Category: Blog de la veille

Statistiques de veille : vers une approche plus qualitative

Stratégiques pour les organisations, les statistiques sont de plus en plus plébiscitées par les professionnels de la veille. En cette Journée Mondiale de la Statistique, elles recèlent des contours plus qualitatifs que jamais…

De plus en plus présentes au cœur des entreprises, les statistiques constituent l’élément de pilotage premier sans lequel aucune stratégie globale ne serait possible, ni défendable auprès des investisseurs. Cette appétence bien connue pour le Big Data se marie particulièrement, en France, avec notre culture rationaliste. Dans un pays marqué notamment par le mariage fertile entre planification et politiques publiques, la data revêt un contour certainement particulier au sein des organisations. Sans statistique, point de salut serait-on tenté de dire.


Des éditeurs de veille de plus en plus challengés

Pendant longtemps, le secteur de l’intelligence économique a pourtant semblé peu féru de statistiques. Il y a une dizaine d’années, rares étaient les veilleurs demandeurs de chiffres détaillés sur la fréquentation de leurs sites Internet et de leurs newsletters. Pour l’exprimer autrement, les chiffres de fréquentation suffisaient à leur bonheur. Mais voilà : en 2023, cette page semble bel et bien tournée. Qu’elles soient publiques ou privées, les organisations sont très attachées à des éléments propres à la lecture de leurs outils de communication numériques. Est-ce que les lecteurs se connectent à mon site de veille ? À quel moment de la journée ? Combien sont-ils ? De quelle manière se sont-ils connectés ? Restent-ils durablement sur la lecture de la newsletter consacrée à la veille ? Lisent-ils depuis leur ordinateur ou leur smartphone ? 

Les éditeurs de veille sont de plus en plus challengés par l’existence des modules statistiques au sein de leur plateforme de veille. Chacun cherche ici à comprendre des phénomènes de lecture mais également à justifier ce qui fonctionne auprès de sa hiérarchie. Lorsqu’ils sont interrogés, les veilleurs multiplient ainsi les demandes. En échangeant avec eux, nous pouvons nous rendre compte du lien qu’ils font entre les dynamiques de lecture et le ROI de l’entreprise. Pour eux, toute progression quantitative du lectorat est synonyme de développement.


Vers des statistiques de plus en plus qualitatives

Ces échanges que nous pouvons avoir avec les professionnels de la veille nous permettent de voir se dessiner quelques tendances pour les années à venir. D’une part, nous pouvons observer combien les veilleurs se révèlent de plus en plus pointilleux sur les statistiques mises à leur disposition. Ils cherchent ici à identifier non seulement les signaux forts d’une tendance, mais aussi les signaux faibles qui lui sont rattachés.

Les veilleurs sont également de plus en plus intéressés par des approches qualitatives. Pour quelle raison telle newsletter a-t-elle été davantage lue que la précédente ? Pourquoi cet article est-il plus partagé que d’autres ? Quelles sont les raisons pouvant expliquer l’émergence d’un thème ? Qui lit tel type de sujet ?

En tant qu’éditeur de veille, répondre à ces expressions émergentes nécessite de consentir d’importants investissements en termes de développement. Les équipes de R&D sont ici en première ligne, mises en demeure de traiter de questions complexes. Car une même statistique peut renvoyer à des facteurs d’explication radicalement différents. Des éléments externes tels que le contexte peuvent faciliter la pénétration d’un article ou d’une newsletter dans une banque par exemple, alors que ces éléments n’auront pas le même écho au sein d’une compagnie d’assurance… La culture interne de l’organisation joue ici à plein, et l’éditeur de solution de veille doit l’intégrer lorsqu’il produit ses modules statistiques. Il y a également la question des mots clés : certains ont un écho particulier dans une organisation, d’autres moins. Reste, enfin, l’élément graphique, celui de la présentation. Être en mesure de produire une statistique de veille est une chose : savoir la présenter de manière communicante et parlante en est une autre ! Là encore, les équipes de développement sont de plus en plus sollicitées.

Et l’IA, me direz-vous ? Dans quelle mesure l’Intelligence Artificielle peut-elle constituer la ressource clé permettant d’assurer des statistiques de plus en plus qualitatives et fines ? Cette question est de plus en plus posée par certains veilleurs, et appelle à une précision. Pendant longtemps, les statistiques poussées ont renvoyé à ce que l’on appelait de l’analyse sémantique. Cette approche qui consiste à déterminer le sens d’un texte en analysant finement les combinaisons de mots tout en les articulant avec le contexte, demeure un sujet majeur. Pour autant, ce n’est pas toujours d’IA dont il est question lorsque l’on évoque la dimension qualitative des statistiques, mais tout simplement d’analyse sémantique… Ce qui traduit au passage toute la complexité de la chose.

Au sein de l’écosystème de la veille, le besoin de statistiques est devenu un prérequis. Les éditeurs qui se trouvent au plus près de leurs clients ne peuvent qu’avoir constaté cette tendance lourde, et intégré le sujet dans les prochaines solutions de veille disponibles sur le marché. 

Le lien privilégié que les veilleurs entretiennent désormais avec la donnée statistique n’a pas fini de se ramifier…

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Sans angélisme ni catastrophisme : penser l’IA générative dans le secteur de la veille

Actuellement confrontée au déploiement rapide de l’intelligence artificielle générative, la profession des veilleurs s’interroge et s’inquiète. Est-elle menacée dans ses fondements ? Une prise de recul s’impose peut-être afin de mieux saisir les enjeux du moment.

C’est suffisamment rare pour être signalé : la profession de veilleur s’est récemment retrouvée sous les feux de l’actualité. Une entreprise spécialisée dans la veille, l’analyse média et les relations presse a annoncé mi-septembre le licenciement de plus de 200 personnes, soit 50% de ses collaborateurs. La nouvelle a, à juste titre, provoqué une vive émotion. Elle a aussi attiré l’attention de l’opinion publique au sujet des effets néfastes de l’Intelligence Artificielle générative sur l’emploi. Plusieurs jours après, il convient peut-être de revenir sur cette séquence afin de poser un regard analytique distancié sur les évolutions qui touchent actuellement la profession de veilleur.


