L’année 2022 qui se présente à nous sera celle de la multiplication des actions de veille, dans un contexte marqué à la fois par la crise sanitaire et les élections présidentielles. Cette nouvelle année pourrait également voir les demandes de veille se segmenter. Explications.
En ce début d’année 2022, il est utile de se projeter vers ce qui nous attend en conservant un regard dans le rétroviseur. C’est en effet en grande partie sur la foi des dynamiques identifiées au cours des derniers mois que nous sommes en mesure de nous projeter vers les enjeux qui nous attendent dans les mois à venir.
La veille : une action de plus en plus mobilisée
La première de ces dynamiques est bien sûr liée à un élément d’ordre contextuel que nous connaissons bien. La pandémie qui touche l’ensemble des organisations depuis bientôt deux années porte en effet en elle des tendances de fond. Parce qu’elle est synonyme d’incertitudes, mais aussi parce qu’elle amène les organisations à naviguer à vue, la crise oblige à certaines décisions stratégiques. Nous avons ainsi pu noter, ces derniers mois, une nette recrudescence des observatoires. Certains secteurs sont en tension, à l’image de la gestion de patrimoine. Pendant longtemps, les professionnels du Real Estate réalisaient la veille à la main, sur Internet, en recherche de contacts… Ils font de plus en plus appel à des outils dédiés, automatisés, rapides. Pour de nombreuses entreprises, les stratégies appelées à se déployer le seront en lien avec le plan de relance de l’Etat, dont les montants sont importants (100 milliards d’euros, dont 40 milliards mobilisés par l’UE). Les dossiers doivent être bien consolidés pour avoir la possibilité d’aboutir, et il faut pour cela bien connaître son marché, ses concurrents, l’état de l’art…
Un durcissement des actions de veille
L’autre tendance attendue en 2022 sera celle d’un durcissement de l’ensemble des actions de veille – et ce de manière transverse. La dynamique ici à l’œuvre est liée à un autre élément du contexte dans lequel nous évoluerons pendant cette année : les élections présidentielles et leurs conséquences. De nombreuses organisations, dans des secteurs aussi divers que l’énergie, la construction, les banques et les assurances, vont surveiller tout à la fois les projets des candidats à l’élection et les décisions qui seront engagées par le nouveau gouvernement à partir de l’été prochain. Veille spécialisée, veille pour les dirigeants, veille restreinte sur des sujets de niche sont attendues… Et comme toujours des changements sont à prévoir, par exemple en lien avec les lois dédiées aux financements spécifiques. Sans parler des organismes de tourisme, qui vont devoir continuer d’anticiper au mieux les dynamiques de consommation des Français comme des étrangers.
Compléments aux services existants et traitement segmenté
Ces divers éléments devraient contribuer à consolider une tendance déjà observée en 2021 : celle de compléments aux services de veille existants au sein des organisations. Il s’agit ici d’agréger aux outils de veille opérationnels des outils spécifiques, adaptés aux usages des différents services et directions. Ces demandes témoignent d’abord du fait que la veille continue de se déployer au sein des entreprises et des structures publiques, touchant des services de plus en plus nombreux – mais aussi de plus en plus variés. Pour les éditeurs de veille, il est devenu impératif de fédérer un ensemble de départements au sein d’un même outil. Alors que nous parlons de plus en plus de veille collaborative (à juste titre), il faut donc aussi considérer que le marché de la veille se segmente, se ramifie et se précise au sein des organisations. Dans un tel contexte, il convient tout à la fois de bien distinguer les différentes veilles qui s’opèrent au cœur des entreprises et de favoriser de plus en plus la dimension collaborative.
Ces deux aspects relèvent des tendances à surveiller en 2022 ; ils sont également des éléments de différenciation pour les éditeurs qui auront à répondre à ces demandes nouvelles.