Category: Blog de la veille

La veille : un levier d’agilité stratégique pour les banques

Alors que se déroule le 4 décembre la journée internationale des banques, il est intéressant de rappeler combien le secteur bancaire s’appuie sur des actions de veille plurielles afin d’assurer son développement.

Il n’est un secret pour personne que le secteur bancaire est soumis à une règlementation à la fois contraignante et changeante. Jour après jour, chaque banque doit impérativement être en capacité d’identifier tout changement intervenant parmi les règles en vigueur afin de s’adapter au plus vite, quand ce n’est pas d’anticiper des mouvements afin de répondre aux attentes de ses clients. C’est en cela que la veille se révèle, pour l’ensemble des acteurs bancaires, d’une nécessité capitale. Mais elle est loin de ne servir que ce seul cadre règlementaire…


Un ensemble pluriel de métiers, nécessitant une veille spécifique

Le secteur de la banque se subdivise en trois champs : la banque de détail (également appelée personal finance), la banque d’affaires et le secteur des marchés. Outre ce cœur historique, les banques ont au fil des années opéré de nombreux investissements et se sont déployées sur d’autres métiers. Les banques sont ainsi positionnées dans le secteur de la construction. Elles ont pour la plupart également investi dans des filiales de location de voitures de flotte, à l’image d’ALD Automotive pour la Société Générale ou Arval pour BNP-Paribas. Elles ont encore intégré le marché de l’assurance, au sein duquel la partie règlementaire est également primordiale, ainsi que le champ de la gestion de patrimoine. Positionnées de la sorte, les banques agrègent un ensemble diversifié de métiers et de fonctions, qui chacun présente ses propres spécificités. La veille qui s’y rattache doit se conjuguer au pluriel : elle est tout à la fois règlementaire, concurrentielle et en prise directe avec l’évolution permanente des marchés.


Un secteur en proie à de fortes dynamiques

La veille règlementaire, nous l’avons dit, fait partie des actions classiques. Elle est primordiale et nécessite l’utilisation d’outils de veille particulièrement fins, en capacité de tirer le meilleur parti d’une information exponentielle et technique. Cette veille joue à plein sur les dynamiques organisationnelles des banques. Une évolution règlementaire (un changement de taux par exemple, ou encore des mesures nouvelles permettant de lutter contre la fraude et le blanchiment) entraîne en effet d’importants investissements algorithmiques, informatiques et promotionnels parmi les équipes afin de se mettre en adéquation avec le nouveau cadre. Ces changements sont permanents, et les établissements bancaires se révèlent particulièrement attentifs aux signaux faibles qu’ils peuvent identifier à travers leur veille. Objectif : repérer au plus tôt toute évolution dans le but de se structurer en interne, et ainsi d’être prêt le jour J vis-à-vis des clients – qu’ils soient personnels ou professionnels. Même chose pour ce qui relève des marchés : le secteur est en proie à de fortes dynamiques, dont les effets sont directs sur de nombreux produits bancaires. Là encore, il faut être en capacité de s’organiser collectivement de manière agile.


Veiller l’innovation

Cette précision et cette granularité de l’information sont également de mise lorsqu’il s’agit de surveiller certains secteurs clés pour l’avenir. Les banques veillent par exemple la fintech, les start-up, l’innovation. Elles manifestent un intérêt pour la dématérialisation de la monnaie. Elles sont également très attentives au positionnement des néo-banques, ce qui les a amenées à proposer à leur tour des services comparables. Elles gardent depuis toujours un œil aiguisé sur le déploiement des cryptomonnaies, au sein d’un univers qui demeure mondialisé. 

Dans un tel contexte, les grands établissements bancaires se révèlent en capacité de s’adapter à la concurrence, voire d’innover en un temps record. Il faut se rendre compte du niveau de performance qui est le leur : les virages pris par les banques sont parfois très vifs, alors même que l’on parle d’organisations présentes dans parfois plus de 60 pays, comptabilisant près de 200 000 collaborateurs… C’est en grande partie en investissant dans des actions de veille plurielles que ces établissements gigantesques parviennent à se réorganiser – voire à se réinventer – au jour le jour. 

Depuis de nombreuses années, les banques n’ont de cesse d’aller chercher de nouvelles clientèles, de se diversifier, de rationaliser leurs actions, de s’appuyer sur des filiales à l’agilité reconnue. Pour ce faire, le rayonnement de leur veille est mondial, et l’observation dont ils font preuve sert directement leurs décisions. Du côté des éditeurs de solution de veille, ce secteur est particulièrement important, et comporte une exigence tout à la fois technique et organisationnelle. Car s’il convient bien sûr de proposer aux banques des solutions performantes, il est également primordial de bien comprendre le sens de leurs actions, de leur offrir une écoute ainsi que des solutions qui les aideront à être encore plus agiles.

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Souveraineté des données : bon sens et pragmatisme avant tout

La souveraineté des données est une question centrale pour les entreprises, notamment dans le cadre de la structuration d’une cellule de veille. En l’espèce, si certaines certifications peuvent se révéler opportunes, c’est en étant pragmatique que l’on peut efficacement se prémunir contre une fuite.

Au regard du contexte international et des évolutions récentes des équilibres géostratégiques, on aurait tendance à penser que la souveraineté de la donnée est un point particulièrement visé par les entreprises en quête d’une solution de veille : il n’en est rien. Cette souveraineté est en effet un point qui a toujours été essentiel pour les organisations, quel que soit leur secteur d’appartenance ou leur taille.