L’IA générative : une création de valeur

Posons tout d’abord ceci : depuis de nombreuses années, l’Intelligence Artificielle est intégrée aux outils de veille disponibles sur le marché. L’IA est ainsi mobilisée dans la collecte des informations grâce notamment au Smart Crawling, une exploration pertinente des sources d’information. Elle permet également de vérifier l’information et sa qualité, en filtrant la pertinence des (très nombreuses) informations auxquelles sont désormais soumises les organisations publiques et privées.

L’IA permet par ailleurs d’affiner le traitement de l’information, via le Speech-to-Text (analyse automatique de formats audio ou vidéo en format texte) ou la reconnaissance visuelle. Cette technologie aide encore les veilleurs à repérer les signaux faibles et à effectuer des synthèses ou des résumés.

C’est sur ce dernier point que l’IA a récemment défrayé la chronique. Avec une Intelligence Artificielle de plus en plus générative, l’outil franchit une étape nouvelle de son déploiement : il crée désormais de la valeur ajoutée. La plupart des IA génératives sont en capacité de synthétiser plusieurs dizaines de documents en quelques instants – alors que cette action est réalisée en plusieurs heures par un veilleur. L’IA peut par ailleurs produire du texte, résumer et développer des idées. Là encore, le gain de temps est substantiel. Force est également de constater que ces contenus créés n’existaient pas au préalable. Il en va d’ailleurs de même des images, que les IA génératives sont également en capacité de faire naître.


Une veille de plus en plus stratégique

De quelle manière les organisations réagissent-elles à ce mouvement de fond ? L’expérience que nous en avons tend à prouver qu’elles sont actuellement en train de se réorganiser en prenant acte de ces possibilités nouvelles.

Certaines réponses peuvent être radicales et s’inscrire dans une philosophie de type Cost Killing. C’est ce que semble avoir démontré l’actualité récente et le recours au licenciement massif. L’avenir nous dira si une telle réponse se révèle profitable dans le secteur de la veille, car nous savons désormais qu’une stratégie de Cost Killing peut parfois s’exercer au détriment de la croissance d’une entreprise.

D’autres stratégies tablent sur une articulation fine entre l’action du veilleur et les outils dont il dispose pour l’aider dans son travail. Mettons ici de côté l’image selon laquelle nous serions en train de passer de la peinture au pistolet compresseur manié par l’homme au robot qui le remplacerait : la réalité du terrain semble plus nuancée que cela. Dans plusieurs organisations, nous pouvons observer que les équipes de direction sont en train de faire évoluer l’exigence qu’elles ont vis-à-vis de leurs veilleurs. Puisque ces derniers se trouvent allégés des tâches de résumés et de synthèses de documents, il leur est demandé de réaliser une analyse stratégique de l’information, dans un contexte où l’infobésité nécessite une forte plus-value humaine. Ces entreprises, qu’elles soient privées ou publiques, attendent de leurs veilleurs un meilleur partage de l’information en interne, l’animation d’une communauté, c’est-à-dire le déploiement de l’intelligence collective au service de la stratégie d’entreprise. Il est clair ici que l’automatisation des tâches repositionne le veilleur au cœur de son organisation, loin – bien loin ! – de l’image du documentaliste à qui l’on demandait auparavant une simple veille éditoriale.

Confrontée à un changement technologique majeur, la profession des veilleurs est en proie à certaines inquiétudes, et on la comprend. La révolution industrielle avait profondément rebattu les cartes des cols bleus : la révolution numérique a un impact tout aussi important sur les cols blancs.

Désormais très concrète, cette nouvelle vient saisir les acteurs de la veille un peu par surprise, comme elle saisit d’autres professions – le monde de l’enseignement par exemple. Assez larges et charriant des thématiques multiples, les échanges qui se déploient ces temps-ci contribuent à faire évoluer notre approche. Ils aideront peut-être les professionnels que nous sommes à dépasser l’image d’un remplacement du veilleur par une IA surpuissante, mythe ancien qui se trouve ces temps-ci réactivé. Sans angélisme, mais aussi sans catastrophisme, nous devrions bientôt gagner en recul et mieux comprendre comment travailler grâce à l’IA, tout en préservant l’essence même de nos métiers.

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IA génératives : les veilleurs mis au défi de l’intelligence individuelle et collective

De plus en plus embarquées dans les outils de veille, les IA génératives sont appelées à faire évoluer le métier de veilleur. Le défi de l’intelligence collective et individuelle est lancé…

Les capacités portées par les intelligences artificielles dites génératives ne cessent actuellement de se développer, suscitant au passage des débats contradictoires au sein de nombreuses professions. À l’instar des ingénieurs informaticiens, des enseignants ou encore des équipes marketing, les veilleurs sont concernés. Avec quelles répercussions sur leur quotidien, voire sur la nature même de leur métier ? Au-delà de la dimension émotionnelle que revêt le débat, il semble opportun de poser un certain nombre d’arguments permettant d’anticiper ce que sera la veille dans quelques années.


De nombreux cas d’usage pour les veilleurs, à commencer par la synthèse

L’IA générative désigne l’ensemble des algorithmes d’intelligence artificielle et de Machine Learning qui utilisent des contenus existants au service de leur apprentissage afin d’en générer de nouveaux. Cette IA se traduit principalement par la génération de textes, d’images et de sons qui se basent sur des modèles stockés dans des bases de données. L’IA générative est ainsi capable, sur demande, de produire des modèles similaires qui lui sont propres.

