Transformation digitale : les impacts sur le métier de veilleur

La transformation digitale impacte les veilleurs. Désormais, ceux-ci doivent développer de nouvelles compétences pour pallier la numérisation de leurs outils de travail.


Pourquoi traiter la surinformation ?

Lorsque l’on parle de transformation digitale on pense à l’avènement du Big Data et aux conséquences de la surinformation pour les veilleurs. Elle les rend de moins en moins aptes à distinguer l’essentiel de l’accessoire, ce qui suppose de nouveaux outils techniques de veille pour les comprendre et en tirer du sens. Et si à ses débuts l’immense profusion d’informations faisait penser que seuls des professionnels expérimentés pouvaient procéder à des recherches efficaces et rentables, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. En cause, la banalisation et la simplification des technologies de l’information, ainsi que la multiplication des outils destinés au grand public, qui font que tout collaborateur acquiert peu à peu ses propres compétences en matière de veille. Grâce à la transformation digitale chacun devient de plus en plus autonome, mettant en péril la fonction première du métier de veilleur. Cependant, l’information reste surabondante et les utilisateurs sont souvent dépassés. Les cadres consacrent ainsi aujourd’hui plus de 25 % de leur temps à chercher de l’information. Les algorithmes, qui fondent l’intelligence artificielle, permettent également aux veilleurs dans la crise moderne de l’infobésité de traiter des masses d’informations, leur permettant aussi de pouvoir faire des agrégats et retrouver des tendances et les signaux faibles.


Révolution numérique : de nouveaux outils techniques de veille professionnelle à maitriser

L’impact de la transformation digitale porte également sur les outils techniques de veille pour les professionnels et notamment sur les équipements avec lesquels travaillent les veilleurs et les autres professionnels de l’information. On pourrait penser que leurs compétences traditionnelles s’en voient de plus en plus menacées : ces derniers doivent régulièrement justifier de leur « utilité » face aux plateformes, et apporter une véritable valeur ajoutée par leur travail, qui s’apparente aujourd’hui le plus souvent à la simple maîtrise de ces outils. Car à minima, écran oblige, il faut savoir user d’interfaces, de systèmes de commandes, d’outils de visualisation. Dans l’accompagnement des entreprises dans leurs démarches de transition digitale, on précise que sans chercher à devenir un expert, il est bon de comprendre les mécanismes de base qui tournent autour du Web et des données. Ces nouveaux outils techniques de veille plus performants leur permettent de faciliter fortement leur collecte d’information et de gagner du temps sur la diffusion grâce à l’industrialisation du processus de veille au sein de leur département ou entreprise.


Veilleurs et transformation digitale : quelles nouvelles compétences appréhender ? 

La transformation digitale des entreprises n’implique pas uniquement le développement de compétences techniques relatives à la maîtrise des nouveaux outils chez les veilleurs : elle engage également des compétences fonctionnelles dues à l’évolution de leur métier. La digitalisation a juste facilité les étapes, le travail, la mise en œuvre du métier. On se concentre maintenant sur la vraie valeur ajoutée du veilleur : l’analyse. Celui-ci doit donc disposer d’une bonne culture informationnelle pour apporter un input aux résultats obtenus par le biais des outils digitaux. Le veilleur doit également développer des compétences en gestion de projet. On assiste en effet de plus en plus à une veille collaborative, plus efficace, qui s’intègre directement dans les réflexions et les projets. Aujourd’hui, le veilleur n’est plus uniquement dans la communication, comme il pouvait l’être avant où il se contentait d’écrire des articles. Aujourd’hui, il possède un rôle d’accompagnement dans les projets, qui revêt un aspect beaucoup plus opérationnel que le rôle traditionnel qu’il possédait jusqu’à maintenant. Les veilleurs doivent également développer des aptitudes au changement, notamment la capacité à s’approprier les innovations et à prendre leur place dans des organisations en mouvement.


Transformation digitale : vers un travail collaboratif ?