Assurer son espace de stockage

La souveraineté de la donnée fait écho à un ensemble d’éléments. Elle est intimement liée à l’origine de la data ainsi qu’à ses modalités de stockage. La donnée doit appartenir à l’entreprise qui la génère, et ne doit subir aucune fuite de l’espace où elle se trouve stockée. C’est un premier niveau de compréhension du sujet, qui s’articule à un second : la localisation exacte de l’espace qui contient cette data. Où se situe celle-ci : en France ? Au sein de l’Union Européenne ? Hors Union Européenne ? On comprend ici que les organisations préfèreront que leurs données soient stockées au sein de l’Hexagone, avec quelques assurances complémentaires. Ainsi, afin de sécuriser au maximum l’intégrité de la donnée, il peut être important de la stocker sur deux serveurs distincts. Si l’un d’entre eux est attaqué, altéré ou détruit, l’autre joue en quelque sorte le rôle de coffre-fort supplémentaire. Pour synthétiser sur ce point, l’on pourrait dire que les organisations sont en recherche de maîtrise et de sécurité.


Des actes simples

En France, cette maîtrise et cette sécurité s’inscrivent dans le cadre d’une politique publique dont la vitrine est l’Anssi, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Celle-ci prend de plus en plus de poids en matière de souveraineté des données. Pour elle, en toute logique, la lutte contre le cyberterrorisme et la cybercriminalité passe par la protection des intérêts des entreprises qui constituent le patrimoine économique français. À cet effet, l’agence de l’Etat développe des réponses évolutives, mais également tout un ensemble de process qui, parfois, peuvent se révéler lourds. C’est le cas par exemple de la certification Opérateur de sécurité du Cloud, qui est appliquée aux éditeurs de solutions alors même que les entreprises clientes elles-mêmes ne demandent pas une telle assurance. Gare ici à l’excès de procédures, dont la portée n’est pas toujours évidente à comprendre dans un marché mondialisé…
En réalité, la souveraineté de la donnée s’effectue surtout par des actes simples, le plus souvent méconnus du grand public et donc des hackeurs potentiels. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Et soyons également très pragmatiques.

En matière de veille, c’est sur la notion d’enrichissement qu’une attention doit être spécifiquement portée. En diffusant certaines informations au cœur de leur organisation, nombre de veilleurs commentent et analysent l’information. Ils peuvent se révéler très précis, notamment lorsqu’ils s’adressent à des publics particuliers, internes à l’entreprise. Il n’est pas rare alors qu’ils joignent à l’information transmise un rapport confidentiel, une note stratégique, voire une étude ou une enquête qui n’a pas vocation à être largement diffusée. Gare à ce que de tels documents, éminemment sensibles, ne fuitent pas ! Car avec eux, c’est un peu du savoir et de la stratégie de l’entreprise qui peut se retrouver sur la place publique…

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Parvenir à la « bonne information » grâce aux « hommes métiers »

Infobésité, fausses nouvelles, approximations… L’information s’apparente à un dédale au sein duquel les organisations doivent nécessairement se repérer afin d’assurer leur pilotage opérationnel. Un véritable défi pour leurs veilleurs, qui s’appuient de plus en plus sur l’expertise interne d’« hommes métiers ».

Les fake news en roue libre : depuis deux ans, les « fausses informations » ont envahi encore un peu plus nos espaces économiques, sociaux, politiques et bien sûr médiatiques. Elles ont, nous l’avons constaté, joué à plein pendant la pandémie de COVID. Elles ont également perturbé certains pays, de l’Angleterre du Brexit à la charge contre le Capitole aux Etats-Unis. Elles ont également touché de nombreuses entreprises, que ce soit en termes de réputation ou de pilotage stratégique.


Séparer le grain de l’ivraie 

Selon une étude Viavoice parue en 2021, une majeure partie des collaborateurs d’entreprises reconnaissent véhiculer incidemment des fake news. 20% des personnes interrogées (et 32% des 18-24 ans) avouent faire confiance à des informations parues sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Pour près de 9 personnes interrogées sur 10, les rumeurs ainsi que les fausses informations ont un impact sur l’entreprise.

Mais les fake news, au sens réputationnel du terme, ne sont pas les seules à venir perturber l’espace professionnel occupé par les organisations publiques et privées. Des informations grossières, datées, mal collectées sont également à la base de décisions stratégiques approximatives. Dans de nombreux cas, les sources sur lesquelles s’appuient les collaborateurs, mais aussi les veilleurs, sont à réinterroger régulièrement. Il convient ici de savoir jauger de la pertinence de l’émetteur d’une information. Qui est-il ? Quels liens entretient-il avec le sujet traité ? Quels intérêts potentiels a-t-il à soutenir une théorie plutôt qu’une autre ? Il convient également d’accorder une attention spécifique aux petits indices : date de l’article rédigé, style et qualité de la nouvelle… Il faut encore croiser les informations, effectuer en cas de doute des recherches sur des sources additionnelles, écarter les sites à caractère commercial, accorder du crédit aux sites institutionnels, mobiliser son raisonnement pratique… L’objectif ultime étant de définir et de parvenir à isoler ce que l’on appelle la « bonne information », celle qui ne peut être remise en cause dans ses fondements.