Pour les veilleurs, les cas d’usage sont nombreux. Les outils d’IA générative récemment mis à la disposition des éditeurs de solutions de veille permettent par exemple de générer un texte, de réaliser un résumé ou de créer une image. Ils peuvent réaliser la synthèse d’un texte long, voire – et c’est notable – celle de plusieurs articles. L’IA générative embarquée dans une solution de veille peut encore proposer des traductions et effectuer une « analyse de sentiments », c’est-à-dire une analyse de la tonalité générale d’un article ou d’un ensemble de textes…

Ces derniers développements technologiques se révèlent particulièrement intéressants : alors que pendant longtemps la technologie permettait d’effectuer la synthèse de 4 ou 5 articles, c’est désormais un corpus documentaire de plusieurs dizaines d’éléments que l’on peut faire « digérer » à la machine. La synthèse des articles (ou l’analyse de sentiments) peut être effectuée en quelques instants, alors qu’un veilleur mettrait entre deux heures et deux heures trente pour le faire.


Vers de nouvelles dynamiques de groupe

La profession de veilleur est-elle menacée pour autant ? Certainement pas, sauf à considérer que le cœur du métier de la veille consiste à passer de longues heures à relire, annoter, compiler et synthétiser des articles. Grâce à l’IA générative, les équipes de veille – particulièrement nombreuses dans certains grands groupes – sont d’ores et déjà appelées à se redéployer. Moins de travail abrasif, plus d’analyse : voilà comment nous pourrions résumer la situation. Dans le cas précis de ces entreprises multinationales, il se pourrait que le management soit amené à se priver de quelques veilleurs… Il se pourrait également que les lignes managériales revoient les dynamiques de groupe en misant un peu plus encore qu’elles ne le font actuellement sur l’intelligence collective. Grâce à l’IA générative, une équipe de veilleurs collaborateurs bien coordonnée pourra se consacrer à l’échange et à l’analyse, produisant des résultats efficaces, créatifs et pertinents.

Une autre conséquence de l’évolution du métier de la veille est sans doute à situer du côté des entreprises qui aujourd’hui ne disposent pas des moyens de bénéficier d’un veilleur. Or, contexte oblige, les PME, les ETI voire certaines start-ups de niche auraient tout intérêt à pouvoir prendre la mesure en temps réel de leur écosystème. Sur ce point, un outil de veille qui s’appuie sur l’IA générative peut constituer une nette plus-value. Résumés, synthèses, analyses de la tonalité des articles… De telles actions sont quasiment immédiates, ce qui permet au veilleur d’effectuer d’autres tâches, plus stimulantes car reposant sur un véritable travail de réflexion analytique.

Grâce à l’IA générative embarquée au sein des nouveaux outils, les professionnels de la veille que nous sommes sont appelés à se situer de plus en plus en surplomb de leurs territoires de jeu. Par ses développements et ses dynamiques, l’Intelligence Artificielle nous renvoie non pas à la machine mais à l’être humain. À lui d’être créatif, malin, voire inspiré ; à lui de se réinventer. Grâce à la machine, ce sont in fine d’autres champs des possibles qui se dévoilent progressivement, au cœur desquels l’être humain occupe toute sa place.

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Veille sur les transports publics : un champ en forte mutation

La veille relative aux transports publics se caractérise par la diversité de ses dimensions, que celles-ci soient sociétales, politiques, écologiques… Elle oblige ainsi à une veille structurée autour de cinq dimensions.

Va-ton bientôt disposer, en France, d’un « pass rail » à 49€ mensuels permettant aux Français d’utiliser tous les transports en commun (trains, bus, métros…) sur l’intégralité du territoire ? Esquissée lors de l’entretien que le chef de l’Etat a récemment accordé à Hugo Travers (« Hugo Décrypte »), cette solution inspirée de l’Allemagne pourrait très prochainement rebattre une fois encore les cartes de l’écosystème des transports publics.


Transports publics : des mutations permanentes

Aussi hypothétique qu’elle soit, une telle annonce nous démontre combien le champ des transports publics se trouve traversé par des évolutions fortes, voire parfois par des ruptures. Le secteur connaît en permanence des mutations, et pour cause : la mobilité touche à de très nombreux aspects de la vie quotidienne des Français. Trajets domicile-travail, isolement territorial, habitudes de consommation, alternatives à la hausse des coûts des carburants, logistique, scolarité… Les transports publics constituent l’un des sujets de prédilection – et parfois d’inquiétude – des ménages, ce qui explique notamment la régularité avec laquelle les enquêtes d’opinion sont effectuées sur le sujet. Nous y découvrons des attentes multiples (sur le cadencement, les coûts, la sécurité…), une sensibilité de plus en plus forte à la question environnementale, une appétence pour de prix plus modiques et globalement une forte corrélation entre qualité des transports en commun et qualité de vie (voir notamment ici). En réalité, le thème des transports publics comporte de multiples faces : sociale avec la nécessaire égalité des territoires entre eux, c’est-à-dire des Français ; industrielle et technologique avec l’usage de l’Intelligence Artificielle au sein des véhicules autonomes ; politique avec la hausse des coûts des carburants ; liée aux usages avec la multimodalité (trottinettes, vélo…) ou encore avec les modes alternatifs de déplacements (autopartage, covoiturage…).


Cinq thématiques à veiller particulièrement

Cette pluralité rend le thème des transports publics essentiel pour nombre d’entreprises et d’organismes publics et parapublics. Par nature transverse, la thématique intéresse la quasi-totalité des organisations (financières, industrielles, technologiques, assurantielles…) et celles-ci doivent impérativement structurer leur veille dans ce domaine.

En l’espèce, cinq thématiques sont particulièrement à surveiller.