La digitalisation des entreprises aura donc permis d’un côté de faciliter le travail des veilleurs grâce notamment aux nouveaux outils techniques de veille et l’accès à un nombre de sources devenu exponentiel. Elle permet aux professionnels de la veille de dégager du temps pour analyser les données collectées et de travailler de manière plus transverse. L’évolution naturelle de cette situation se trouve alors dans un travail collaboratif autour de la recherche et du partage d’information.

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Businesswoman Multitasking with Multiple Arms

Le 360° du métier de veilleur

Historiquement issue des professions de bibliothécaire, d’archiviste ou de documentaliste, le métier de veilleur s’inspire largement de leurs codes et de leurs méthodologies. Encore récemment cantonnée à l’inventaire et au classement de l’Information, la veille a pris son plein essor avec l’arrivée de l’informatique et des nouvelles technologies comme Internet. Aujourd’hui agrégée au concept plus global d’Intelligence économique, c’est un maillon à part entière de la chaîne stratégique d’une entreprise qui joue sans réserve son rôle de baromètre et de guide auprès des décideurs. Et à l’heure où nous parlons d’intelligence artificielle, d’algorithmes et d’automatisation, la veille continue de se transformer pour s’adapter aux nouveaux usages.

État des lieux et perspectives d’une expertise dans l’air du temps.

De vraies compétences nécessaires ?

Soyons honnête, la veille a encore du mal à s’affirmer comme un métier en tant que tel. N’avez-vous jamais remarqué comme ce terme était galvaudé ou minimisé ? La veille semblerait être une part acquise de la plupart des fonctions de managers. Elle serait résumée à de la “simple” prise d’information.

Il ne faut pas chercher bien loin pour se rendre compte. La veille est souvent mal appréciée à sa juste valeur. Prenons le dictionnaire par exemple, être “en veille” signifie être en pause, être à l’arrêt. Veiller, c’est un moment sans sommeil pendant le temps normalement destiné à dormir. Comme si ce temps devenait inutile, accessoire et improductif. Comme s’il s’agissait de se consacrer à la veille lors de moments d’accalmie. Ou encore en complément d’une charge de travail habituelle.

Alors redonnons toutes ses lettres de noblesse à cette expertise. La veille nécessite de multiples compétences, savoir-faire et expériences :

  • Avoir une bonne organisation, pour s’y retrouver dans un ensemble de sources hétérogène,
  • Être rigoureux, pour détecter la moindre information et ne pas passer à côté de “pépites”,
  • Travailler en autonomie, pour savoir travailler en tout indépendance,
  • Être polyvalent, pour pouvoir jongler entre de multiples tâches,
  • Rester curieux, pour sortir de son périmètre ou du périmètre direct de l’entreprise ou de l’activité. Être toujours dans l’optique d’améliorer et d’enrichir sa veille,
  • Savoir enquêter, pour détecter les signaux faibles pertinents,
  • Maîtriser les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Être à l’aise avec les outils et les nouvelles sources d’information,
  • Avoir un esprit de synthèse, pour extraire l’essentiel des informations récoltées,
  • Avoir de réelles capacités rédactionnelles et de communication, pour pouvoir réaliser des livrables clairs et attirants,
  • Être sociable, pour savoir travailler en transversalité avec tous les niveaux hiérarchiques,
  • Avoir l’esprit collaboratif et le sens de l’écoute, pour animer son réseau de façon pédagogue.

Un rôle stratégique dans l’organisation

Cependant, il ne suffit pas de remplir ce cahier des charges pour se qualifier de veilleur. La veille est bien plus qu’une série de compétences. Elle fait de nos jours partie d’un ensemble d’activités coordonnées de collecte, de traitement, de diffusion et d’analyse de l’Information. A ce titre, le veilleur se doit de maîtriser l’ensemble des maillons de la chaîne et porte en lui la responsabilité de ce métier :