Des « hommes métiers » responsabilisés en interne

Précisément, comment parvenir à ce graal que représente la « bonne information » ? Certes, l’action du veilleur telle que décrite ci-dessus se révèle importante afin de demeurer sur le chemin le plus droit possible. Mais il faut aussi conserver à l’esprit que la structuration de la démarche de veille joue un rôle majeur. Pour cela, il convient de s’appuyer en permanence sur les « hommes métier ». Car c’est bel et bien le métier qui va permettre de conduire à la bonne information. C’est le métier qui conduira à se poser les bonnes questions, à traiter les bons enjeux. C’est encore le métier qui mènera aux éléments de langage, l’objectif ultime consistant à limiter au maximum tout « bruit », c’est-à-dire toute information inutile et superflue. En restant ainsi au cœur du métier, l’on demeure sur un chemin de crête et l’on évite l’écueil de la recherche dans le vide, énormément chronophage et synonyme de perte de temps. 

Actuellement, de plus en plus d’organisations structurent leur démarche de veille à partir de ces « hommes métier », ceux qui se trouvent au plus près du terrain. Dans certains cas, tout particulièrement au sein des grands groupes nationaux des secteurs de la banque et de l’énergie, les cellules de veille passent des contrats internes avec des professionnels. Objectif : que ces derniers assurent une mission de surveillance (d’un produit par exemple) ou encore de benchmark. Ces correspondants réalisent des remontées d’informations régulières d’autant plus pertinentes qu’elles émanent précisément de spécialistes internes.

Confrontées à l’infobésité ainsi qu’aux fausses nouvelles, les organisations privées et publiques vont de plus en plus au-delà d’une méthode d’analyse de la fake news. Certaines décentralisent leur approche en responsabilisant les différentes parties prenantes de l’entreprise. Dès lors, c’est toute l’organisation qui participe de la veille, et qui se porte garante de la « bonne information », seule à même d’assurer un pilotage stratégique efficace.

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La veille : un nouvel enjeu stratégique qui s’applique en entreprise grâce aux stagiaires

La Journée internationale des stagiaires est là pour nous rappeler l’importance du rôle de ces jeunes professionnels en termes de veille. Dans ce domaine, force est de constater qu’en France l’enseignement est de pointe… même s’il reste encore de nombreux enjeux à relever au sein des entreprises.

Les stagiaires symbolisent en grande partie le futur des entreprises. Ces professionnels en devenir sont à la pointe des techniques utilisées, notamment dans le secteur de la veille. En France, de nombreux masters abordent ce champ dans leurs contenus pédagogiques, formant au passage les étudiants aux différents outils qui se trouvent sur le marché. 


Une interconnexion entre monde professionnel et enseignement 

Dans sa quête de veille stratégique, le monde enseignant est d’abord poussé par l’évolution des contextes. Réforme de la gouvernance des universités (avec renforcement de leur autonomie), politique dite « de site » qui voit les établissements se regrouper, problématique d’attractivité internationale, développement de la recherche en neurosciences en lien avec les mécanismes d’apprentissage… La nouvelle génération de professionnels est confrontée à une évolution extrêmement rapide du domaine de la veille, et par la force des choses engrange un grand nombre de connaissances qu’elle partage au monde professionnel ensuite via les stages en entreprise. Cet essaimage de connaissance intergénérationnel permet ainsi l’échange individualisé de l’information via une application collaborative, afin de favoriser tout à la fois le repérage, l’analyse, le tri et la communication d’une information de qualité.


La veille : de plus en plus enseignée 

Particulièrement aiguisée, la veille qui est mise en place au sein des formations permet aux acteurs d’ajuster le pilotage stratégique de leurs politiques professionnelles. Cette veille profite à l’ensemble de la chaîne de décision, et permet aux enseignantes comme aux enseignants d’être mieux informés sur l’évolution des champs sur lesquels ils interviennent. Ces savoirs infusent particulièrement dans les rapports de stage de fin d’études. Les étudiants peuvent témoigner concrètement des bienfaits d’une veille rigoureuse, bienfaits qu’ils peuvent relayer auprès de leurs professeurs, voire qu’ils peuvent enseigner par la suite. Car la veille figure de plus en plus parmi les modules développés au sein de nos écoles et établissements. 

Faut-il aller encore un peu plus loin ? Sans doute. Dans un monde aussi incertain que le nôtre, il est plus que nécessaire de développer une veille rigoureuse de qualité, et de l’enseigner aux écoliers, aux lycéens et bien sûr aux étudiants. Il le faut d’autant plus que les réseaux sociaux sont de plus en plus la chambre d’écho de fausses informations, lesquelles peuvent aller jusqu’à mettre à mal certains équilibres démocratiques. Savoir chercher, apprendre à identifier une source fiable, croiser les informations, les vérifier sont autant de réflexes à intégrer dans le cadre d’un parcours d’enseignement mais aussi dans le monde professionnel. Des réflexes citoyens qui s’accompagnent nécessairement d’une approche méthodologique. 

Les transferts de connaissance quotidiens de l’enseignant vers l’élève, du professionnel vers le stagiaire (et inversement) sont toujours bénéfiques. Et la veille est un domaine qui se nourrit de ce cercle vertueux.

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Transversalité de la veille stratégique : un pilier majeur pour les entreprises

La veille stratégique se déploie de plus en plus horizontalement au sein des organisations. Les outils mis à leur disposition accompagnent ce mouvement de transversalité, qui est aussi un mouvement de fond.