  • Le marché et les tendances de consommation : quels sont les besoins nouveaux ? Quelles sont les nouvelles habitudes, liées notamment aux aspirations environnementalistes ou au fort essor du télétravail par exemple ? Quelle est la gestion du dernier kilomètre, particulièrement pour le transport des marchandises ?
  • La veille règlementaire : quels sont les derniers textes de loi, les nouvelles règlementations parues ? Ici, il est impératif d’articuler les échelles européennes, française et territoriale.
  • La veille technologique : quelles sont les propositions émergentes ? Comment se développent les « bus propres » ? Quels déploiements pour le bioéthanol par exemple, pour le gaz, pour l’électrique ?
  • La veille réputationnelle : comment les réseaux sociaux réagissent-ils à telle annonce, à telle tendance, à tel texte de loi ?
  • La veille RSE : de quelle manière ce périmètre évolue-t-il ? Quelles sont les « bonnes pratiques » ?

Ces différents aspects militent pour une surveillance particulière des signaux faibles ainsi que pour ce que l’on pourrait appeler la « granularité de la veille ». En l’espèce, il convient d’aller au fond de certains sujets, de compléter l’approche règlementaire avec l’approche de terrain. Cette dernière peut parfois être porteuse de certaines surprises, à l’image de la règlementation sur les « dos d’ânes » : bien qu’interdits sur les routes empruntées par les transports en commun, ils sont toutefois bien présents sur ces voies de circulation…

Usagers, salariés, équipes dirigeantes d’entreprises, élus locaux, techniciens des organisations publiques ou des agences spécialisées de l’État : de multiples acteurs sont concernés par la veille relative aux transports publics. Si celle-ci concerne les agglomérations, elle n’est pas à écarter sur les territoires périurbains et ruraux, où de fortes mutations sont également perceptibles. Elle est également à inclure dans le registre de la veille stratégique, en lien par exemple avec le renouvellement et l’achat des véhicules.

Une veille permanente donc, qui doit impérativement s’inscrire dans un suivi quotidien : c’est ainsi que nous saurons ce qu’il adviendra prochainement du « pass rail » à 49€ mensuels évoqué récemment

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Veille : gare à votre canal de diffusion !

Il en va de la veille comme de toute production de contenus : si l’information diffusée nécessite d’être solide et appropriée, le choix des canaux par lesquels elle passe est primordial.

En matière de veille, le savoir-faire du veilleur est essentiel. C’est à lui que revient la responsabilité de débusquer l’information qui sera la plus utile à son organisation – l’information la plus appropriée à la stratégie globale de l’entreprise, et notamment à ses différentes fonctions. Mais l’information la plus pertinente qui soit n’est rien si elle ne bénéficie pas d’une diffusion adéquate : c’est ici qu’intervient la notion de canal de diffusion. 


La newsletter : le canal le plus important à soigner

Les entreprises qui engagent une réflexion autour de leurs outils de veille sont la plupart du temps concentrées sur les caractéristiques techniques de ceux-ci. La plateforme de veille est-elle en capacité de « crawler » un ensemble de sources le plus large possible ? Propose-t-elle un classement rigoureux de l’information ? Comment l’automatisation et l’intelligence artificielle viennent-elles faciliter la recherche ? Si ces questions sont tout à fait légitimes, elles doivent nécessairement être complétées par d’autres, liées celles-ci aux canaux de diffusion. De quelle manière et sous quelle forme l’information collectée est-elle transmise ? Peut-elle être personnalisée en fonction des différentes cibles de lectorat du veilleur ? 

En l’espèce, la réflexion se doit de porter sur trois éléments. : la newsletter, la plateforme de veille et les usages des professionnels concernés.

La newsletter est sans conteste le plus important d’entre eux dans la mesure où c’est grâce à elle que le lecteur est redirigé vers la plateforme de veille. Pour être efficace, celle-ci doit se fondre dans la masse des informations de l’entreprise. Elle doit notamment reprendre la charte graphique de l’organisation : police de caractères, couleurs, logo… Sa présentation peut être fouillée ou pas, avec un texte de synthèse si nécessaire. Agile, elle doit être en capacité de s’adapter à ses différentes cibles. On ne s’adressera pas de la même manière à l’équipe de direction, à l’équipe juridique ou à celle du marketing par exemple… Dans certains cas, l’approche éditoriale sera plus axée sur le contexte et la stratégie globale que dans d’autres, où l’on déploiera une dimension plus opérationnelle. Ainsi, s’adapter à ses lecteurs est primordial. 


Considérer la plateforme de veille et les usages

La plateforme de diffusion constitue le second axe de réflexion à engager. Tout comme la newsletter, celle-ci se doit d’être spécifique, ajustée au mieux à la nature et à la personnalité de l’organisation. Cela passe une fois de plus par la forme, les polices de caractères, la présence du logo ainsi que les éléments graphiques de l’entreprise. Cela passe également par le déploiement de fonctionnalités personnalisées en fonction des utilisateurs. Ici, il peut être très utile de développer des espaces personnalisées selon les directions (R&D, juridique, commercial…). Chaque espace de diffusion correspondra à des utilisateurs particuliers, ne serait-ce que pour éviter l’impression d’une surabondance d’informations…

Le troisième axe de réflexion à mener concerne les usages. Ceux-ci n’ont eu de cesse d’évoluer dans la période récente, notamment sous l’influence de la pandémie de Covid-19. Certaines équipes sont souvent absentes du bureau, avec des temps de parcours dans les transports qui peuvent être longs. Les collaborateurs peuvent être en déplacements professionnels dans des salons ou des conventions… Comment rendre l’information accessible à tous, sur smartphone aussi bien que sur ordinateur ? Cet enjeu est devenu central, d’autant plus que cette veille se partage souvent plus facilement via son téléphone mobile que via son PC. Ainsi, un bon dispositif de diffusion de l’information comprend nécessairement une capacité à accéder et à partager une image ou un texte, avec des applications collaboratives qui, de plus en plus, s’imposent comme des prérequis.