  • Il répond à un besoin exprimé en termes de surveillance de marché, il met ainsi en œuvre tout ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés,
  • Il recueille la bonne information, donc avoir la capacité de la sélectionner, c’est-à-dire opérer des choix, et peut-être renoncer à certaines données,
  • Le veilleur anticipe, et détecte les menaces et opportunités liées à l’activité de l’organisation,
  • Il traite et enrichit les contenus, qualifie l’Information et la classe de manière appropriée,
  • Il extrait et diffuse la quintessence des sources surveillées, pour les restituer aux bonnes personnes,
  • Le veilleur crée une dynamique, facilite la communication inter-services et l’émergence de nouvelles idées entre collaborateurs. Il favorise un contexte d’intelligence collective,
  • Il participe activement aux prises de décision stratégiques de l’entreprise. De cette façon, il s’assure que celle-ci puisse agir de manière éclairée,
  • Il incarne l’origine ou le point de départ de toute donnée au sein de la société, et à cet effet, il peut répondre aux demandes ponctuelles de recherche d’informations.

De ce fait, le veilleur a un rôle plus large et plus complexe que de la récolte d’informations brutes. Son aspiration est de permettre à l’entreprise de passer d’une logique de veille, à celle d’une logique d’Intelligence économique intégrant désormais une dimension d’influence sur son écosystème.

La veille : un métier de demain ?

Avec la massification des sources d’information, la temporalité instantanée de l’ensemble des moyens de communication, l’automatisation de plus en plus marquée des procédés, et l’avènement imminent d’une intelligence artificielle digne des plus grands films ; le processus de veille pourrait prochainement souffrir des évolutions en cours.

Sans pour autant prétendre détenir LA vérité, quelques signes laissent présager que le métier de veilleur saura tirer son épingle du jeu en incorporant une dimension encore plus globale et plus humaine :

  • Dans la connaissance et l’implémentation de nouveaux outils ou de nouvelles technologies inhérentes au processus de veille ; et dans la gestion des prestataires et des partenaires qui y sont associés,
  • Dans la qualification et caractérisation des sources, toujours plus nombreuses, plus dématérialisées et volatiles,
  • A travers la remise en perspective et en contexte des informations collectées par des algorithmes pas toujours pertinents,
  • Dans l’interprétation des résultats obtenus et le pilotage des décisions stratégiques, les occurrences mathématiques ne pourront pas substituer l’expertise humaine,
  • Via la mise en relation, la constitution de réseaux et l’intégration à des communautés, où l’humain (re)devient la source principale de l’Information,
  • Dans l’orchestration et le management des différentes fonctions incluant déjà la veille dans leurs actions.

Vous souhaitez en savoir plus ? Consultez notre article: Transformation digitale : ses impacts sur le métier de veilleur

 

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L’automatisation de la veille, un gain de temps qui ne doit pas remplacer l’humain

Intelligence artificielle, machine learning, deep learning ou simple automatisation… inviter l’ordinateur dans sa veille est une volonté de plus en plus répandue. L’automatisation de la veille peut permettre de gagner du temps, mais cela ne doit pas restreindre le rôle de l’humain qui reste essentiel dans l’action de veille. 

Filtres de pertinence : l’alliance d’automatisation et de qualification

Sur chacune des sources identifiées, tous les documents sont mis sous surveillance, car potentiellement intéressants. C’est le rôle des filtres de pertinence de distinguer documents appropriés ou bruit sans intérêt.
Le premier de ces filtres de pertinence est automatique. Il en existe un certain nombre (détecter les modifications dans un document, alerter de l’apparition d’une nouvelle page, etc.), le plus utilisé étant les mots-clés. Seuls les documents dans lesquels les termes identifiés apparaissent sont transmis aux veilleurs. Les mots-clés doivent donc être suffisamment fins pour ne pas laisser passer de bruit. Affiner les mots-clés est ainsi un enjeu à part entière.

Le second filtre de pertinence est humain. Tous les documents ayant passés le premier filtre doivent être triés par les veilleurs. Ils qualifieront l’information, la publieront et la diffuseront éventuellement à l’aide d’une newsletter.

Parvenir à identifier la requête de mots-clés « parfaite », celle qui élimine le bruit sans ignorer de documents pertinents, est un objectif difficilement atteignable, voire une utopie. Le rôle de l’humain est incontournable pour trier les informations de veille. Mais le rôle du veilleur va au de-là du simple tri de l’information. Il est donc nécessaire de replacer l’humain comme l’axe central du cycle de veille.

