Une pédagogie nécessaire auprès des veilleurs
Les craintes actuellement exprimées au sein des organisations semblent assez largement répandues. Interrogés sur ce que suscite l’IA générative pour eux, certains professionnels de la veille font état de certaines préoccupations. Pour y répondre, certains éditeurs de solutions de veille ont organisé des webinaires où les plateformes de veille augmentées par l’IA générative étaient présentées. Ce sont ces échanges qui ont permis de constater empiriquement combien les questionnements étaient présents chez les veilleurs. Ces rencontres ont également permis de voir que ces mêmes veilleurs étaient assez curieux de découvrir les possibilités permises par l’IA générative… Ce qui au final a permis de désamorcer la dimension émotionnelle suscitée par celle-ci.
C’est en effet à force d’explications et de démonstrations que nous avons pu voir combien la crainte des professionnels s’atténuait. Plus les veilleurs ont eu à connaître les capacités nouvelles qui s’offraient à eux, plus ils ont repris confiance dans les perspectives inhérentes à leur métier. Gains de temps majeurs sur des tâches répétitives (synthèses et résumés de documents principalement), possibilités plus larges laissées au travail d’animation et à l’intelligence collective : il existe bel et bien un avenir pour le travail de veille. Les veilleurs avec lesquels nous avons pu échanger l’ont clairement exprimé, évoquant au passage une transformation de leur métier et non pas une disparition de celui-ci.
Le processus qui se trouve actuellement à l’œuvre au sein des métiers de la veille confrontés à l’IA générative est donc bien celui d’une évolution à l’œuvre. À l’image de ce qui s’est passé au mois de septembre dernier, certaines équipes de direction pourraient en profiter pour déployer une stratégie de Cost Killing, dont nous savons par ailleurs qu’elle peut parfois s’exercer au détriment de la croissance d’une organisation. D’autres s’attacheront plus pragmatiquement à faire évoluer les missions des veilleurs, de la même manière qu’elles se sont adaptées à l’apparition du World Wide Web il y a près de 30 ans. Ce sont donc bien les modalités de la veille qui, dans un avenir proche, pourraient de nouveau évoluer.
Sans pour autant venir transfigurer l’ADN même du métier de veilleur, plus que jamais nécessaire dans un monde en situation de transition.
Arnaud Marquant
Directeur des opérations
KB Crawl SAS