Au moment d’opter pour un outil de veille, il est opportun de vérifier que la plateforme de veille est adaptée aux besoins de son entreprise. Il est également stratégique d’intégrer les canaux de diffusion à la réflexion. Ceux-ci doivent aborder les dynamiques de lecture, les usages différenciés, les parcours des cibles que le veilleur ambitionne de toucher durablement. Dans ce contexte, le trio gagnant est composé de la newsletter (qui « aspire » le lecteur), de la plateforme (qui le fidélise) et du smartphone (qui lui permet une action quotidienne). C’est ainsi une véritable dynamique écosystémique qu’il convient de bâtir, en conservant toujours à l’esprit que l’adaptation à son lectorat est l’une des clés permettant à une veille d’être efficace.

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Veille politique et institutionnelle : trois niveaux d’échelle à combiner

L’actualité gouvernementale récente est là pour nous rappeler combien la veille politique demeure centrale pour l’ensemble des acteurs économiques. En l’espèce, il est important de combiner une analyse sur trois plans.

Changera ? Changera pas ? La France a de nouveau vécu au début de l’été une période d’incertitude gouvernementale. Plusieurs semaines durant, les observateurs se sont interrogés quant à la pérennité de notre Première ministre ainsi qu’à la possibilité d’un remaniement gouvernemental. Celui-ci a finalement eu lieu le jeudi 20 juillet, entérinant quelques évolutions notables – notamment aux ministères de l’Education Nationale, de la Santé et du Logement.


Un regard appuyé sur trois niveaux d’échelle

Ce type de séquence est là pour nous rappeler combien la veille politique et institutionnelle relève d’une action permanente pour les organisations. En l’espèce, l’approche à avoir se révèle finalement assez proche de celle de la veille règlementaire. Il y a ainsi trois niveaux d’échelles à surveiller : le cadre européen, le cadre national et les contextes locaux.Au niveau européen, il est important de conserver un œil appuyé sur les directives votées ou en discussion, étant entendu que celles-ci sont appelées à être transposées dans le droit national, non sans être au préalable passées par les fourches caudines du Parlement. C’est par exemple le cas actuellement de la directive dite CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Voté au mois de décembre dernier par l’Union Européenne, ce texte vise à faire de l’information environnementale, sociale et de gouvernance le tout nouveau pilier de la performance économique des entreprises. S’inscrivant dans la dynamique du Pacte Vert de l’UE, il se signale avant tout par une forte ambition : réduire d’au moins 55% les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030, par rapport à 1990. Ambitieuse, cette directive concernera progressivement l’ensemble des entreprises françaises, des grands groupes aux TPE, obligeant celles-ci à rassembler et à traiter l’intégralité de leurs données non financières. C’est ainsi un changement profond qui se dessine et qu’il convient d’anticiper. Car la CSRD sera traduite dans le droit français avant la fin de cette année, pour une application effective dès le 1er janvier 2025…


Du niveau national à l’échelon local

L’échelon national est également celui qu’il convient de surveiller étroitement. En France comme ailleurs, l’actualité politique parlementaire est foisonnante, et parfois émaillée de surprises. Sur l’ensemble des champs, il est important de bien sentir l’état des forces en présence, les dynamiques à l’œuvre, les signaux faibles appelés à devenir des signaux forts. Il est opportun de savoir décrypter l’arrière-plan de certains échanges, les options ou les scénarii à l’étude : cela se fait en veillant des sites experts, dont les éclairages peuvent être précieux pour une entreprise. Il faut également bien maîtriser un texte de loi lorsque celui-ci est voté : là encore, certaines sources d’analystes éclairés sont d’un précieux secours.

Le niveau local n’est pas non plus à négliger. La nomination d’un ministre peut signifier un changement d’importance à l’échelle régionale ou départementale, pour peu que celui-ci soit appelé à des fonctions supérieures. C’est actuellement le cas de Patrice Vergriete, promu récemment ministre du Logement. Jusqu’alors maire de Dunkerque, ce polytechnicien âgé de 55 ans avait engagé sur le bassin dunkerquois une politique volontariste de renouveau industriel et de décarbonation. Quelle continuité pour cette politique ? Qui pour remplacer l’ancien maire de Dunkerque ? Avec quelles conséquences sur la dynamique engagée ? Les questions à se poser sont plurielles.

La veille politique et institutionnelle s’effectue en mobilisant des sources classiques, qu’il s’agit de compléter avec d’autres regards, plus analytiques ceux-ci. Ces décryptages doivent être permanents, tant la vie politique et gouvernementale peut receler quelques surprises. Sur ce champ peut-être plus qu’ailleurs, la notion d’anticipation est essentielle. Une directive telle que la CSRD se prépare dès à présent, notamment dans un grand groupe. Un territoire dont la gouvernance évolue, comme à Dunkerque, ne peut laisser aucun acteur économique sans réaction. 

Ici, maîtriser l’actualité est un premier pas. L’analyser, se projeter, tenter de voir ce qui se dessine en est un second. Tous deux sont nécessaires.


Eric Bertoletti

Business Development Manager

KB Crawl SAS

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La cybersécurité : un domaine sensible en veille stratégique

La journée mondiale du mot de passe, ce 6 mai, est là pour nous rappeler combien la cybersécurité constitue un élément central en veille stratégique. Application, infrastructure : les enjeux se situent à plusieurs endroits. Explications.

En quelques mois, la pandémie de COVID-19 aura eu un effet très net sur l’utilisation de nos mots de passe. Selon certains spécialistes, à la fin de l’année 2020, un internaute moyen devait retenir une centaine de « passwords », soit 25% de plus que quelques mois plus tôt. Le développement du télétravail a encore accéléré ce phénomène, attirant l’attention de chacun vis-à-vis de la notion d’hygiène numérique. Et pour cause : en 2022, l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) relevait dans son panorama de la cybermenace que les cybercriminels étaient toujours plus performants, en lien avec l’appât du gain, l’espionnage ou la déstabilisation.


