La veille territoriale permet d’améliorer l’attractivité locale et d’accompagner les politiques publiques d’aménagement du territoire. Elle constitue un précieux recours pour les collectivités et agences publiques : Régions, Départements, CCI, agences de développement…
Longtemps minorée, la veille territoriale menée par les collectivités locales et les agences de développement publiques ou para-publiques prend aujourd’hui une place prépondérante dans la mise en place de la stratégie territoriale que les élus y déploient. Cette veille joue un rôle fondamental dans la redynamisation de l’attractivité locale et permet notamment d’accompagner les entreprises du tissu économique des territoires – depuis le grand groupe jusqu’aux commerçants locaux.
Très concrètement, cette veille a pour vocation d’aider les structures publiques (intercommunalités, départements, agences de développement ou d’urbanisme, offices du Tourisme, Chambres de commerce et d’industrie…) à valoriser leur territoire grâce à la surveillance des acteurs locaux, des initiatives économiques et sociales qui sont menées. Elle est souvent perçue comme l’équivalent de la veille stratégique pour les acteurs publics et vient consolider d’autres veilles : veille usagers, veille juridique et réglementaire, veille sectorielle, etc.
Un tel besoin d’information est essentiel au sein des collectivités. Il permet de mieux accompagner les agents dans la bonne conduite de leur métier, de les aider dans le cadre du déploiement d’une nouvelle politique publique ou d’une réforme par exemple. Une veille territoriale efficace permet de proposer des flux d’information thématiques, lesquels pourront par la suite être partagés par les collectivités elles-mêmes auprès de leurs partenaires naturels : agences d’Etat, monde associatif notamment.
La marche à suivre pour une veille efficace
Les sources à surveiller lors d’une veille territoriale sont multiples. Les structures publiques doivent sélectionner un panel complet des canaux à leur disposition, à commencer par la presse locale et spécialisée. Mais ce n’est pas tout. Elles doivent rester aux aguets en ce qui concerne l’ensemble des entreprises présentes sur leur territoire, ainsi que le tissu associatif qui y vit. Il est aussi nécessaire de consulter fréquemment les sites web des acteurs institutionnels (INSEE, structures spécialisées telles qu’Airparif en Ile-de-France), les bases de données juridiques, les forums et les sites web d’avis centrés sur le bassin de vie et le bassin d’emploi.
En termes de thématiques à surveiller, la veille territoriale se focalise plus particulièrement sur quatre axes : l’écoute des usagers et des entreprises, les évolutions réglementaires et normatives, les retours d’expériences et la cartographie des acteurs et des projets.
Les enjeux de la veille territoriale
Pour les structures publiques, s’investir dans une veille territoriale complète permet de maîtriser l’environnement proche et d’appréhender les enjeux locaux (départementaux, régionaux, liés aux bassins d’emploi et de vie), en saisissant les tenants et aboutissants des décisions des acteurs locaux pouvant avoir un impact sur la stratégie des collectivités d’aménagement et de développement. Elle articule plusieurs niveaux d’échelle : locale, régionale, nationale… voire européenne.
Avoir une bonne maîtrise de ces éléments passe par l’identification des projets en amont. Déterminer en avance les initiatives d’aménagements, de création ou d’implantations d’entreprises permet de cerner les grandes tendances. Mesurer les impacts du contexte sur les principaux secteurs économiques qui fondent l’identité du territoire se révèle également stratégique. Les collectivités peuvent ainsi déceler les évolutions économiques, sociales, techniques et écologiques de la région, pour ajuster les aménagements environnementaux nécessaires, la plupart du temps en synergie avec les décideurs économiques.
Un cercle vertueux grâce à la veille
Cette préparation en amont permet aux structures publiques de veiller au bon équilibre de la vie locale en harmonisant les pratiques et les offres disponibles tout en confrontant les ambitions de chaque acteur du territoire. Il s’agit également de veiller à la bonne tenue d’un « cercle vertueux », lequel se signale par l’interdépendance entre la bonne santé économique d’un territoire, l’offre de logements et d’aménités urbaines que l’on y trouve et les dynamiques démographiques qui s’y déploient. Une émulation qui permettra à un bassin d’emploi d’être particulièrement attractif, concurrentiel vis-à-vis de ses voisins, et ambitieux au plan de son développement.
Toutes ces actions simultanées permettent aux collectivités de valoriser leur territoire et de susciter de l’intérêt des milieux économiques comme des investisseurs. Sur le long terme, la veille territoriale publique met en lumière les attraits de la région, dans une logique de marketing territorial qui, au moment où une nouvelle loi sur la décentralisation est en gestation, revêt toute son importance.
La veille dans le secteur public répond donc à un besoin de fond. Le partage de la connaissance et des savoirs permet d’obtenir plus d’efficacité pour les agents et leurs partenaires quotidiens, mais surtout de contribuer efficacement au développement territorial. Un objectif essentiel pour l’ensemble des collectivités locales.