Qu’elles soient publiques ou privées, les organisations réalisent chaque jour des veilles plurielles. Marketing, juridique, innovation, communication… De nombreuses entités internes sont concernées. Pour les entreprises, la veille se conjugue ainsi au pluriel, témoignant d’une forme d’atomisation de cette fonction. Dans l’immense majorité des cas, les projets se mettent en place de manière fragmentée, par service, parfois par direction.


L’information transverse : une nécessité

Pour autant, c’est bel et bien l’acculturation générale qui donne une valeur supplémentaire à la veille. Une information destinée au marketing est en effet susceptible d’intéresser également la R&D, le service juridique ou encore la communication. Car lorsque l’on pense au déploiement d’un produit ou d’un service sur le marché, il est nécessaire d’analyser aussi les questions juridiques qui y sont attachées, d’étudier les débouchés, d’identifier les concurrents et leurs éléments différenciants. Dans de telles conditions, le décloisonnement et la transversalité de la veille constituent des enjeux qui permettent de mieux faire circuler l’information, et qui obligent parfois les veilleurs à créer des communautés dédiées, à la fois verticales et horizontales. Cette information est devenue une matière éminemment vive : rapide, changeante, mouvante, elle doit être captée en temps réel et rediffusée aux bonnes personnes.


Des solutions de veille désormais collaboratives

Les solutions de veille qui sont désormais à notre disposition rendent possible cette transversalité. Les plus abouties d’entre elles comportent de nouvelles fonctionnalités. Les modules collaboratifs permettent, par exemple, aux utilisateurs de travailler au sein de différents groupes, autour d’un projet commun. La présence d’un module de chat, dans la mesure où celui-ci favorise l’analyse partagée, permet également l’échange d’idées, en un mot l’intelligence collective. Ajoutons à ces éléments la présence de l’annuaire, qui permet notamment de voir qui est connecté, qui ne l’est pas, et surtout d’identifier des personnes que l’on croise parfois dans les couloirs sans avoir l’opportunité de leur parler. Il faut encore ajouter à cela une notion importante, inhérente à tout projet de veille : celle de la contribution. Cette dernière offre aux utilisateurs la possibilité de remonter une information, ce qui va là encore dans le sens de l’intelligence collective.


L’information : un pouvoir collectif

De telles évolutions techniques, voire technologiques, sont là pour témoigner des changements culturels de fond qui touchent la veille. Longtemps, l’information a pu être considérée comme le moyen de conserver par devers soi une forme de pouvoir au sein de l’organisation. Or, avec le temps ces mêmes organisations ont pris conscience du fait que les notions d’audience et de partage étaient primordiales. C’est notamment le cas dans certains grands groupes des secteurs bancaire, automobile ou de l’énergie, particulièrement dans une perspective internationale. Pour ces multinationales, partager l’information avec leurs divisions étrangères est devenu une nécessité de développement. Lorsqu’un fabricant automobile sort un nouveau modèle par exemple, il doit au préalable avoir veillé et partagé un ensemble de sujets liés au juridique, aux pratiques multimodales, aux évolutions culturelles, etc.

Désormais, les solutions de veille permettent le partage et la transversalité, et les organisations sont aujourd’hui mûres pour cela. L’information s’est ouverte, étendue, et peut être adressée à des publics très divers. L’expérience montre toutefois que des enjeux nouveaux apparaissent. L’un des signaux faibles observé vient de ce que l’information largement partagée ne concerne pas toujours des cibles précises. Gare à « l’effet vide-poches ». Par exemple, chez un constructeur automobile, la division qui s’occupe des moteurs électriques n’a que faire d’une veille relative aux moteurs thermiques, et inversement. En revanche, toutes deux seront intéressées par une information sur les moteurs hybrides… Ce qui pose la question du resserrement de l’information, de son ciblage, voire de son cloisonnement.

Mais ceci est une autre histoire…

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La veille pour les enseignants : un enjeu pédagogique et citoyen

La journée mondiale des enseignantes et des enseignants est là pour nous rappeler l’importance du rôle de ces professionnels en termes de veille. Sur ce point, force est de constater qu’en France la technostructure d’Etat est en pointe… même s’il reste encore de nombreux enjeux à relever.

La veille, qui s’opère dans le secteur de l’enseignement a connu ces dernières années de profondes mutations. De plus en plus autonomes, les établissements français déploient des stratégies qui sont tout à la fois propres et différenciées, obligeant les acteurs publics à affiner leurs processus de veille. Sur ce point, les ministères concernés – de l’Éducation Nationale à l’Enseignement supérieur et à la recherche, sans oublier la Jeunesse ou encore les Sports – jouent un rôle décisif de vigie, lequel se signale par sa rigueur ainsi que par sa précision.