Une demande plus forte des clients

Les solutions de veille stratégique et économique sont largement impactées par cette problématique cyber. Elles concernent les entreprises qui, privées comme publiques, ont recours à des solutions de veille en mode SaaS. Elles impactent également les éditeurs de veille eux-mêmes, dont les solutions doivent être le plus protégées possibles. Pour les premières, l’enjeu est clair, et il s’exprime dès la phase de la consultation ou de l’appel d’offre. Les données, les requêtes, les thèmes de curation sont-ils protégés ? Telle est la question qui est le plus fréquemment posée, et qui depuis quelques années est devenue un passage obligé. Dans ce contexte, l’enjeu pour l’éditeur consistera à déployer les outils et méthodes adaptés à toute attaque, à anticiper, à tenter de déployer des parades. Même si en l’espèce, il convient de demeurer humble, l’idée est de prévoir au maximum toute attaque afin de ne pas se trouver démuni si le danger venait à se préciser. En cela, il faut bien admettre que les entreprises clientes ont depuis quelques années forcé leurs éditeurs de veille à progresser, englobant la dimension cyber dans le Règlement général sur la Protection des Données (RGPD). C’est très net lorsque l’on consulte les appels d’offres : on y trouve parfois presque autant de demandes de solutions fonctionnelles que d’éléments liés à la sécurité des données.


Protéger les applications de veille

Les éditeurs de veille doivent ainsi être particulièrement vigilants sur la cybersécurité, et accorder une attention spécifique aux différents points de fragilité qui les concernent. Deux d’entre eux sont plus particulièrement importants à préserver. 

Les applications développées pour la veille constituent le premier point de vigilance. Ouvertes sur le Web et accessibles via un login et un mot de passe, elles sont suspectibles d’être piratées à tout moment. En tant que développeur d’une solution de veille, il convient d’être particulièrement attentif, et ce dès la phase de conception de l’outil. Il y a des règles à respecter afin de jouer sur les codes, sachant que toute faille pourrait permettre aux cyberattaquants de récuprer la liste de l’ensemble des utilisateurs enregistrés dans la base de données. Verrouiller est donc le mot d’ordre absolu en termes de développement. Cela signifie de veiller à la bonne étanchéité des accès, afin qu’un hacker ne puisse s’ouvrir un accès à plusieurs clients à partir d’un seul. Dans cette approche, le postulat de départ est le suivant : la cybersécurité démarre dès la phase du développement. Un code source mal assuré, c’est une faille ! Il s’agit ici de bien repérer chaque point d’entrée possible, et de le colmater.


Protéger l’infrastructure

Protéger l’infrastructure est le second grand chantier à mener, et ce en permanence. Dans ce cas précis, il existe plusieurs niveaux de sécurité, identifiés à différents endroits de l’architecture du réseau. Les points d’entrée par lesquels passent tous les clients en sont un premier. Les serveurs, puis les applications en sont d’autres. Les équipes techniques le constatent régulièrement : les tentatives d’intrusion sur l’infrastructure sont régulières, et émanent le plus souvent de groupes issus de pays étrangers. Un contexte qui amène très régulièrement à lancer en chaîne de nombreux tests. En l’espèce, le fait d’être présent sur un cloud privé n’est pas nécessairement une faiblesse. Il faut simplement que le travail de sécurisation soit correctement effectué, en adoptant les techniques et les outils les mieux adaptés à toutes les situations possibles, sans oublier les bonnes pratiques. S’il est sérieux, un éditeur de solutions de veille pourra tout à fait garantir à ses clients un niveau de cybersécurité minimal.

Pour autant, il faut rester modeste. L’ANSSI l’indique dans son panorama 2022 : toutes les entreprises, y-compris les TPE et les PME, sont actuellement les cibles de cyberattaques. Les éditeurs de logiciels sont donc tout autant exposés que les autres. C’est pour cette raison que la formation de nos développeurs est une clé. Nous observons depuis quelques années que les ingénieurs informatique ont une sensibilité et des compétences accrues en termes de cybersécurité. En sus de cette appétance, il convient de veiller à ce qu’ils soient formés en permanence, tant la nature des attaques évolue. Ne jamais s’endormir sur ses lauriers : tel est le challenge technologique qu’il convient de relever.

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Un jour un métier

Anne JEAN JARRY, 50 ans travaille chez KB Crawl depuis 2015 au poste de Responsable Administrative et financières.


Quel est votre parcours scolaire et quelle a été votre expérience avant KB Crawl ?

Après un baccalauréat général, j’ai suivi une formation d’ingénieur chimiste. A l’issue de mes études, tout en cherchant du travail, j’ai intégré un agence prestataire de services d’accueil en tant qu’hôtesse d’accueil. Au bout d’un an, on m’a proposé d’intégrer l’agence pour mettre en place le département « accueil en entreprise ». Il s’agissait d’offrir un service d’accueil aux entreprises en gérant de manière totalement externalisée l’accueil et le standard de leur société. Je suis restée 10 ans dans cette société, encadrant une équipe de 20 chargées de clientèle et plus de 1 000 hôtes et hôtesses d’accueil en CDI. En 2007, mon mari a eu l’opportunité professionnelle de partir aux Emirats Arabes Unis. Je suis donc partie en expatriation pendant 6 ans. Cette parenthèse fut pour moi l’occasion de m’engager dans des activités de bénévolat. A mon retour en France, j’ai intégré KB Crawl.


Pourquoi KB Crawl ?

Le choix de KB Crawl s’est fait par hasard. A mon retour d’expatriation et maman de 3 jeunes enfants, j’ai opté pour un emploi à temps partiel si possible pas trop loin de chez moi. L’annonce de KB Crawl correspondait à mes attentes. Le fait de ne pas connaitre le secteur de la veille n’était en rien un problème, les fonctions confiées ne nécessitant pas de connaissances particulières sur le sujet.


Quelles sont vos fonctions en tant que responsable administrative et financière ?

