaliser de la veille stratégique, mais également à celle de disposer d’un outil technique véritable, conçu spécifiquement pour l’intelligence économique. Par ce biais, des liens plus ténus sont tissés entre les organisations et les éditeurs de solutions de veille, contribuant à faire infuser la veille. Déjà présente en 2022, cette tendance devrait se poursuivre cette année.


Un marché qui se consolide toujours

Quant au secteur de la veille lui-même, il devrait poursuivre sa sûre et lente évolution. Certes, l’an dernier, nous avons pu noter qu’un acteur majeur de la veille avait été racheté par une entreprise américaine. D’autres mouvements se poursuivent, qui voient certains nouveaux venus apparaître. Afin de consolider leur place sur le marché, ces entrants déploient des stratégies parfois agressives, notamment en termes de communication. En dépit de cela, le marché de la veille n’en demeure pas moins relativement stable, ce que devrait confirmer l’année 2023. Ce marché se consolide en grande partie autour d’acteurs bien installés, dont les solutions ont fait leurs preuves et qu’il s’agit désormais de rendre plus agiles – notamment en favorisant le partage d’informations ou en développant des technologies de type « speech-to-text » qui permettent de veiller du contenu vidéo ou encore des podcasts.

En 2023, un point pourrait cependant prendre une importance plus prégnante : la sécurité des données. Il n’a échappé à personne que les organisations étaient depuis plusieurs années de plus en plus sujettes à des cyber-attaques, ni que la situation internationale avait remis au goût du jour la question de la protection et de la souveraineté des données. Au sein des entreprises, les DSI regagnent du pouvoir à travers le rôle actif que jouent en leur sein les DPO ou encore les Data Officers. Sécuriser l’organisation et protéger son personnel : ces directions informatiques ont du pain sur la planche, et se révèlent de plus en plus sensibles à la sécurisation des données qui sont générées.

Le champ de la veille est bien entendu pleinement concerné par cette évolution. Où sont stockées les données ? Sur ce point, les éditeurs de veille se doivent de proposer des solutions pleinement safe, par exemple en possédant leurs propres serveurs. Ce n’est pas donné à tout un chacun, ce qui pourrait en 2023 amener certaines sociétés à se poser des questions nouvelles.

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Human businessman cooperation with robot concept

Les apports de l’Intelligence Artificielle (IA) pour votre veille

L’intelligence artificielle ou “IA” est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Pas un métier n’échappe à son influence directe ou indirecte à court, moyen ou long terme. Et les métiers de l’intelligence économique ne font pas exceptions à la règle. De toutes les questions stratégiques auxquelles la veille fait face, l’IA se démarque tant ses apports ont et auront une incidence sur la manière d’exercer cette expertise. Mais le veilleur doit-il en avoir peur pour autant ? Ces deux formes “d’intelligences” (artificielle et économique) font-elles bon ménage ? Comment la première a un effet sur la seconde à l’heure actuelle ?

 

L’IA impacte chacune des étapes du cycle de veille

Dans un futur plus ou moins proche, il est admis que l’intelligence artificielle, et ses technologies sous-jacentes, apportent une vraie valeur ajoutée à chaque niveau du cycle de la veille. Et plus particulièrement dans les missions journalières du veilleur et de l’analyste.

  1. Collecte
    • Identification de nouvelles sources
      Une exploration intelligente (‘smart crawling’) des sources d’information permet à l’outil d’identifier d’autres sources appropriées qui ne sont jusqu’alors pas suivies. En fonction de l’intérêt du sujet exploré, et du périmètre préalablement défini de sa veille, l’IA aide le veilleur à élargir son spectre de recherche.
    • Vérification de l’information et de sa qualité
      Une autre fonctionnalité consiste à filtrer la pertinence des informations recueillies en fonction de différents critères pondérés. Exemples : l’outil pourra juger de la qualité des données par rapport à la construction du site de la source, de son niveau de référencement, des avis qui y sont laissés, du nombre d’articles publiés, etc.
  2. Traitement
    • Reconnaissance vocale (‘speech-to-text’)
      Transformation, découpage et analyse automatique d’enregistrements audios en formats textes.
    • Reconnaissance visuelle
      Conversion (ou océrisation) de fichiers images en formats textes avec détection d’éléments visuels (logo de marque, produit, personne, etc.).
  3. Analyse
    • Révélation de nouveaux éléments clés
      Un autre apport de l’IA repose sur l’identification active de nouveaux concepts ou nouvelles notions. Un recueil et une contextualisation des informations permet par exemple de détecter facilement les nouvelles entreprises, personnes, technologies, etc. …, pouvant être citées.
    • Synthèse automatisée de contenus
      L’outil génère automatiquement un résumé de l’article en veillant à ne conserver que les idées les plus importantes.
  4. Diffusion
    • Validation de l’information par apprentissage (‘machine learning’)
      L’outil apprend au fur et à mesure de son expérience. Il analyse les données dans le temps et anticipe les comportements en s’adaptant à l’utilisateur.
    • Ciblage amélioré des contenus
      L’étude approfondie des statistiques de consultations permet à l’IA  de favoriser la diffusion des contenus les plus pertinents pour chaque lecteur.
  5. Action
    • Mise en évidence de signaux faibles
      L’outil intelligent croise divers éléments concordants pour déceler les futurs facteurs qui influenceront l’activité de l’entreprise.
    • Analyse prédictive
      L’IA, via une analyse prospective, permet aux décideurs d’identifier plus facilement les futures tendances de marché (ex : consommation, innovations, évolutions réglementaires, etc.).