Une veille qui porte sur de gros volumes de sources

Certains appels d’offres émanant de la technostructure témoignent actuellement des efforts consentis par le monde enseignant. Dans sa quête de veille stratégique, celui-ci est d’abord poussé par l’évolution des contextes. Réforme de la gouvernance des universités (avec renforcement de leur autonomie), politique dite « de site » qui voit les établissements se regrouper, problématique d’attractivité internationale, développement de la recherche en neurosciences en lien avec les mécanismes d’apprentissage… De nombreux champs connaissent des évolutions majeures, sur fond de poids des inégalités sociales sur les parcours scolaires, d’enjeux en termes de citoyenneté, d’engagement et de formation. Confrontée à de tels changements, voire à de l’incertitude (rappelons-nous des épisodes récents de confinements liés à la Covid), la technostructure opère une veille particulièrement large. Pédagogie, vie étudiante, gestion des personnels, systèmes d’information, éducation populaire, insertion, mouvement associatif, problématique de lecture publique, transformation numérique… Un tel éventail thématique suppose la surveillance d’un large volume de données aux natures variées, laquelle ne peut s’effectuer qu’à partir d’une solution de veille robuste, experte et fiable, en capacité d’embrasser de très nombreuses sources. Cette solution se doit par ailleurs de permettre le partage individualisé de l’information via une application collaborative, afin de favoriser tout à la fois le repérage, l’analyse, le tri et la communication d’une information de qualité.


La veille : de plus en plus enseignée 

Particulièrement aiguisée, la veille qui est ainsi mise en place au sein de la haute fonction publique permet aux acteurs d’ajuster le pilotage stratégique de leurs politiques publiques. Cette veille profite à l’ensemble de la chaîne de décision, et permet aux enseignantes comme aux enseignants d’être mieux informés sur l’évolution des champs sur lesquels ils interviennent. Jour après jour, qu’ils soient professeur des écoles ou enseignant-chercheur à l’université, ces professionnels de l’enseignement peuvent constater concrètement les bienfaits d’une veille rigoureuse, bienfaits qu’ils peuvent relayer auprès de leurs élèves, voire qu’ils peuvent enseigner. Car la veille figure de plus en plus parmi les modules développés au sein de nos écoles et établissements. Nous avons récemment témoigné du fait que la veille était très présente dans le monde universitaire. À l’université de Strasbourg, elle fait ainsi partie de la grille d’enseignements prodigués au sein du Master 2 en Intelligence Économique et Gestion du Développement International. Pour sa part, au sein de l’université de Lille, le Master 2 SID (Sciences de l’Information et du Document) forme directement des veilleurs. 

Faut-il aller encore un peu plus loin ? Sans doute. Dans un monde aussi incertain que le nôtre, il est plus que nécessaire de développer une veille rigoureuse de qualité, et de l’enseigner aux écoliers, aux collégiens, aux lycéens ainsi qu’aux étudiants. Il le faut d’autant plus que les réseaux sociaux sont de plus en plus la chambre d’écho de fausses informations, lesquelles peuvent aller jusqu’à mettre à mal certains équilibres démocratiques. Savoir chercher, apprendre à identifier une source fiable, croiser les informations, les vérifier sont autant de réflexes à intégrer dans le cadre d’un parcours d’enseignement. Des réflexes citoyens qui s’accompagnent nécessairement d’une approche méthodologique. 

Sur ce point, l’on comprend combien les enseignantes et les enseignants ont une mission décisive à poursuivre…

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Un jour un métier

Sylvain PIDOUX, 45 ans travaille chez KB Crawl depuis 2005 où il a commencé en tant que formateur puis a accédé au poste d’Ingénieur Infrastructure et Développement.


Quel est votre parcours scolaire ? 

Après le Bac, j’ai suivi un cursus en alternance en commençant par un BTS en informatique et gestion à Laval. La société qui m’a accueilli pour mon apprentissage exerçait dans le domaine de la communication. C’est là où j’ai fait mes premières armes en développement Web. J’ai ensuite poursuivi à l’ITIN situé à Cergy Saint-Christophe (95). J’y ai étudié le développement informatique et la gestion de projets jusqu’à Bac +4 en alternance dans une entreprise spécialisée en informatique de gestion de production.

Afin de finaliser le cycle complet Bac +5, j’ai suivi un master en veille et chargé de projets à l’ISTIA d’Angers. 


Quelle a été votre expérience avant KB Crawl et comment avez-vous connu la veille chez KB Crawl ?

Lors de mon stage de fin d’études, je devais mettre en place un outil de veille dans la société pour laquelle je travaillais. Notre choix s’est porté sur l’outil KB Crawl. Cette expérience m’a permis de connaître le domaine et cet éditeur mais aussi de me faire remarquer par le dirigeant et fondateur de KB Crawl, Bruno Étienne.

En 2005, KB Crawl n’était encore qu’un outil de surveillance du web et de collecte, il n’y avait pas d’application de diffusion de la veille comme l’est le module Platform aujourd’hui. Le besoin de diffusion était cependant présent pour valoriser les résultats de la surveillance d’internet avec l’outil KB Crawl (devenu aujourd’hui le Crawler). J’ai donc développé un embryon de plate-forme sur la base d’un CMS (Content Management System) nommé Joomla. C’est cette initiative qui a intéressé Bruno Étienne et le responsable commercial de l’époque, et à la fin de mon alternance, ils m’ont offert un poste de formateur.


Pourquoi KB Crawl ?

Mon master en veille m’a dirigé naturellement vers un éditeur de solution de veille et plus particulièrement KB Crawl. L’outil était déjà reconnu pour sa puissance et sa polyvalence donc quand Bruno Étienne m’a proposé un poste, je n’ai pas hésité. Je connaissais déjà un peu l’équipe de développement et j’avais très envie de travailler avec eux. Après plus de 2 années comme formateur, j’ai pu évoluer et revenir à mon métier initial : développeur.


