Le second élément permettant de faire face au phénomène des fake news a trait à l’être humain lui-même. Ici, il convient d’emblée de placer la question de l’éducation au cœur de la réflexion. Car si les fausses informations progressent, ce n’est pas seulement parce qu’elles prolifèrent, mais bel et bien parce qu’elles trouvent de plus en plus de personnes pour les croire et les relayer. Les réseaux sociaux, et plus largement la démultiplication des canaux d’information, sont bien sûr au cœur de cette dynamique. Face à cela, il s’agit d’opposer une analyse textuelle, une approche critique, un raisonnement. Les veilleurs posent au quotidien ce type de regard : confrontés à une information, ils s’attachent à identifier qui parle. L’émetteur de l’information fait l’objet d’une analyse circonstanciée : est-il fiable ? Quels sont les intérêts qu’il défend ? Quel est le contexte dans lequel il s’exprime ?

 

Face à la prolifération des fake news, d’autant plus en cette année 2024 fortement élective, l’être humain est la clé, et l’éducation un levier. C’est à l’être humain de savoir interroger une source ; à lui de réaliser des recoupements, de confronter les informations et de séparer ce qui relève d’un fait et ce qui procède d’une opinion ; à lui encore d’effectuer des synthèses adaptées à son contexte, et de relayer ce qui mérite de l’être. En cela, le travail quotidien du veilleur peut se révéler inspirant.

 

Son action de « serial douteur », c’est-à-dire d’esprit critique en action, est sans doute un exemple à suivre.