Replacer l’humain dans la boucle de l’automatisation de l’analyse

La plus-value des humains est dans l’analyse et le collaboratif

Beaucoup d’outils permettent d’automatiser l’analyse des informations de veille. L’analyse est effectivement la plus-value de la veille. Certains de ces outils sont automatiques et aident le veilleur à analyser les informations. C’est notamment le cas des ontologies : il est possible de repérer automatiquement les personnes, organisations et lieux d’intérêt dans un texte. Ou encore de la DataVisualisation, qui place les informations dans des graphiques de répartition, temporels, relationnels…

Ces outils d’analyse ont vocation à être examinés par les lecteurs ou les veilleurs des informations de veille afin d’en tirer des conclusions qu’un ordinateur ne peut pas déterminer.
En plus de ces outils automatiques, l’humain peut contribuer en ajoutant ses propres analyses, en proposant les résumés ou conclusions d’experts-métier par exemple, ou en ajoutant les commentaires de lecteurs. Le collaboratif est un excellent moyen de créer débats et analyses. 

Multiplier les sources d’informations

Mettre des sources sous surveillance est le principe de la veille. Cela permet d’automatiser la veille afin de capturer facilement les documents pertinents. Il ne faut cependant pas s’enfermer dans les sources connues.
La veille, comme internet, est évolutive. Une veille exploratoire permet d’identifier de nouvelles sources d’informations. Un clic suffit au veilleur pour ajouter l’un des nouveaux sites ainsi identifiés à ses sources en surveillance automatique.
L’apport de l’humain est également dans la collaboration. Inciter les lecteurs de la veille à envoyer leurs trouvailles aux veilleurs est un excellent moyen de recueillir de l’information grise. Cela permet également d’identifier des veilleurs potentiels, avec tous les bénéfices que cela apporte.

Automatisation de la veille, oui mais…

L’automatisation de la veille facilite le travail du veilleur

L’automatisation permet un gain de temps. Elle facilite le travail du veilleur, en filtrant les articles, en proposant des outils d’analyse, en classant les informations… Mais elle ne peut pas remplacer l’expertise humaine, que l’intelligence artificielle est loin d’approcher.
Replacer l’humain dans le cycle de la veille est un gage de qualité, grâce à :

  • Un meilleur enrichissement d’informations de qualité,
  • Une analyse plus précise,
  • Un travail plus collaboratif.

Le cycle de la veille, de la définition des objectifs et des enjeux, jusqu’à la prise de décisions stratégiques, ne peut être envisagé sans l’humain au centre du cycle.

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La veille collaborative : l’avenir de la veille en entreprise ?

Très présente depuis une quinzaine d’années, la veille collaborative tire son essence du principe de partage : documents, favoris, annotations et autres participations par les experts métiers, appuyant l’intelligence et l’efficacité d’une entreprise.

Beaucoup de salariés effectuent une surveillance de leur propre métier, sans forcément en partager les résultats. C’est dans ce contexte que le professionnel de l’information peut tenter d’établir une veille collaborative en récoltant ce travail afin d’alimenter sa veille et en faire profiter l’ensemble de l’entreprise.

Collaborateurs et veilleurs : pourquoi travailler ensemble ?

Utiliser son capital employés en mettant en œuvre une veille collaborative permet à la cellule de veille de l’entreprise d’alimenter plus pertinemment ses recherches. La finalité de cette veille : une plus grande qualité des productions, permettant des économies d’échelle et une performance accrue. Les collaborateurs reçoivent des informations issues de l’expérience ou du travail de leurs collègues, mutualisant l’intelligence de l’entreprise.

Politique de collaboration : comment l’établir ?

