Category: Blog de la veille

Comment accéder à l’information grise pour obtenir une veille stratégique complète ?

Faire une veille superficielle et se contenter de l’information blanche n’est aujourd’hui plus démarquant. Accéder à l’information grise devient un enjeu critique. Comment atteindre ces données difficiles d’accès ?

Information blanche : un accès facilité

Pour que la veille soit efficace et soit un outil pertinent, il faut qu’elle soit constituée d’informations de qualité. L’accès y est souvent restreint on la nomme alors information blanche, c’est-à-dire celle facile à consulter car libre d’accès. 

Information blanche : un impact moindre sur la prise de décision
l’information blanche est facile à consulter car libre d’accès

Néanmoins, si ces informations sont facilement consultables, cela signifie tout le monde peut les consulter, que ces informations sont connues de beaucoup de monde. L’information blanche est de l’information accessible donc l’accès n’est pas restreint. Elle peut être recueillie dans la presse, sur internet, dans les banques de données, etc.
Ces informations peuvent avoir un impact moindre sur la prise de décision. Le décideur sait que sa décision n’aura pas l’avantage d’être anticipative ou exclusive par rapport aux mouvements du marché.

Information grise, plus difficile à consulter mais légale

Il est essentiel de parvenir à obtenir des informations de qualité et d’avoir accès à un autre type d’information, dites information grise, légalement accessible mais difficile d’accès. C’est une information inconnue du public, mais qui n’a pas été recueillie de manière illégale. Laissons de côté l’information noire, protégée par des contrats ou des textes juridiques.
Plus difficile d’accès, l’information grise est plus rare, mais essentielle pour se démarquer.  

Information grise : il faut la chercher pour la trouver
Typologie de l’information : l’information grise est démarquante

Comment accéder à l’information grise ?

1 – Accès par le Web invisible

Surveiller le web invisible devient une nécessité pour qui veut obtenir de l’information démarquante. Pour cela, il est essentiel d’avoir accès au contenu non indexé par les moteurs de recherche. Les enregistreurs de macro sont un moyen efficace de mettre sous surveillance des pages protégées et accessibles uniquement par identification, ou encore de visiter des pages générées par des formulaires dynamiques. Ces pages, non référencés par les moteurs de type Google, contiennent de l’information grise.

2 – Formalisation de la remontée d’information grise

L’entreprise peut ne pas se contenter de chercher ses informations de veille sur internet, où la plupart des informations sont blanches. L’un des moyens d’obtenir de l’information grise est grâce à la collaboration. Les lecteurs de la veille doivent devenir veilleurs à leur tour, en partageant les informations auxquels ils sont accès. Les informations peuvent provenir de personnes qui ne sont pas veilleurs. La force de vente est notamment une source d’information grise, grâce au contact avec les fournisseurs et clients externes, qui apportent des informations orales qui ne sont pas accessibles par internet.
Formaliser la remontée d’informations et systématiser le partage de ces informations est essentiel et peut être facilement mis en place, en créant des canaux de communication directe entre les collaborateurs de la société et le département de veille :

  • L’activation d’une adresse email récipiendaire d’informations dans la plateforme de veille permet de regrouper toutes les informations et de les transformer aisément en articles, en un clic.
  • Il est également possible de donner le droit à tous ou certains de ses utilisateurs de créer des articles, qui seront automatiquement publiés ou devront être validés par un veilleur.
l’aspect coopératif de la veille peut être entériné grâce à un espace collaboratif
Information grise et coopération des collaborateurs commerciaux

Si la veille est gérée par le département de veille, nombreux sont ceux qui pensent qu’il ne doit pas être l’unique acteur de la veille. Pour aller plus loin que de simples canaux de communication, l’aspect coopératif de la veille peut être entériné grâce à un espace collaboratif. L’utilisateur de la plateforme de veille passe alors du statut de lecteur à celui d’acteur. Il peut suggérer du contenu, publier des articles et participer à des groupes de discussion. De cet effort collaboratif et de cette rencontre des esprits peuvent émerger de l’information grise plus conséquente que l’équipe de veille n’aurait pu regrouper d’elle-même.

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Veille stratégique des PME du secteur industriel, une protection avérée contre la guerre économique

La volonté des dirigeants de PME permet d’instaurer la culture IE dans l’entreprise

Contrairement aux grandes entreprises qui pour la plupart disposent de services ou de moyens dédiés à la veille stratégique, les PME font souvent l’impasse sur une démarche d’intelligence économique. Il est pourtant de plus en plus important d’effectuer une surveillance de son environnement, si l’on tient compte de l’accélération de la globalisation des marchés et de la concurrence.

