Nos systèmes d’information se caractérisent par la production exponentielle d’actualités, lesquelles dépassent les capacités d’analyse des organisations. Confronté à un tel « bruit », le veilleur peut aider… même s’il n’aura jamais réponse à tout.
Saviez-vous qu’en France 75% des malades du COVID étaient vaccinés ? Que la France importe de l’uranium de Russie ? Que plus de la moitié des demandeurs d’emplois de l’hexagone ne sont pas indemnisés ? Voici quelques exemples, plus ou moins récents, de fake news, des informations au sujet desquelles la vérification (et le démenti !) s’impose clairement.
Séparer le grain de l’ivraie grâce au veilleur
Certes, face à des informations aussi grossières que celles-ci, nous pouvons estimer que les organisations ont globalement la capacité à séparer le grain de l’ivraie : les équipes de veille sont là pour ça. Confronté au phénomène de la fake news, un professionnel de la veille se posera par exemple des questions liées à l’émetteur de l’information. Qui est-il ? Quels liens entretient cet auteur avec le sujet traité ? Quels intérêts potentiels a-t-il à soutenir une théorie plutôt qu’une autre ? Il accordera également une attention spécifique aux petits indices : date de l’article, style et qualité de la nouvelle… Il croisera encore les informations, et effectuera en cas de doute des recherches sur des sources additionnelles. Il écartera ainsi les sites à caractère commercial, accordera du crédit aux plateformes institutionnelles, et mobilisera en cas de doute son raisonnement pratique. L’objectif ultime étant de définir et de parvenir à isoler ce que l’on appelle la « bonne information », celle qui ne peut être remise en cause dans ses fondements.
Informations : plusieurs vers sont dans le fruit
Mais les fake news ne sont pas les seules informations douteuses auxquelles les organisations sont exposées au quotidien. En réalité, plusieurs vers sont désormais dans le fruit de l’écosystème informationnel : fausses informations bien sûr, mais également rumeurs relayées puissamment – particulièrement par les réseaux sociaux – et nouvelles erronées. Un groupe aéronautique annonce la vente de plusieurs de ses avions à une puissance étrangère ? La « machine à produire du bruit » se met en route instantanément. Elle charriera des informations aussi diverses que la médiatisation de son dirigeant principal, l’histoire de l’entreprise pendant la Seconde Guerre mondiale, l’engagement politique d’un membre de la famille dirigeant le groupe, voire les errances de tel ou tel dirigeant de la société, intervenues il y a parfois plus de 10 ans…
Face à un tel patchwork, une organisation intéressée par l’information première (la vente d’avions à un pays tiers) doit poser un regard rigoureux. Pour ce faire, le veilleur ou l’« homme métier » agira en accordant par exemple une importance toute particulière aux sources à mobiliser, mais aussi à la consolidation des données collectées. Comme pour les fake news, il croisera plusieurs éléments et se fera peu ou prou une opinion, qu’il pourra par la suite partager au sein de sa propre organisation.
Lié à la dynamique puissante d’infobésité, le « bruit » est peu à peu devenu un écran qui -éloigne les organisations d’une vision claire sur leur environnement. Il agit en cela directement sur le pilotage de l’entreprise, et donc sur sa stratégie de développement. C’est ici que le veilleur comme l’« homme métier » sont d’une aide précieuse. Ils bénéficient dans leur quête de plateformes de veille efficaces, conçues pour remonter les informations les plus consolidées possibles (y-compris issues de podcasts ou de vidéos). Sans pour autant être infaillible, le veilleur permettra ainsi aux dirigeants de l’entreprise de mieux prendre la mesure des enjeux qui sont les leurs, et de mieux distinguer la route à suivre.