Quelles sont vos fonctions en tant qu’Ingénieur Infrastructure et Développement ? 

J’ai deux rôles dans la société aujourd’hui. Le premier en tant qu’ingénieur en développement où je participe à l’évolution de nos produits. Nous analysons les besoins et créons ce que seront nos outils demain.

Le second rôle est celui de la gestion de notre infrastructure. Nos produits sont hébergés sur notre propre infrastructure de serveurs. Je participe activement à la maintenance et à la réalisation des projets d’évolution que ce soit au niveau du matériel ou de la sécurité.


Quelles sont les missions qui vous plaisent le plus dans le poste d’Ingénieur Infrastructure et Développement ?

En développement, je citerai, dans un premier temps, l’évolution technique. Chez KB Crawl nous essayons toujours de concevoir des solutions dans l’air du temps. Dans ce contexte, la progression technique est importante et fait partie de l’ADN de nos produits. L’autre point, est le travail d’équipe. Les échanges d’idées autour d’un projet sont un moteur puissant de motivation.

Côté infrastructure, c’est la réalisation des projets d’évolution. Ce qui me paraît le plus intéressant étant de comprendre les enjeux, discuter avec des intervenants spécialisés, proposer et mettre en place des solutions.


Pouvez-vous décrire une journée « type » d’un Ingénieur Infrastructure et Développement ?

C’est très difficile voire impossible de décrire une journée type. Le périmètre des missions étant vaste, certaines journées peuvent être dédiées à du développement et d’autres à de l’infrastructure. C’est cette variété qui rend mon poste plaisant.


Quels sont les qualités d’un Ingénieur Infrastructure et Développement chez KB Crawl ? 

Je dirai :

  • La curiosité : les métiers de l’informatique étant en perpétuelle évolution, il est important de s’intéresser à tout et de vouloir apprendre.
  • L’esprit d’équipe, la communication : Écouter, partager, aider.
  • La gestion du stress et l’adaptabilité : En infrastructure, lors de grosses opérations, il faut savoir garder la tête froide car même si les projets sont longuement préparés en amont, il peut subvenir un imprévu et dans ce cas il faut rester calme et s’adapter.
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Le développeur, maillon essentiel pour les éditeurs de veille

La journée mondiale des programmeurs et développeurs, ce 13 septembre, nous donne l’occasion de rappeler l’importance et la dimension occupées par ces spécialistes dans le secteur de la veille.

Il est a priori difficile de saisir toute l’importance qui caractérise, dans une entreprise de veille, le métier de développeur. À lire les fiches métier type rédigées afin de caractériser ce métier, un développeur informatique est un informaticien en charge de la réalisation des logiciels et des applications à partir d’un cahier des charges. Un développeur utilise des langages de programmation pour coder des solutions – en l’espèce un logiciel de veille qui sera ensuite proposé aux clients. En réalité, un développeur joue un rôle majeur, voire stratégique.


La réputation de l’éditeur repose sur la qualité de sa solution

Toute la réputation et le succès d’un éditeur de veille reposent sur la qualité du produit qu’il vend. Nous le savons, la réputation est un sommet qui se gravit pas à pas, et sur lequel on peut rapidement dévisser : une solution qui dysfonctionne et c’est la chute quasi-assurée. D’où la nécessité de travailler avec un développeur, ou plus exactement avec une équipe de développeurs capable de bâtir une solution qui sera tout à la fois fiable, robuste, agile et adaptée à l’ensemble des besoins exprimés par les clients.

Pour un éditeur de solutions de veille, le produit est central et fait corps avec l’ADN de l’entreprise. Dans certains cas, l’outil de veille se confond à 100 % avec la marque, ce qui suppose une capacité à le faire évoluer en suivant au plus près les besoins exprimés par les clients. Une bonne solution de veille est ainsi une solution qui a su se transformer, s’enrichir d’options nouvelles et se pérenniser. C’est le cas des meilleurs produits du marché : ceux-ci sont non seulement en capacité de « crawler » des sources multiples (en explorant le web et en indexant les informations repérées), mais ils permettent en plus au client de diffuser largement l’information collectée en interne, notamment par le biais de newsletters personnalisées. Derrière chaque action engagée par le développeur, il y a ainsi des clients et il peut même arriver que ceux-ci aient des réunions poussées avec les équipes de développement des éditeurs de veille.


Deux défis à relever : personnalisation et rapidité

Personnalisation du produit et rapidité. Ces dernières années, ces deux objectifs ont été poursuivis par les développeurs qui travaillent chez les éditeurs de solutions de veille. La personnalisation n’est pas une mince affaire : il s’agit de faire en sorte que l’outil proposé au client s’intègre dans son environnement informatique ainsi que dans sa ligne graphique. Tout l’enjeu d’un développement réussi est là : il consiste à livrer au client un produit tellement familier qu’il aura l’impression de bénéficier d’un objet unique. Une telle évidence relève d’un tour de force technique dont seuls les développeurs ont le secret…