L’intelligence économique, et plus particulièrement la veille stratégique des PME, permet de se protéger dans la guerre économique que représentent les différents marchés : elle est une aide indispensable à la prise de décision. Le risque en s’en passant est de manquer des informations essentielles pour l’entreprise.

Malgré ses avantages, les trois-quarts des entreprises de moins de 250 salariés n’ont pas mis en place de système de veille stratégique des PME en France. En cause, le manque de moyens financiers et humains ainsi que le manque d’information sur le sujet. Il faut compter sur la volonté des dirigeants des petites entreprises pour instaurer une culture IE et les dispositifs adéquats.

Veille stratégique : les dispositifs à mettre en place par les PME

Les petites entreprises disposent de différents moyens pour bénéficier des avantages d’un dispositif adapté aux besoins de veille stratégique des PME, dont certains ont un coût financier : celui-ci peut cependant être bien moins élevé que le coût du manque d’information, à long terme.

Effectuer la veille en interne :

Il n’existe, le plus souvent, pas de poste dédié à plein temps à la veille stratégique dans les petites entreprises. Quand ce n’est pas le dirigeant lui-même qui l’effectue, c’est souvent le responsable R&D qui s’occupe de la veille technologique, ou le directeur marketing de la veille concurrentielle.L’essentiel est la gestion du temps afin d’être réactif et de ne pas se laisser déborder.

Les grandes entreprises utilisent souvent des solutions de veille complètes, pouvant se révéler trop coûteuses pour une petite structure. Il existe des petits outils répondant aux premiers besoins de recherche d’information, mais pour une veille exhaustive et professionnelle, l’acquisition d’un outil comme KB Crawl reste un bon calcul car son ROI rapide permet de rentabiliser l’investissement en quelques mois.

Faire appel à des prestataires externes :

De nombreuses sociétés spécialisées en veille proposent leurs services, ils permettent de remédier au manque de connaissance en intelligence économique.

Gager sur la veille collaborative :

Grâce à une mise en réseau d’entreprises, les ressources sont mutualisées et permettent de pallier les manques de moyens. Il faut chercher du côté des pôles de compétitivité, qui font bénéficier leurs adhérents d’informations issues de la veille, ou d’organismes régionaux.

PME sur le marché de l’industrie : les bénéfices avérés

Grâce à la veille stratégique des PME, ces organismes bénéficient d’avantages concurrentiels

Avant, pendant et après la création d’une entreprise, la veille stratégique des PME, qu’elle soit technologiqueconcurrentiellejuridique ou réputationnelle, reste indispensable afin de détecter les menaces et repérer les opportunités de son environnement et ainsi mieux élaborer ses décisions.

  • Anticiper les risques en étudiant son environnement et ses concurrents (achats de brevet par un concurrent, débauchage d’un cadre, évolution de la législation…).
  • Détecter les opportunités de croissance, qu’il s’agisse de soutiens financiers pour les petites entreprises, d’innovations pour le lancement de produits, ou les attentes d’une nouvelle clientèle décelée, par exemple.

Grâce à l’acquisition et le traitement de ces connaissances, les petites entreprises pourront optimiser leur stratégie et réagir rapidement aux évolutions de leur marché.

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Le boom de la veille en Afrique

L’ Afrique, nouveau continent de la veille

La démarche d’Intelligence économique et de veille en Afrique avance à marche forcée. l’Afrique doit impérativement rentrer dans le monde numérique et ne peut esquiver l’enjeu de la gestion des connaissances. Ainsi, la maturité par rapport à la veille est étonnante car les interlocuteurs ont désormais pris toute la mesure d’un enjeu vital pour l’avancement de leurs pays.

Le profil des veilleurs en Afrique est très différent : en France, la veille est née en 1994 ( rapport martre qui a posé la définition de l’intelligence économique).  En Afrique, c’est une génération de jeunes diplômés qui se lancent dans la veille ayant bien compris tout l’intérêt et les bénéfices pour leurs organisations.

La veille pour faire du business dans les pays africains,  c’est détecter les opportunités avant les autres

L’Afrique est devenu un eldorado pour faire du business et la veille représente désormais depuis une dizaine d’années une manne en terme d’opportunités aussi bien pour les entreprises occidentales qui veulent y travailler que pour les acteurs économiques et politiques africains.