 

Quel avenir pour l’Homme face aux contributions de l’IA ?

C’est certainement LA question qui revient le plus lorsque l’intelligence artificielle est évoquée. Et ce, quel que soit le domaine ou le métier abordé. Cette problématique n’est en soi pas nouvelle. Depuis l’amélioration des procédés techniques et l’apparition des premières machines, l’Homme a toujours craint pour son avenir. Une peur de ne plus se savoir utile sans doute ?

Alors qu’en est-il vraiment pour la veille ?
Tout d’abord, précisions que l’IA n’en est encore qu’à ses prémices en matière d’intelligence économique. Aujourd’hui, on parle davantage de Machine Learning ou de Deep Learning, qui ne sont finalement qu’une des formes de ce que pourrait être l’IA. La véritable intelligence artificielle, c’est-à-dire celle qui est parfaitement autonome et qui constitue une entité à part entière, n’existe pour le moment pas encore.
Enfin, il ne s’agit pas de remplacer le veilleur. Le fruit de son expertise, son esprit critique, et l’intelligence humaine au sens large continue d’apporter de la valeur à chaque stade du processus de veille. En revanche, l’IA vient en appui de son travail quotidien. Elle lui simplifie ses tâches journalières afin qu’il reste au cœur des actions de veille, et lui garantisse une meilleure visibilité dans ses prises de décisions. Face aux contributions de l’IA, “l’Homme augmenté” a donc encore un bel avenir devant lui.

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A flock of swallow birds go up

Les signaux faibles : un point fort pour votre veille

Une hirondelle suffit-elle toujours à faire le printemps ?
C’est peut-être la question principale qu’on se pose lorsqu’on parle de signaux faibles. De la difficulté à les détecter à l’importance de leur rôle en intelligence économique, les signaux faibles constituent aujourd’hui un véritable point fort pour l’entreprise qui sait bien les exploiter.

 

Qu’est-ce que les signaux faibles ?

La notion de signal faible remonte aux années 1970. Igor Ansoff le définit alors comme « une information d’alerte précoce, de faible intensité, pouvant être annonciatrice d’une tendance ou d’un événement important ». Un événement serait toujours annoncé par des données qui nous permettraient de l’anticiper : les signaux faibles. Fragmentés, isolés ou ambigus, leur utilité n’est pas toujours évidente au premier abord. Surtout si on les compare aux signaux « forts ».  Pour aider l’entreprise à les déceler, ils doivent donc faire l’objet d’une écoute anticipative via la veille stratégique.

 

L’importance des signaux faibles en intelligence économique

Les signaux faibles servent avant tout à aider l’entreprise à appréhender son environnement et à s’y adapter en enrichissant sa réflexion stratégique. Une fois traités, ils permettent d’anticiper les menaces et de saisir les opportunités du marché.

L’importance des signaux faibles se situe de fait dans ce qu’ils déclenchent comme réactions. Mis en perspective dans un contexte précis, ils peuvent s’avérer extrêmement pertinents. Pour les spécialistes par exemple, les signaux faibles peuvent servir pour des analyses prédictives.

 

Les difficultés inhérentes aux signaux faibles

La collecte de signaux faibles s’avère aujourd’hui une tâche complexe au vu de la quantité d’information gravitant autour d’une entreprise. Beaucoup d’entre elles sont encore incapables de traiter une information rapidement, par manque de temps, de moyens humains ou de savoir-faire. Elles se réfugient vers les informations plus fortes et faciles à analyser, en comparaison aux informations faibles, plus incertaines et incomplètes.
Les signaux faibles sont donc une source pertinente d’informations utiles à la veille stratégique, à condition de bien savoir les identifier et les utiliser.

 

Comment utiliser les signaux faibles dans un processus de veille stratégique ?

C’est l’analyse des signaux faibles qui leur donne un sens et une utilité. Cette analyse doit être qualitative, mais également quantitative, afin de détecter des évolutions dans les flux de données recueillis.