La rapidité est l’autre défi qui a été relevé par les meilleurs éditeurs de veille du marché ces dernières années. Faire moins de clics, accéder à une information fiable et ciblée de manière quasi-immédiate a constitué pour ces éditeurs une bataille permanente. Pour ce faire, leurs développeurs se sont appuyés sur l’intelligence artificielle (IA) et le Machine Learning. Cela suppose que ces développeurs ont dû se maintenir au niveau techniquement, se former en permanence et adapter les options émergentes au secteur de la veille stratégique et informationnelle. On remarquera que cette capacité à gagner du temps est loin d’être anodine : c’est grâce à elle que les équipes de veille, du côté des clients, disposent de plus de temps afin de traiter et d’analyser l’information. Leur redonner du temps afin que celui-ci puisse être dédié à des actions stratégiques est un enjeu majeur. Et ceci se doit d’être dorénavant permanent pour la performance des entreprises concernées. La grande majorité des challenges relevés par les éditeurs de veille ces dernières années repose sur la qualité de leur solution et donc sur les compétences et les qualités de leurs développeurs. Ces derniers doivent bien sûr se révéler performants techniquement, créatifs et tenaces. Ils doivent également, et c’est moins connu, avoir le sens de la mesure. Bien que la rapidité soit devenue un enjeu majeur, prendre le temps nécessaire afin de faire progresser techniquement une solution de veille est impératif : c’est parfois en se précipitant que l’on peut affaiblir son produit, voire réduire à néant tous les efforts commerciaux qui ont été consentis en amont. Sur ce point encore, le développeur est au cœur du dispositif. Et c’est sans doute pour cette raison qu’il est partie prenante de la stratégie de développement d’un éditeur de veille.

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Secteur agroalimentaire : une veille nécessaire à 360°

La veille dans le secteur agroalimentaire répond à des problématiques spécifiques. Règlementation, innovations, tendances du marché, géopolitique… Il s’agit de conserver un œil averti sur un ensemble de fronts. Explications.

S’il est un champ spécifique et à surveiller de manière insistante, c’est sans doute celui-ci : l’agroalimentaire constitue le tout premier secteur industriel français. En 2020, on y dénombre 15 479 entreprises et quelque 434 000 personnes réparties sur l’ensemble du territoire national. Dans l’ensemble, l’agroalimentaire présente un chiffre d’affaires qui frise les 200 milliards d’euros, réalisés à la fois par les entreprises du secteur dit primaire (producteurs d’aliments via les exploitations agricoles) et par celles du secteur industriel (dit secondaire), en charge de la transformation en produits.


Un prérequis : la veille règlementaire

Riche et varié, composé de petites entreprises, de PME, d’ETI mais également de grands groupes internationaux, le secteur agroalimentaire se caractérise par le fort dynamisme de la veille qui y est opérée. Nous sommes ici sur un marché spécifique, soumis à de nombreuses contraintes.

Les premières qu’il convient de signaler sont d’ordre sanitaire. Car l’hygiène est soumise à des règles agroalimentaires très strictes. De nombreuses normes encadrent la production, à l’image de la norme ISO 22000, qui concerne la gestion de la sécurité des denrées et impose à l’ensemble de la filière d’utiliser la méthode HACCP (Hazard Analysis, Critical Control Point). Ces normes évoluent régulièrement, et il convient non seulement de les identifier, mais aussi, si possible, de les anticiper. Dans un même ordre d’idée, il est important de suivre les leaders d’opinion du secteur ainsi que les « sachants », les experts et les influenceurs qui jouent un rôle actif sur l’élaboration des textes règlementaires. Quels sont les changements à venir ? L’entreprise peut-elle les anticiper ? Cette veille-ci est quotidienne et primordiale.


Veiller les innovations et les tendances consommateurs

À la dimension règlementaire s’ajoutent d’autres actions de veille, liées directement aux innovations. Les veilleurs sont là guidés par les tendances des consommateurs, les comportements les plus porteurs, les attentes : il s’agit d’être aux aguets. C’est le cas par exemple de la surgélation, une tendance de fond de plus en plus plébiscitée par des consommateurs par ailleurs attentifs à la qualité ainsi qu’au maintien des valeurs nutritionnelles intrinsèques des aliments. Afin de demeurer innovants dans ce secteur de l’alimentation surgelée, les industriels doivent sans cesse déployer des solutions qualitatives, traçables, respectueuses des législations nationales mais également des normes de sécurité. 

Autre exemple : le tourisme industriel. Celui-ci est un moyen de montrer aux consommateurs que les industriels ont la capacité de fabriquer des produits de qualité mais aussi de se faire de la publicité à moindres frais. Ainsi, la veille des innovations a ceci de particulier qu’elle concerne toutes les strates de l’agroalimentaire : les matières premières, leur transformation, les circuits de distribution, le packaging, etc. 


Veille marché et influence de la géopolitique

Outre ces deux spectres de veille que sont la règlementation et l’innovation, l’agroalimentaire se doit aussi de déployer une veille du marché plus traditionnelle. Que font les concurrents ? Où se développent-ils ? De quelle manière agissent, également, les partenaires ? Il convient de demeurer à l’écoute des tendances, des signaux faibles, des évolutions, dans un contexte où la géopolitique joue un rôle primordial. L’exemple le plus récent est la pénurie de moutarde qui touche la France depuis le début de l’année. Due à la guerre en Ukraine mais aussi à un déficit de graines en provenance de l’étranger et dont l’acheminement est devenu difficile, celle-ci impacte l’ensemble du secteur et mobilise certains acteurs nationaux, intéressés par l’opportunité de relancer la filière française. Nous observons au passage combien les crises et leur gestion constituent l’une des principales caractéristiques du secteur agroalimentaire. Il n’est en effet pas rare que des lots doivent être rappelés, voire que certains aliments présents se révèlent nocifs. En l’espèce, il peut s’avérer opportun d’observer de quelle manière certains acteurs réalisent leur communication de crise – l’objectif étant de s’inspirer des méthodes qui fonctionnent et d’éviter tout ce qui peut ternir un peu plus encore l’image de l’entreprise.