Les fonctions d’une responsable administrative et financière au sein d’une PME sont variées et c’est ce qui fait toute la richesse du poste :

Il s’agit d’une part de gérer le suivi administratif de nos clients (gestion du suivi de nos contrats, réalisation des devis et des factures de renouvellement) ainsi que de nos fournisseurs (relation, suivi et négociation des contrats …)

Il s’agit également de tenir à jour la comptabilité de l’entreprise. Cette gestion permet outre les comptes annuels de s’acquitter des démarches fiscales et d’établir de manière régulière différents états permettant un bon pilotage de l’entreprise.

Une autre  fonction du poste concerne la « gestion sociale » (gestion des éléments de paies, relation avec les différentes caisses et mutuelles … )

Il existe d’autres fonctions administratives plus ponctuelles mais tout aussi importantes  comme  par exemple la gestion des services généraux !


Quelles sont les missions qui vous plaisent le plus dans le poste responsable administrative et financière ?

Les missions qui me sont confiées au sein de KB CRAWL sont variées et c’est ce qui me plait.


Pouvez-vous décrire une journée « type » d’une responsable administrative et financière ?

Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. L’important est de bien anticiper toutes les échéances !

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Naviguer sur des mers imprévisibles : un conte pour la veille

Pour les organisations, alors que l’époque est à l’imprévu, il est de plus en plus difficile de piloter un développement en se passant de certains outils. La veille est l’un d’entre eux, comme le rappelle cette petite fable à l’occasion de la journée mondiale du conte…

Il était une fois, dans un pays lointain mais toutefois pas si différent du nôtre, un navigateur et son équipage. Le travail de ce navigateur consistait à acheminer, dans les nombreuses îles avoisinantes qui composaient l’archipel où il vivait, des denrées diverses telles que des vivres, du matériel de construction, des objets électroménagers, et même parfois des voitures. Ce travail était la raison d’être de notre navigateur. Afin de s’en acquitter, il devait traverser une mer parfois capricieuse, avec ses courants, ses tempêtes et ses coups de vents.


« La période de transition »


Naviguer sur cette mer n’était vraiment pas chose aisée. Parfois, au petit matin, alors que le navire de notre commandant de bord quittait son port d’attache, il devait traverser un épais brouillard qui l’empêchait de faire usage de son sextant. À d’autres moments, des courants malicieux venaient déporter le navire vers les côtes. Sans compter que d’épais nuages noirs pouvaient venir se former au-dessus des têtes du navigateur et de ses hommes et ses femmes d’équipage, bouchant l’horizon et empêchant toute orientation.

De telles mésaventures étaient relativement nouvelles. Longtemps, l’archipel avait été considéré comme calme, sa météo clémente, et la navigation assez aisée. Mais force était de constater que les choses avaient progressivement changé ces derniers temps : les experts appelaient cela « la période de transition ». Celle-ci avait un impact plus ou moins prononcé sur les différents habitants de l’archipel. Pour le navigateur ainsi que pour l’ensemble des personnes qui, comme lui, avaient pour tâche d’acheminer des produits à des clients, les conséquences étaient importantes. Relier le port à l’ensemble des îles de l’archipel était progressivement devenu difficile, et nombreuses étaient les embarcations à chavirer, parfois même à couler.


« Le veilleur » : une importance stratégique

Face à cette « période de transition » (que certains experts allaient même jusqu’à qualifier de « grande transition »), le navigateur dont on parle ici s’était interrogé. Comment parvenir à naviguer, avec son seul sextant, sur une mer devenue imprévisible ? Comment arriver à faire son travail, à livrer ses clients, à être payé et ainsi à faire vivre son équipage et sa famille ? Après en avoir parlé autour de lui, le navigateur se rendit compte qu’un outil pouvait lui permettre de mieux affronter cet ensemble d’inconnues. Cet outil ne coûtait pas très cher. Il se composait de deux tubes reliés entre eux, et que l’on plaçait devant ses yeux. Cet outil avait un nom : jumelles.

Notre navigateur se procura une paire de ces jumelles dont on lui avait dit beaucoup de bien. Il la confia à un homme de son équipage, qu’il fit monter au sommet du mât principal de son bateau et qu’il appela « le veilleur ». Grâce aux jumelles, le veilleur pouvait voir loin, jusqu’à la ligne d’horizon. Il était capable de repérer un banc de nuages noirs menaçants, des endroits où la mer était plus remuante que d’autres, des coups de vent et même des nappes de brouillard opaque. Dès qu’il apercevait cela, le veilleur avertissait son capitaine, lequel réunissait ses adjoints dans sa cabine et revoyait la route à suivre. Il était les yeux de l’ensemble de l’équipage, une véritable aide à la prise de décision. Grâce à son travail d’observation, le veilleur participait de la réussite de chaque voyage. Son importance était stratégique.


Une paire de « jumelles augmentées »

Mais les éléments n’avaient pas dit leur dernier mot. La mer était décidément de plus en plus capricieuse au sein de notre archipel, pour ne pas dire dangereuse. Parfois, alors que rien ne le laissait entendre, elle se déchaînait, plongeant le navire dans une situation très périlleuse. Elle générait également des coups de vent puissants, qui là encore mettaient en péril l’équipage et sa cargaison. Il arrivait même qu’un épais brouillard tombe sur le navire, parfois au beau milieu d’une journée calme, comme ça, sans crier gare…

Le navigateur parla de ces phénomènes de plus en plus violents et inattendus autour de lui. Les experts lui apprirent que la « période de transition » s’était accélérée, et qu’il fallait faire très attention désormais. En échangeant avec certains de ses autres collègues navigateurs, il apprit qu’un outil existait afin de déceler les tendances des phénomènes météo et naturels à venir. Cet outil se présentait comme une paire de jumelles, mais une paire de jumelles que l’on appelait « augmentée ». En regardant à l’intérieur, on pouvait non seulement repérer un élément dissonant, mais également prévoir la direction que cet élément allait prendre. Ainsi, avec ces jumelles augmentées (on les disait même dotées d’une « intelligence artificielle »), une tempête repérée à l’Ouest pouvait être percée à jour dans sa dynamique. On pouvait notamment prédire si elle allait continuer de se développer à l’Ouest, ou évoluer à l’Est, au Nord ou au Sud… La vie du navigateur venait de changer, même si bien sûr il lui restait l’essentiel : prendre les bonnes décisions, au bon moment.