1 – Les entreprises qui veulent travailler en Afrique doivent faire de la veille

Les entreprises ont besoin de faire de la veille sur les pays africains. En effet, si l’Afrique est aujourd’hui l’eldorado où il y a de réelles opportunités de faire du business, il y a aussi toutefois d’énormes risques en matière de sécurité.

Dans les pays africains, les entreprises occidentales qui se sont installées sont sur un marché volatile qui va très vite. Ainsi, le moindre impact même mineur peut avoir des conséquences énormes (effet battement d’aile de papillon). Une information cruciale sur un marché , la moindre petite pépite d’information peut changer le cours des choses et avoir un énorme impact sur les situations dans un sens positif comme négatif. Ainsi, la plus petite information que n’a pas le concurrent va permettre de prendre la bonne direction avant lui.

A titre d’exemple : un opérateur de travaux publics français installé en Afrique fera de la veille sur sa concurrence chinoise pour ne pas se faire doubler sur les marchés.

Un enjeu majeur de la veille en Afrique : la sécurité

L’enjeu est de taille car les pays d’Afrique connaissent une croissance à deux chiffres. Malgré les opportunités, nombreuses,  il y a aussi beaucoup de risques.  Au vu de l’incertitude de ces pays, les potentiels investisseurs doivent se prémunir de danger géopolitique comme : la pollution, corruption, menace politique, coup d’état ou encore le terrorisme. Le puissant besoin de veille s’explique alors ; les sociétés implantées là-bas, ont besoin d’estimer le risque géopolitique pour leurs ressortissants. Il s’agit grâce à la veille d’estimer les menaces, prévenir les enlèvements, détecter et anticiper les mouvements de foule pour prendre les mesures adéquates.

Avec les réseaux sociaux, on sait tout !

Cette veille se fait beaucoup sur les réseaux sociaux, grâce aux réseaux sociaux, très présents en Afrique. Preuve en est, lorsque il y a des mouvements de foules, de l’instabilité dans ces pays,  les gouvernements africains coupent les réseaux sociaux pour empêcher les gens de communiquer car beaucoup d’informations y  transitent. La veille devient alors une veille stratégique.

2 – Les besoins de veille des pays émergents

Les pays émergents commencent à avoir une vraie compréhension de ce qu’est l’intelligence économique et la veille connaît une ascension inéluctable.

Les entreprises et acteurs locaux ont besoin de faire de la veille projet pour se tenir informés des évolutions de leurs investissements et mesurer les risques. Ainsi, la Banque Ouest Africaine de Développement finance des projets de constructions, grâce à la veille sur les projets qu’elle finance, elle peut surveiller l’avancée des chantiers.

Les financeurs comme la BOAD veulent des comptes sur l’utilisation de l’argent !

Les veilleurs collectent de l’information sur les sites des industriels qui interviennent sur les projets, pour voir concrètement où ça en est.

Pour exemple : Les travaux sont financés par la BOAD pour un montant de 9,5 milliards de FCFA et font partie du projet global d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso, longue de 159 km. La section de route Wo-Bankass-Koro contribuera à boucler l’aménagement de l’axe CU 13 entre Bandiagara et Ouayigouya et à dynamiser les échanges économiques entre le Mali, le Burkina et les pays côtiers.

La veille média

La veille des médias dans un contexte politique et économique qui, dans les pays émergents, peut s’avérer instable est d’une grande importance, voire même hautement stratégique. Ainsi, la BOAD aura besoin de savoir, par exemple, ce qui se dit dans la presse locale sur l’augmentation des échanges économiques suite à l’ouverture de la route qu’elle aura financé.

Des besoins de veille spécifiques sur le terrain

Il existe néanmoins des besoins spécifiques sur le terrain. En effet,  on distingue deux types d’interlocuteurs : d’une part ceux qui ont fait des études en intelligence économique en France ou pays anglo-saxon et d’autre part ceux qui ont été dans leur pays. Quoique il en soit,  les dirigeants ont besoin d’être éclairés sur le type de démarche à entreprendre d’où des initiatives comme les assises africaines de l’intelligence économique.

Un réel besoin d’accompagnement se fait sentir pour mettre en place et intégrer méthodes et outils de l’intelligence économique et de la veille !

Comment rédiger concrètement un Cahier Des Charges pour aboutir à un projet réaliste auquel des outils peuvent répondre ? Les bonnes pratiques consistent alors à impliquer des partenaires locaux qui vont prendre le relais pour former les acteurs locaux. Voici donc les besoins pratiquo-pratiques des acteurs en place !