Grâce à la création de communautés de collaborateurs regroupées autour de thématiques et centres d’intérêt, la parole de personnes peu visibles habituellement est valorisée alors qu’ils ne sont pas leaders ou hauts managers. Ces collaborateurs sont désormais mieux identifiés. Ils deviennent de précieuses sources d’information. La veille en sera d’autant plus productive qu’elle bénéficiera de la collaboration de tous, donc de visions et d’approches très diversifiées.
Pour mettre en place une veille collaborative, il s’agit surtout d’allier une politique de collaboration en parallèle de différentes actions :

  • identifier des spécialistes de chaque « métier » et ceux travaillant sur le terrain (commerciaux, évènements, salons) susceptibles d’apporter leur expertise ou leurs informations : on les nomme les veilleurs potentiels ;
  • être un veilleurclairement identifié et accessible permet d’être le référent de la veille collaborative. Ainsi tout partage d’information transite par eux ;
  • animer le réseau autour de réunions, de partages et de pistes d’améliorations ;
  • disposer d’outils pour centraliser les fruits de la collaboration ;
  • sensibiliser à l’utilité de la collaboration pour apporter une plus-value à l’entreprise, grâce notamment à des statistiques encourageantes ;
  • Obtenir le soutien de la direction, en termes de moyens et de temps.

KB Crawl Suite : la réponse aux besoins collaboratifs en veille stratégique

C’est pour répondre à cette demande de veille collaborative en pleine explosion que KB Crawl a implémenté des fonctionnalités de coopération et de contribution à sa solution native, telles que :

  • des droits d’accès personnalisés ;
  • les annotations ;
  • une personnalisation des contenus selon l’utilisateur ;
  • les alertes personnalisées…

La solution KB Crawl Suite dispose d’un module en pleine évolution, dédié aux fonctionnalités et apparenté aux réseaux sociaux d’entreprise : cet espace collaboratif permet par exemple la création de groupes thématiques ou l’alimentation d’un « mur » personnel, grâce aux informations issues de ses sources ou de la veille interne.

Vers un nouveau rôle pour le veilleur ?

Suite à la mise en place d’une veille collaborative, le veilleur traditionnel revêt un nouveau rôle, celui d’accompagnateur et de modérateur : il devient un manager de réseaux, qui identifie de nouvelles sources humaines d’informations et active leur potentiel collaboratif.

Le veilleur travaille dans la transversalité et son mode de fonctionnement s’horizontalise. Souvent chargé de transmettre des compétences en management de l’information aux collaborateurs, il favorise dans l’entreprise une plus grande autonomie de chacun à trouver l’information juste et à la partager.

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Veille stratégique : identifier les veilleurs potentiels

De nombreuses personnes effectuent de la veille stratégique de manière autonome. Identifier ces veilleurs potentiels est un enjeu majeur.

La veille stratégique, une mission pour tous ?

Un nombre croissant de personnes répondent par l’affirmative à la question « pensez-vous être un veilleur ? », quand bien même ils n’appartiennent pas au département de veille de leur société. Bien des collaborateurs pensent qu’il est essentiel de veiller dans leur métier, et que, bien que cela ne soit pas mentionné officiellement dans leurs missions, il est attendu d’eux qu’ils réalisent une veille stratégique.
Ces collaborateurs ne partagent pas systématiquement leurs informations de veille. Identifier et intégrer ces veilleurs potentiels à la cellule de veille permet d’enrichir la plateforme.

Les profils des utilisateurs de la veille stratégique

Les utilisateurs de la veille sont nombreux et tous n’ont pas la même fonction. On retrouve différents profils dans les plateformes de veille. Ces profils sont liés aux droits sur KB Platform qui peuvent être définis de manière très fine. En général, voici les types de profils établis :