Le secteur agroalimentaire se caractérise tout à la fois par la diversité de ses acteurs et par celle des thématiques à veiller. Tendances, consommation, innovations… Il s’agit de déployer une veille à 360°, y-compris au niveau du champ politique. Ce dernier aspect ne doit surtout pas être délaissé, tant les changements qui s’opèrent font l’objet, à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, de débats pour le moins porteurs. Être à l’écoute du politique permet en outre de croiser les sujets, de repérer certaines tendances, voire d’anticiper de nouvelles règlementations. Pour toute entreprise du secteur, l’objectif ultime consiste à être le mieux à même de répondre aux problématiques de demain, l’anticipation étant l’une des clés d’un développement basé sur les retours sur investissements.

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Le blog professionnel : un outil à intégrer à sa veille ?

Éclairants, non anonymes et rédigés par des « sachants », les blogs professionnels constituent des outils qu’il convient absolument de prendre en compte dans le cadre d’une action de veille.

Longtemps, les blogs ont eu pour mission de donner la parole à ceux qui désiraient la prendre. Créés il y a 33 ans, c’est-à-dire bien avant l’apparition des réseaux sociaux, ils ont incarné – et incarnent encore en partie – la liberté d’expression sur la toile. Il en va de même des blogs professionnels. En 2022, ces derniers demeurent largement utilisés par des experts et des spécialistes de tous horizons : c’est en cela que les blogs se révèlent particulièrement intéressants à veiller.


Suivre les analyses des « sachants »

De manière empirique, nous avons pu observer que le secteur de la veille avait commencé à systématiser son observation des blogs professionnels il y a six ou sept ans. Le développement du monde des influenceurs n’est pas étranger à ces nouvelles pratiques… Après avoir pensé que l’essentiel de l’information se trouvait dans la presse et sur des sites Internet, les équipes de veille en entreprise se sont aperçu que des journalistes, des scientifiques, et plus largement des « sachants » exprimaient des points de vue complémentaires. Car ce sont bien des analyses un peu différentes de la voie institutionnelle que l’on trouve chez un bloggeur professionnel. Pour le dire rapidement, le blog est à la communication institutionnelle ce que l’éditorial est à l’article de presse : un point de vue d’autant plus intéressant qu’il est tranché et souvent étayé. Le signataire avance des idées, les appuie sur des faits, voire sur des documents, et se prête au jeu du débat contradictoire. Nous sommes ici très loin des réseaux sociaux, où peuvent s’exprimer certaines opinions de manière rapide, parfois à l’emporte-pièce. Avec le blog professionnel, nous avons régulièrement affaire à un regard nouveau, problématisé, argumenté et parfois décalé. Dans la plupart des cas, ce blog génère ainsi du contenu, c’est-à-dire de l’information de qualité. Les veilleurs viennent chercher à son contact certaines intuitions, les prémisses d’une situation appelée à se concrétiser, autant de signaux faibles qui viennent nourrir leur propre réflexion métier.


Observer les signaux faibles

Si tous les secteurs sont concernés, le blog professionnel a surtout pignon sur rue dans le secteur tertiaire, et particulièrement dans le domaine high-tech. Cet outil permet par exemple de réaliser des comparaisons entre produits. Cosmétique, mode, automobile… Les bloggeurs réalisent des analyses qui apportent souvent des pistes de réflexion. Ils peuvent également être porteurs de tendances appelées à devenir lourdes. Par exemple, le débat sur la surconsommation a d’abord été visible sur les blogs. Les veilleurs ont pu se rendre compte de son impact en observant que ce thème attirait de nombreux lecteurs, et suscitait de plus en plus de commentaires. Nous avons également pu noter, à une certaine époque, l’explosion du blog de voyage. Les particuliers s’y sont d’abord mis, avant que les spécialistes ne les rejoignent. Inutile de préciser que les professionnels du secteur ont rapidement saisi tout l’intérêt qu’il y avait à veiller ce type de propos, à la fois pour surveiller leur réputation et pour anticiper des demandes des voyageurs à venir. Il est d’ailleurs tout à fait intéressant de constater combien les professionnels se sont progressivement tournés vers le blog pour partager leurs contenus, tous secteurs confondus. Celui-ci leur offre un type de communication différente, à l’image des blogs tenus par des journalistes. Loin du format classique de l’article, ces derniers exposent des points de vue non officiels, qui annoncent certaines tendances tout en s’engageant à titre personnel et non au nom de la rédaction de leur journal. Dans la plupart des cas, ces professionnels sont très bien renseignés… d’où l’intérêt de les suivre de près.

Les blogs professionnels se révèlent dignes d’intérêt pour les équipes de veille. S’ils ne représentent pas l’essentiel de la veille (moins de 10%), ils n’en apportent pas moins des éléments différents et complémentaires de la veille institutionnelle ou règlementaire, souvent en lien avec la notion de réputation. Leur lecture permet ainsi d’affiner des analyses, et de contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes complexes.

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