Ce besoin de mise en pratique et d’échanges concrets sur l’intelligence économique trouve un véritable écho, notamment à l’occasion des assises africaines sur l’intelligence économique qui se dérouleront à Casablanca le 5 décembre 2017. KB Crawl, éditeur de référence des logiciels de veille stratégique, utilisés par la BOAD, entre autres, participera à cet évènement.

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Le nudge peut-il révolutionner la veille ?

Mieux veiller, c’est d’abord rechercher les informations les plus pertinentes, ayant la plus forte valeur stratégique. (FirBee / Pixabay)

[AVIS D’EXPERT] Issu des sciences du comportement, le concept de nudge (coup de pouce) a été théorisé dans les années 70 avant d’être popularisé en 2008 par les Américains Thaler et Sunstein. Actions visant à orienter les décisions des gens vers un comportement plus vertueux par des suggestions indirectes, le nudge est une forme d’influence douce, peu coûteuse et non contraignante.

Les choix des êtres humains étant moins mus par leur rationalité que par divers biais cognitifs tels que la peur de la perte, la résistance au changement, la tendance à la paresse ou le besoin de se fondre dans la norme, le nudge trouve naturellement sa place dans les politiques publiques et la responsabilité sociale des entreprises (incitations à diminuer sa consommation d’énergie, trier ses déchets, utiliser moins de papier au bureau ou de sacs plastiques au supermarché, mieux se nourrir, moins polluer, etc…).Mais qu’en est-il en interne, dans le domaine de la veille en particulier ? Une veille peut-elle être plus efficace et mieux capitalisée au sein d’une stratégie globale, grâce au nudge ?

 

L’effort de chacun reconnu comme nécessaire pour le succès collectif

Le retour sur investissement du travail du veilleur est généralement difficilement perceptible ou chiffrable. Or pour qu’un nudge soit efficace, il faut que la personne « nudgée » en retire un bénéfice. Comment inciter à mieux veiller ?

Mieux veiller, c’est d’abord rechercher les informations les plus pertinentes, ayant la plus forte valeur stratégique. Le veilleur doit se sentir impliqué dans un processus global, où l’effort de chacun est reconnu comme nécessaire pour le succès collectif. Mieux veiller c’est aussi améliorer la circulation de l’information et réduire les silos de données.

Le veilleur doit être maître des outils qu’il utilise et des données qu’il manipule, il doit pouvoir contrôler le processus, depuis la génération des données jusqu’à leur traitement puis leur stockage. Mieux veiller consiste également à mieux partager et faire remonter l’information, ce que le veilleur fera plus volontiers et de façon plus dynamique s’il constate concrètement du bénéfice pour tous – y compris pour lui – de ce partage, s’il a le sentiment que l’information remonte au bon moment au bon niveau, et que cette remontée d’information génère de la valeur ajoutée. Mieux veiller, enfin, c’est valoriser les résultats de la veille, en rendant sa lecture plus aisée et intuitive pour donner envie aux collaborateurs de s’y plonger.

 

La seule limite au nudge est son possible effet pervers

Le nudge en matière de veille peut s’appliquer à divers niveaux – humain, environnemental, technologique…. Mettre en place des techniques de ludification – gamification pour les anglophiles – peut inciter, par de petits challenges, à s’impliquer plus, s’ouvrir aux autres, acquérir des réflexes et des bonnes pratiques, le tout sans effort et avec enthousiasme.

Des messages d’encouragement, de satisfaction, formés sur la base de la comparaison avec autrui, peuvent indiquer au veilleur le degré d’intérêt/de qualité de son travail. Pour raccourcir les boucles d’échanges, la disposition des espaces de travail peut offrir plus d’ouverture entre le veilleur et les collaborateurs ou une plus grande proximité avec l’échelon stratégique.

L’ergonomie des plateformes et outils de travail, enfin, peuvent être optimisées, notamment par la data visualisation, pour attirer et focaliser l’attention des collaborateurs. Finalement, la seule limite au nudge est son possible effet pervers, menant à l’apparition d’un climat malsain ou d’un sentiment de manipulation. Pour bien « nudger », il ne faut jamais forcer, rester ludique, s’appuyer sur la norme sociale et la valorisation de la réussite, et surtout, rechercher toujours une vision stratégique cohérente, globale et morale !

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