Ce petit conte est là pour nous rappeler combien la veille est importante. En des temps où l’incertitude devient notre quotidien, l’intelligence économique constitue plus que jamais l’un des murs porteurs des décisions stratégiques des entreprises. Des grands groupes aux PME, voire aux TPE, chaque « équipage », chaque équipe de direction peut être guidée par une solution personnalisée, adaptée et ajustée à chaque cas. Automatisé, l’outil de veille bénéficie de l’intelligence artificielle et permet de « crawler » de nombreuses sources – y-compris les sources audio et vidéo –, ce qui permet aux « hommes métier » de parvenir à la bonne information, loin du bruit et des fake news.

Une évidence qu’il convient de rappeler aujourd’hui, alors que l’imprévu et l’inattendu nous entraînent parfois loin des rives de la décision la plus juste, pour ne pas dire la plus rationnelle.

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Veille règlementaire : n’oubliez pas de passer la seconde !

La veille règlementaire semble a priori bien bornée : il s’agirait de se concentrer sur un bouquet de sources connues et peu nombreuses. C’est sans compter sur la nécessité, pour les organisations, d’anticiper des mouvements en visualisant les tendances à venir.

Soyons attentifs à la sémantique : l’usage veut que l’on parle de veille règlementaire et juridique d’un seul tenant, en englobant tout à la fois des informations de nature législative, jurisprudentielles ou doctrinales et des informations strictement liées aux règlements. Avec la veille juridique, il s’agit surtout de visualiser la manière dont est rendue la justice, étant entendu que nul n’est censé ignorer la loi – surtout pas les entreprises. Avec la veille règlementaire, le prisme est différent et concerne les règlementations nationales et internationales susceptibles d’avoir une incidence sur l’organisation.

Ces dernières années, cette dimension est devenue d’autant plus importante que les directives européennes (notamment) se sont démultipliées, avec un impact avéré sur toutes les catégories d’entreprises, depuis le grand groupe jusqu’à la PME.


Un travail préliminaire d’identification

Comment structurer une veille règlementaire digne de ce nom ? A priori, l’affaire semble simple et relativement bien entendue. Les sources de référence paraissent aisées à repérer, relativement connues et peu nombreuses. Mais il s’agit bel et bien là d’une idée reçue… Car si certains sites sont évidents à identifier (à commencer par celui de Legifrance), d’autres sont plus difficiles à débusquer. En effet, la veille règlementaire ne s’appuie pas uniquement sur des textes publics. Elle repose également sur des normes, c’est-à-dire sur des textes de droit privé. Particularité de ces derniers : leur accès est payant, ce qui nécessite de la part de toute entreprise un certain investissement – car la plupart des éditeurs de normes vendent chèrement leurs données.

L’autre élément à avoir en tête lorsque l’on se lance dans une démarche de veille règlementaire consiste à bien définir le champ d’application de celle-ci. Sur quels sujets, quels thèmes, quels champs veiller ? Pour cela, il faut se poser certaines questions préliminaires, notamment liées au secteur dans lequel votre organisation se déploie, le type d’industrie qui est le vôtre, les produits et services que vous commercialisez, etc. Cette étape est importante dans la mesure où elle vous permettra d’éliminer tout ce qui ne vous concerne pas. Dans une règlementation qui paraît, tout ne vous concerne pas ! L’art de la veille consiste à savoir repérer le bon chapitre, le bon paragraphe, et même parfois la bonne phrase… À ce stade, c’est bel et bien une étude qu’il faut réaliser, en se posant les bonnes questions.


Allez jusqu’à anticiper les tendances

Une fois ces éléments stabilisés, vous pensez en avoir terminé… Au contraire, c’est maintenant que la veille règlementaire prend tout son sens. Vers quoi le législateur se dirige-t-il ? Quelles sont les tendances ? Voici les questions ultimes, les questions de fond que pose nécessairement toute veille règlementaire. Car la finalité de celle-ci est l’anticipation, par votre organisation, de toute règlementation appelée à impacter en profondeur l’activité ainsi que la stratégie. Admettons par exemple que votre entreprise fabrique des meubles, et qu’un règlement national ou international est en passe d’interdire un type de colle en particulier. Dans ce cas, vous allez devoir probablement changer de marque de produit, de sous-traitant, de distribution, voire de fabrication. On comprend ici que c’est potentiellement toute votre organisation qui se trouve impactée, et avec elle votre modèle économique…

Comment aller débusquer les tendances à venir ? En surveillant des blogs, des forums spécialisés, des sites règlementaires mais également des sites privés. Il vous faudra identifier ici certains experts, certains spécialistes, certains influenceurs de textes législatifs et règlementaires, mais aussi certains acteurs politiques particulièrement engagés dans des combats visant à faire avancer ou modifier la règlementation. Comme souvent, il faut ici être en capacité de repérer certains signaux forts, mais aussi d’aller débusquer des signaux faibles. Et il faut, bien entendu, le faire dans la durée…

Le propre de la veille règlementaire est qu’elle touche tout type de sujets, et qu’elle intervient à tous les niveaux de l’organisation de votre entreprise. Éminemment stratégique, elle est directement reliée à la survie de votre business : une évolution règlementaire peu ou mal anticipée et c’est le résultat annuel de votre organisation qui sera potentiellement impacté. Une raison suffisante pour que l’ensemble des entreprises s’y intéressent, depuis les grands groupes aux PME, TPE ou encore aux start-ups.

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