Veille stratégique : chaque utilisateur de la veille a un rôle et un profil défini
  • Administrateur : l’administrateur est en charge de la plateforme. C’est lui qui va définir les différents périmètres de veille stratégique, organiser le paramétrage des différentes sources d’information, construire le branding et le look&feel de la plateforme. Il établit les différentes populations de la plateforme (qui ayant accès à une partie différente de la plateforme par exemple).
  • Veilleur : le veilleur possède des droits réduits sur le backoffice de la plateforme. Il est en charge de la qualification, de la validation des articles et de la diffusion des newsletters. Il peut s’occuper de la gestion des utilisateurs (ajout de nouveaux comptes) et du paramétrage des sources d’information.
  • Contributeur : le contributeur n’a pas accès au backoffice de la plateforme. Il peut consulter les informations de la veille et commenter les articles. Il peut également écrire et proposer des articles, qui sont alors en attente de validation par les veilleurs.
  • Lecteur : le lecteur consulte les articles publiés sur la plateforme. Il peut commenter les articles (s’il en a le droit) et se créer des alertes personnalisés pour recevoir par mails les nouveaux articles correspondant à ses intérêts. Il peut sporadiquement partager des articles aux veilleurs, en les envoyant à une boite mail dédiée, par exemple.

Qui sont les acteurs de la veille stratégique ?

Il existe trois grandes catégories d’acteurs de la veille stratégique (1).

  • Les veilleurs formels sont ceux qui font partie de la cellule de veille stratégique de l’entreprise. La veille est leur, ou l’une de leurs mission(s). Ils participent à la publication des articles sur la plateforme de veille, à la diffusion de newsletters, etc.

Ils sont les veilleurs ou les administrateurs de la plateforme de veille.  

  • Les veilleurs informels sont intégrés au département de veille de manière ponctuelle. En relation avec la cellule de veille, ils leur transmettent des articles. Cependant, ils ne sont pas contraints ou sollicités par leur management de le faire.

Ils sont des contributeurs ou des lecteurs impliqués de la plateforme de veille KB Crawl.  

  • Les veilleurs potentiels sont des acteurs de la veille qui ne sont pas en contact avec le système de veille stratégique. Ils font une veille de leur côté, mais ne la partagent pas avec la cellule de veille.

Ils peuvent être des lecteurs de la plateforme de veille ou ne pas être utilisateurs de la solution.

Identifier les veilleurs potentiels

Identifier qui sont les veilleurs potentiels offre plusieurs avantages.  

Mutualiser les informations de veille

Interroger les personnes effectuant de la veille de manière autonome permet d’ajouter les sources d’information qu’elles utilisent aux outils de surveillance. Cela permet d’enrichir la base de crawl avec des sources dont les veilleurs formels ignoraient peut-être l’existence ou l’importance.

Enrichir la plateforme avec les sources et les besoins des veilleurs autonomes

Le second bénéfice est l’identification des besoins : les veilleurs potentiels ne sont pas lecteurs ou contributeurs de veille pour plusieurs raisons. Cela peut être par ignorance de l’existence de cette cellule de veille stratégique. Cela peut également être parce que la veille effectuée par les veilleurs formels ne convient pas à leurs besoins. Une fois les besoins de ces veilleurs compris, de nouveaux périmètres de veille pourront être ajoutés à la plateforme, au bénéfice de nombreuses personnes qui ne consultaient auparavant pas la plateforme.

Intégrer les veilleurs potentiels à la cellule de veille stratégique

Intégrer officiellement les veilleurs potentiels au département de veille entraîne deux avantages :
Cela permet aux veilleurs potentiels d’automatiser leur veille et de l’intégrer aux outils de surveillance. Ces veilleurs récoltaient probablement leur veille à partir de recherches manuelles ou d’outils gratuits. Transférer leurs sources dans KB Crawl leur permet de gagner en efficacité et d’économiser du temps.
 
Autre avantage, faire bénéficier tous les lecteurs de la plateforme de la veille de ces anciens veilleurs potentiels. Les informations qu’ils conservaient autrefois pour eux, ou qu’ils diffusaient à quelques collègues par email, pourront être désormais consultées par tous.
Ces veilleurs pourront être intégrés à l’équipe de veille en tant que veilleurs ou contributeurs. Ils pourront proposer à tous leur veille. Ils peuvent également devenir des experts métier pour enrichir la plateforme de leur analyse.
 
(1) Guechtouli, Manelle, et Stéphane Boudrandi. « Comment se « fabrique » la décision stratégique : le cas d’une cellule de veille stratégique », Recherches en Sciences de Gestion, vol. 88, no. 1, 2012, pp. 35-53.