Pour faciliter ce travail, on peut distinguer différents éléments utiles :

  • Une plateforme pour automatiser le recueil et la catégorisation des informations
  • La datavisualisation permettant de croiser des données entre elles et de mettre en évidence des corrélations
  • Des experts métiers, pour assurer l’analyse des informations
  • L’identification des décisionnaires, à qui les informations identifiées seront transmises.

En premier lieu, il s’agit de procéder à une veille anticipative englobant l’environnement, les concurrents, clients, influenceurs, tendances, etc.
En second lieu, il convient d’éviter de cloisonner les informations recueillies. Elles doivent être transverses à l’ensemble des domaines de l’entreprise (marketing, R&Djuridique, etc.), faisant intervenir plusieurs collaborateurs au dispositif. Leur collaboration assurera une analyse plus solide et argumentée des résultats obtenus.
Enfin, une fois récoltés, les signaux faibles sont triés et interprétés sur la base d’hypothèses. Sans celles-ci, impossible de faire le tri dans la masse d’information et de distinguer les signaux faibles du “bruit”. Leur exploitation repose ainsi principalement sur leur interprétation.

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Veiller le deepweb, nouvel objectif stratégique des organisations ?

Veiller le deepweb : explosion du big data oblige, institutions et entreprises prennent peu à peu conscience de la mine d’informations précieuses que recèle le deepweb, ou web profond.

Veiller le deepweb élargit le potentiel d’accès à l’information. Un résultat situé entre 80 et 96% sur l’ensemble des données en circulation sur Internet.

Aussi appelé web invisible, le deepweb se compose de toutes les données non indexées en circulation sur Internet. C’est-à-dire toutes celles qui ne remontent pas ‘’à la surface’’, par une requête simple sur les moteurs de recherche généralistes type Google. Cela comprend tous les contenus des réseaux sociaux, des webmails, des sites payants. De façon générale, veiller le deepweb vise à accéder à des contenus nécessitant une authentification de l’utilisateur, c’est-à-dire une identification par login et mot de passe.

KB Crawl se positionne sur ce secteur depuis plus de dix ans, intégrant à sa solution une fonction capable de veiller le deepweb, explique Bruno Etienne. Nous pouvons crawler des moteurs de recherche spécifiques, y compris internes à des sites, y compris complexes et multicritères. C’est un service très spécifique, qui va au-delà des solutions de veille basiques. Il permet une surveillance sur mesure, que l’utilisateur configure selon ses besoins particuliers.

 

Les clients demandeurs de veiller le deepweb sont ceux qui ont besoin d’identifier des signaux faibles. Pour anticiper d’éventuelles fraudes ou menaces, ou plus simplement pour surveiller des tendances. Pour des organisations qui font de la veille innovation, crawler le deepweb permet ; de surveiller les sites de concurrents, les bases documentaires brevets, les bases de données universitaires, les sites de crowdfunding liés à la recherche. La veille tarifaire aussi utilise les informations dites « grises » du deepweb (cf article « Comment accéder à l’information grise pour obtenir une veille stratégique complète »), pour observer l’évolution des prix des produits, par exemple, sur chacun des moteurs de recherche de sites concurrents. Dans un autre registre – celui des services étatiques liés à la sécurité, la criminalité, les fraudes, etc. Il peut s’agir de scruter des forums et des groupes de discussion, des réseaux sociaux, pour y surveiller des activités illicites, potentiellement dangereuses ou menaçantes. La veille des médias sociaux s’avère aussi de plus en plus stratégique pour des organisations qui doivent gérer leur e-réputation.

Ainsi veiller le deepweb constitue-t-il un nouveau continent d’exploration pour les veilleurs. A ne pas confondre – comme c’est pourtant souvent le cas, y compris dans la presse spécialisée, avec le darkweb (ou darknet). Ce dernier est un Internet parallèle. Il fonctionne sur le principe d’anonymisation de la zone d’origine des échanges, et constitue le lieu privilégié de la cybercriminalité et des trafics en tous genres. On y accède par le biais de réseaux informatiques mondiaux décentralisés. Le plus célèbre étant Tor (acronyme de « The Onion Router »). « Pour l’heure il est techniquement impossible de veiller le darkweb de façon automatisée, affirme Bruno Etienne. Car pour infiltrer les réseaux du darkweb, hyper-contrôlés, il faut forcément appliquer une démarche humaine. Les hackers qui y sévissent veillent à la sûreté des échanges. Et ils ont toujours un coup d’avance ! ».

Si veiller le darkweb reste utopique en 2018, l’accès aux milliards de pages du deepweb est devenu une possibilité sur laquelle les organisations à fort enjeu économique ou stratégique ne peuvent plus faire l’impasse.

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