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Le nudge peut-il révolutionner la veille ?

Mieux veiller, c’est d’abord rechercher les informations les plus pertinentes, ayant la plus forte valeur stratégique. (FirBee / Pixabay)

[AVIS D’EXPERT] Issu des sciences du comportement, le concept de nudge (coup de pouce) a été théorisé dans les années 70 avant d’être popularisé en 2008 par les Américains Thaler et Sunstein. Actions visant à orienter les décisions des gens vers un comportement plus vertueux par des suggestions indirectes, le nudge est une forme d’influence douce, peu coûteuse et non contraignante.

Les choix des êtres humains étant moins mus par leur rationalité que par divers biais cognitifs tels que la peur de la perte, la résistance au changement, la tendance à la paresse ou le besoin de se fondre dans la norme, le nudge trouve naturellement sa place dans les politiques publiques et la responsabilité sociale des entreprises (incitations à diminuer sa consommation d’énergie, trier ses déchets, utiliser moins de papier au bureau ou de sacs plastiques au supermarché, mieux se nourrir, moins polluer, etc…).Mais qu’en est-il en interne, dans le domaine de la veille en particulier ? Une veille peut-elle être plus efficace et mieux capitalisée au sein d’une stratégie globale, grâce au nudge ?

 

L’effort de chacun reconnu comme nécessaire pour le succès collectif

Le retour sur investissement du travail du veilleur est généralement difficilement perceptible ou chiffrable. Or pour qu’un nudge soit efficace, il faut que la personne « nudgée » en retire un bénéfice. Comment inciter à mieux veiller ?

Mieux veiller, c’est d’abord rechercher les informations les plus pertinentes, ayant la plus forte valeur stratégique. Le veilleur doit se sentir impliqué dans un processus global, où l’effort de chacun est reconnu comme nécessaire pour le succès collectif. Mieux veiller c’est aussi améliorer la circulation de l’information et réduire les silos de données.

Le veilleur doit être maître des outils qu’il utilise et des données qu’il manipule, il doit pouvoir contrôler le processus, depuis la génération des données jusqu’à leur traitement puis leur stockage. Mieux veiller consiste également à mieux partager et faire remonter l’information, ce que le veilleur fera plus volontiers et de façon plus dynamique s’il constate concrètement du bénéfice pour tous – y compris pour lui – de ce partage, s’il a le sentiment que l’information remonte au bon moment au bon niveau, et que cette remontée d’information génère de la valeur ajoutée. Mieux veiller, enfin, c’est valoriser les résultats de la veille, en rendant sa lecture plus aisée et intuitive pour donner envie aux collaborateurs de s’y plonger.

 

La seule limite au nudge est son possible effet pervers

Le nudge en matière de veille peut s’appliquer à divers niveaux – humain, environnemental, technologique…. Mettre en place des techniques de ludification – gamification pour les anglophiles – peut inciter, par de petits challenges, à s’impliquer plus, s’ouvrir aux autres, acquérir des réflexes et des bonnes pratiques, le tout sans effort et avec enthousiasme.

Des messages d’encouragement, de satisfaction, formés sur la base de la comparaison avec autrui, peuvent indiquer au veilleur le degré d’intérêt/de qualité de son travail. Pour raccourcir les boucles d’échanges, la disposition des espaces de travail peut offrir plus d’ouverture entre le veilleur et les collaborateurs ou une plus grande proximité avec l’échelon stratégique.

L’ergonomie des plateformes et outils de travail, enfin, peuvent être optimisées, notamment par la data visualisation, pour attirer et focaliser l’attention des collaborateurs. Finalement, la seule limite au nudge est son possible effet pervers, menant à l’apparition d’un climat malsain ou d’un sentiment de manipulation. Pour bien « nudger », il ne faut jamais forcer, rester ludique, s’appuyer sur la norme sociale et la valorisation de la réussite, et surtout, rechercher toujours une vision stratégique cohérente, globale et morale !

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